24/02/03 (B186) Gastronomie : la recette du jour vous est offerte par Freeman. Bon appétit à tous.

Connaissez-vous la
recette de la République Bananière ?
Freeman

J’ai toujours pensé
que le monde politique – ou plutôt la stratégie politique
– était proche de l’art culinaire à la différence prêt
qu’une bonne recette
fait toujours, à l’unanimité, la joie et le plaisir de ceux
qui y goûtent. On
ne peut pas en dire autant de la cuisine politique qui souvent est source

d’indigestions, de crampes, de douleurs et d’aigreurs longues à partir.

Aujourd’hui, je me suis
plié à un exercice qui m’a procuré beaucoup de
plaisirs et que j’espère vous partagerez sans peine, sans douleurs
et non
sans quelques crampes de fous rires (un peu prétentieux n’est ce pas).

Parlons cuisine…..

J’avais coutume de dire
en rigolant que « nous étions une république
Bananière » -en parlant de notre pays Djibouti – mais en rajoutant

« malheureusement sans banane ». Avouez que c’est quand même
fort regrettable.
République Bananière sans Banane : Cela ne devrait pas marcher.

Et bien détrompez
vous !

Certes nous n’avons pas
de bananes, mais on peut se targuer et sans rougir
que nous avons quand même l’essentiel : à savoir la meilleure
recette et les
meilleurs ingrédients du monde pour réussir une vraie, une bonne
république
Bananière.

Ingrédients
:


Un Beau morceau de Président
:

Préférer
les Présidents d’élevage ; ceux élevés et nourris
aux bons grains
d’Éthiopie. Ces « présidents » d’Éthiopie »
(AOC) doivent être gavés un peu
comme les oies. N’ayez crainte, le Président d’Éthiopie est
naturellement
goulus et réussis sans grande difficulté à atteindre
le poids idéal proche de
l’obésité. Pour optimiser le goût de votre beau morceau
de Président, il
faudra le laisser mariner quelques bonnes années dans un milieu glauque
de
préférence (beaucoup de boue, purin et eau nauséabonde).
C’est dans cette
marinade glauque que le président donnera son meilleur.


Une part de Justice de préference Maigre (maigre mais pas light, restons
bio) :

Il n’y aucun problème
à se procurer de la justice Maigre sous nos latitudes.
Cette espèce prolifère, croit et procrée à profusion.
Une fois les morceaux
de « justice maigre » bien choisi. Vous les disposerez de préference
aux
endroits les plus stratégiques et les plus sensibles de votre plateau.
CE
POURRAIT ËTRE à la place du Procureur, du Président ou
du Ministre de la
justice.
Ils régaleront un peu les yeux de vos convives : ce sera votre alibi
sur le
gâteau. Je n’ai pas dit que ce sera de la poudre aux yeux . Mais c’est

presque cela!


Un gros quartier de politocards (ministres ou députés, les deux
peuvent faire l’affaire)
:

Préférez
les politocards sans scrupules et surtout anthropophages. Ceux qui
ont fait la preuve de leur anthropophagie même à l’égard
de leurs congénères.
Ceux qui ont mangé père et mère sans grand problème.
Vous pouvez les mettre
ensemble dans un grand récipient que l’on nommera « Assemblée
Nationale »- Un
Bonne république bananière ne vaut elle pas un peu de poésie
et d’esprit – ?
N’ayez crainte, ces bêtes ne se dévoreront pas. Ils connaissent
leur toxicité
à l’état vivant. Il faudra les nourrir souvent (mais pas trop)
car ils sont
d’un naturel vorace et toujours le bec à l’affût de la bonne
prise. Comme le
« Président » ils préfèrent et affectionnent
les marinades glauques et
nauséabondes.


Quelques affairistes :

A choisir avec beaucoup
de soins. Pour une fois, nous recommandons les
affairistes véreux bien entamés par le vers. facile à
reconnaître à leur
odeur, ils dégagent cette bonne odeur de pourris du vrai Bio. Un peu
comme le
camembert plus que bien fait. Tout comme leurs copains politocards
génétiquement très proche – Ces espèces peuvent
se croiser et vivre dans des
milieux proches. La nature fait toujours bien les choses – , les affairistes

affectionnent et se nourrissent quasi exclusivement d’Oseille (certains
appellent cela de l’argent du flouz ou même laacag !)- tellement vicieux
ces
affairistes qu’il n’hésitent pas à donner de l’oseille pour
en avoir
d’avantage -. Donc mettez tout ce beau monde dans la même marinade pour

retrouver une certaine homogénéité de couleur, d’odeur
et de consistance.
Quand votre préparation est prête, elle doit être de couleur
noirâtre, très
gluante et surtout dégager cette odeur que l’on reconnaîtra entre
mille.


Notre recette est quasiment prête à l’exception près qu’il
manque quelque
chose pour que le tout puisse prendre. Il nous faut un bon peuple (le bon

peuple proche de la définition de Rousseau) proche de l’état
naturel. Un
peuple honnête, aimant la paix, de préférence très
crédule, prêt à avaler
toute les couleuvres même les plus invraisemblables.

Une
fois ce « Bon peuple trouvé » commencez à préparer
votre recette.

Servir chaud ou froid,
en entrée ou en dessert, le Bon peuple saura
apprécier cette cuisine et vous sera éternellement reconnaissant.


BON APPÉTIT MES CHERS CONCITOYENS.

Freeman.