25/04/03 ( B194) Un dirigeant de l’opposition à Djibouti écroué (AFP)

DJIBOUTI, 23 avr
(AFP) – Le président du Mouvement pour le Renouveau Démocratique
et le Développement (MRDD, opposition) Daher Ahmed Farah est écroué
depuis le 20 avril dernier, a indiqué mercredi à l’AFP le procureur
de la République Djama Souleiman Ali.

Daher
Ahmed Farah également directeur du bulletin de presse "Le Renouveau"
est poursuivi pour "diffamation" suite à la publication d’un
article et une nouvelle plainte déposée à son encontre par
le chef d’état-major de la Défense le général Zakaria
Cheikh Ibrahim, a-t-il ajouté.

Le
17 mars dernier, Daher Ahmed Farah avait été condamné par
le Tribunal de première instance de Djibouti à une peine de six
mois de prison avec sursis et 200.000 francs djiboutiens (1.120 dollars) d’amende
pour un premier article de presse qui dénonçait "la mise à
la retraite forcée et d’office" de quatre militaires qui, selon le
"Renouveau", seraient soupçonnés de sympathie pour l’opposition.

L’article
en question évoquait également l’existence d’une malversation financière
dans un projet de construction de logements au profit des mutilés de guerre
de l’armée.

Le
tribunal qui siégeait suite à une plainte déposée
par le ministère de la Défense avait estimé alors que Daher
Ahmed Farah s’était rendu coupable de "propagation de fausses nouvelles
pouvant porter atteinte au moral de l’Armée".

Cette
même peine a été confirmée le 31 mars par le tribunal
qui a également réclamé 2 millions de francs de dommages
et intérêts au profit cette fois du plaignant en l’occurence le général
Zakaria Cheikh Ibrahim.

Réagissant
à cette arrestation, l’opposition regroupée au sein de l’Union pour
l’Alternance Démocratique (UAD), a réclamé la libération
immédiate et inconditionnelle du président du MRDD.

L’UAD
a estimé dans un communiqué que depuis la tenue des élections
législatives de février, où la majorité présidentielle
a raflé la totalité des sièges, le pouvoir en place "s’acharne
sur les hauts responsables de l’opposition".

Toutes
ces pressions ne peuvent entamer "leur combat pour le triomphe de la démocratie
et de l’Etat de Droit", selon l’UAD.