26/05/03 (B199) ALERTE ROUGE EN FAVEUR DE DAF. Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités de libérer Daher Ahmed Farah.

A l’occasion de la prochaine
audience du procès en appel de Daher Ahmed Farah, directeur de publication
du journal Le Renouveau et président du Mouvement pour le renouveau
démocratique et le développement (MRD, parti d’opposition),
le mercredi 28 mai, Reporters sans frontières demande au procureur
de la République, Djama Souleiman Ali, de faire preuve de clémence
et de requérir la relaxe de ce journaliste et opposant.

Dans cette affaire, il
avait été condamné, en première instance, le 17
mars, à six mois de prison avec sursis et à verser 200 000 FD
d’amende (plus de 1 000 euros). Le général Zakaria Cheik Ibrahim
avait porté plainte contre le journaliste pour « diffamation »
à la suite de la publication d’un article du 6 mars 2003, intitulé
« Le commandement militaire procède à des renvois politicards ».

Daher Ahmed Farah est
emprisonné depuis le 20 avril 2003. Le journal dans son édition
n°475 du 17 avril, avait de nouveau reproché à l’officier
le manque de « neutralité » d’une armée qui « doit
être apolitique ». Les autorités judiciaires ont rejeté
sa demande de liberté provisoire, le 30 avril.

« A notre connaissance,
Daher Ahmed Farah n’a fait qu’exercer son droit à informer l’opinion
publique, un droit garanti par plusieurs traités internationaux ratifiés
par la République de Djibouti. Rien ne justifie cette détention
prolongée », a déclaré Robert Ménard, secrétaire
général de Reporters sans frontières. L’organisation
a rappelé que les Nations unies condamnent « l’emprisonnement en
tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion ».

Par ailleurs, Reporters
sans frontières a annoncé qu’un membre de l’association Avocats
sans Frontières assurera la défense de Daher Ahmed Farah. Il
est arrivé à Djibouti le 26 mai. Aucun avocat sur place n’a
accepté de défendre le journaliste.
Le journaliste a été arrêté à Djibouti,
le 20 avril au matin, et placé en cellule d’isolement à la prison
de Gabode.

Seule sa mère est
autorisée à lui rendre visite. Quelques jours plus tard, la
Police spéciale de Djibouti s’était rendue au domicile du journaliste
et au siège central du MRD afin de saisir sept machines à écrire,
un amplificateur, les réserves d’encre des photocopieurs, ainsi que
toutes les archives du journal Le Renouveau, sans qu’aucun mandat de perquisition
ait été présenté. Enfin, le 5 mai au matin, des
policiers ont saisi l’édition n°477 du journal dans les kiosques
et auprès des vendeurs.

Daher Ahmed Farah a été
emprisonné à plusieurs reprises au cours de ces dernières
années. Dans la plupart des cas, il était poursuivi pour un
délit de presse et a été condamné à des
peines de prison ou à des amendes. Le 15 mars 2003, il avait été
détenu une journée et condamné à une amende pour
avoir « porté atteinte au moral de l’armée ».

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