28/05/03 (B199) DAF : Peine réduite de 6 à 4 mois pour un journaliste emprisonné à Djibouti. (AFP)

DJIBOUTI, 28 mai (AFP)
– La cour d’appel de Djibouti a réduit mercredi de six à quatre
mois d’emprisonnement avec sursis la peine prononcée en première
instance à l’encontre de Daher Ahmed Farah, directeur du journal de
l’opposition le Renouveau, détenu depuis le 20 avril et condamné
pour "diffamation"à l’encontre du chef d’état-major.

Le tribunal de première
instance avait condamné fin mars M. Daher Ahmed à six mois d’emprisonnement
avec sursis, 200.000 francs d’amende et 2 millions de francs de dommages et
intérêts dans le procès qui l’opposait au général
Zakaria Cheikh Ibrahim, chef d’état-major, pour un article de presse
dans lequel il avait accusé notamment l’officier supérieur de
se comporter en "caporal sous-claniste" qui ne fait pas "mystère
de sa fidélité active en faveur du pouvoir en place".

M. Farah, qui est également
président du Mouvement pour le Renouveau Démocratique et le
Développement (MRDD), l’un des partis de l’opposition djiboutienne,
est maintenu en détention depuis le 20 avril.

La cour d’appel a en outre
réduit à 500.000 francs (2.800 dollars) les dommages et intérêts
reclamés par le plaignant et n’a exigé aucune amende.

Mais le journaliste
et opposant n’a pas été remis en liberté mercredi à
l’issue de son procès en appel, a constaté le correspondant
de l’AFP, malgré le fait que sa condamnation était assorti d’un
sursis: il devra attendre la conclusion d’un deuxième procès,
également pour diffamation, à moins que le juge d’instruction
ne réponde favorablement à sa demande de mise en liberté
provisoire.

Une importante foule s’était
rassemblée autour du palais de justice avant l’ouverture du procès.
Les dirigeants de l’opposition étaient dans la salle d’audience.

L’organisation Reporters
sans frontières (RSF) était récemment intervenue en faveur
du directeur du Renouveau, demandant sa mise en liberté et faisant
valoir qu’il n’a fait qu’exercer son droit à informer l’opinion publique.