24/02/03 (B186) Affaire Borrel : un témoin-clé affirme ne pas avoir été convoqué à son propre procès (AFP) Un scandale de première importance ?

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Note de l’ARDHD

Nous nous sommes trompés
et nous le regrettons devant nos lecteurs !

En effet nous n’aurions
jamais été jusqu’à imaginer, ne serait-ce qu’une seule
seconde, que la Justice djiboutienne ait pu organiser un procès, sans
convoquer l’accusé ! Ca c’est une nouvelle étape dans l’escalade vers les sommets de l’immoralité et de l’injustice qui vient d’être franchie
par le système judiciaire djiboutien.

Incapables de penser qu’une
telle forfaiture soit possible, même dans un Etat de non-droit, nous
avions imaginé, en toute bonne foie, que l’avocat belge d’Alhoumekani
n’avait pas obtenu son visa, ce qui eût été plus classique à Djibouti. Cf les
procès de Me Aref, d’Aden Robleh, etc…. Mais nous sommes des grands
naïfs et nous accordons trop facilement le bénéfice du doute même à ceux que nous combattons
! Nous serons plus vigilants à l’avenir : c’est promis !

Ce fait constitue un scandale
de première importance ! On comprend mieux maintenant pourquoi le Procureur
de la République pouvait affirmer la semaine dernière à
l’AFP, sans risque de se tromper, que le procès serait jugé
par contumace, c’est à dire sans l’accusé. Il ne pouvait pas
se tromper, puisqu’il s’était bien gardé de lui adresser la
convocation légale et indispensable …. sans laquelle aucune décision de Justice ne pourrait être valablement rendue !

Ah quel sacré gredin,
ce Procureur de la République, dit « Grandes oreilles » !

Dans un pays de Droit cela mériterait certainement une sanction, comme la mutation. Mais à Djibouti, où Guelleh pourrait-il bien le muter ? Pourquoi pas au sommet du Day ? Même là, il serait encore capable de faire du mal aux chèvres, s’il en rencontrait une !


________________________________ Extrait AFP

PARIS, 24 fév
(AFP) – Un ancien officier de gendarmerie djiboutien, témoin-clé
dans l’affaire du juge français Bernard Borrel, retrouvé mort
en 1995 à Djibouti, a affirmé lundi à l’AFP n’avoir jamais
été convoqué à son propre procès pour diffamation,
qui devait s’ouvrir samedi dernier
.

Le procès par contumace
à Djibouti de cet officier, Mohamed Saleh Alhoumekani, réfugié
en Belgique, a été reporté au 29 avril.

« La justice actuelle
de mon pays n’a pas hésité à utiliser les termes inappropriés
(…) de +procès par contumace+ alors qu’en toute illégalité
elle n’a pas pris le soin de me faire convoquer devant ses tribunaux »,
affirme M. Alhoumekani dans une déclaration remise à l’AFP.

Le corps calciné
du juge Borrel, alors conseiller du ministre djiboutien de la Justice, avait
été retrouvé le 19 octobre 1995 à quelque 80 km
de Djibouti-ville. Les autorités locales ont conclu au suicide par
le feu.

Sa veuve, Elisabeth Borrel,
soutient depuis toujours que son mari a été victime d’un « assassinat
politique » impliquant l’actuel président djiboutien, Ismaël
Omar Guelleh, à l’époque directeur de cabinet du chef de l’Etat
Hassan Gouled Aptidon.

M. Alhoumekani, affirme
avoir entendu, le jour du décès, une conversation au cours de
laquelle des responsables de la sécurité annonçaient
à M. Guelleh que le « juge fouineur est mort » et « qu’il
n’y a pas de trace ».

Il est aujourd’hui poursuivi
pour « diffamation » et « tenue de propos calomnieux » à
l’encontre de deux de ces responsables, le chef de service de la sécurité
nationale, Hassan Saïd Khaireh, et le commandant de la gendarmerie, Mahdi
Ahmed Cheikh.

Le témoignage de
M. Alhoumekani avait été d’abord contredit par le chef de la
garde présidentielle, Ali Iftin, mais ce dernier affirme maintenant
avoir été contraint de faire un faux témoignage et a
fui Djibouti pour la Belgique.

M. Alhoumekani a déposé
de son côté une série de plaintes « à l’encontre
de l’autorité djiboutienne ayant ordonné l’établissement
du faux témoignage » de M. Iftin. Ces plaintes visent notamment
le chef des services djiboutiens de sécurité, l’ancien commandant
de la gendarmerie nationale et le procureur de la République de Djibouti.