12/05/03 (B197) Les enchères dont nous parlions, il y a quelques jours, ont été fructueuses pour Guelleh. Pour avoir le droit de partager son influence à Djibouti avec les troupes américaines la France va payer plus cher qu’autrefois, où elle bénéficiait pourtant d’une certaine exclusivité. (AFP) Peut-on parler d’un nouveau soutien abusif à une dictature au service de l’asservissement de son peuple ?

 

DJIBOUTI, 11 mai
(AFP) – La France allouera à la république de Djibouti une
aide budgétaire annuelle de 30 millions d’euros, contre 18 millions
jusqu’ici, pour les infrastructures militaires qu’elle utilise dans ce
pays de la Corne de l’Afrique, a indiqué dimanche à l’AFP
l’Ambassadeur de France à Djibouti, Patrick Roussel.

L’ambassadeur, qui confirmait
ainsi une annonce faite jeudi par le président djiboutien Ismaël
Omar Guelleh, a précisé que cette contribution revue à
la hausse serait forfaitaire et remplacerait toutes les taxes imposées
aux militaires français basés à Djibouti.

L’accord de principe entre
les deux pays a été acquis et devrait être soumis pour
signature aux parlements des deux pays, a ajouté l’ambassadeur.

Le président
Guelleh avait indiqué jeudi que « Djibouti a pu obtenir 30 millions
d’euros de la France et 31 millions de dollars des Etats-Unis pour l’utilisation
des bases et des facilités portuaires et aéroportuaires accordées
respectivement aux troupes françaises et américaines prépositionnées
dans le pays ».

La contribution forfaitaire
de la France à Djibouti constitue « un effort très important
puisqu’elle passe de quelque 18 millions d’euros à 30 environ »,
a déclaré M. Roussel. Elle va remplacer toutes les taxes imposées
jusqu’alors aux militaires français, dont la taxe intérieure
de consommation (TIC) ainsi que l’impôt sur le salaire ou sur le carburant.

Djibouti est le siège
de la plus grande base militaire française à l’étranger,
forte de quelque 2.700 hommes.