27/06/03 (B203B) La LDDH, par la voie de son Président, avait écrit au Ministre de l’Intérieur et au Garde des Sceaux, pour solliciter la grâce et la libération des cinq prisonniers politiques (ex-membre de la FNP) qui étaient encore incarcérés à Gabode.

 

Jean-Paul Noël
Abdi, Président de la LDDH
A
M. Abdoulkader Doualeh Waiss
Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation
Djibouti – République de Djibouti

Ref. LI du 7/04/03
Objet : Affaire Colonel God

Monsieur le Ministre,

Dans le cadre de la surveillance
et de la promotion de la dignité humaine, permettez- nous Monsieur
le Ministre d’attirer votre aimable attention sur le cas du Colonel God.

Le Colonel Mohamed Abdillahi
God avait été incarcéré le 13 décembre
2000 à Gabode suite aux événements du 7 décembre
2000.

Après huit mois
d’enquête judiciaire, le Parquet par Ordonnance du Juge d’Instruction
du 6 août 2001 a déclaré le Colonel God non coupable et
le Non-Lieu ordonnait la libération immédiate du Colonel God
;

Malgré le Non-Lieu,
le Colonel God a été traîné et maintenu incarcéré
pratiquement pendant deux ans ;

Après des manœuvres
dilatoires du Procureur de la République, et des va-et-vient dilatoires
entre la Cour d’Appel et la Cour Suprême, la Cour Criminelle a enfin
tranché en déclarant non coupable le Colonel God ;

Le 22 février 2003
par arrêt n° 01/03 la COUR, après en avoir délibéré
conformément à la loi, statuant publiquement et contradictoirement
en matière criminelle :
Acquitte MOHAMED ABDILLAHI GOD du crime de complot, atteinte à la sûreté
de l’Etat ; etc ;

Après toutes les
humiliations, les traitements dégradants à l’égard de
son fils, le père du Colonel God n’a pas pu résister et il est
décédé, sans avoir vu son fils durant des mois. Que DIEU
TOUT-PUISSANT garde son âme en paix ;

Après tous les
acharnements à son égard, toutes les sanctions , les rétrogradations
injustes que cet Officier avait subi suite à l’attentat du Café
de Paris le 27 septembre 1990, ces sanctions qui lui causèrent d’énormes
préjudices et le plaça à la traîne de ses homologues,
à présent généraux ;

Après la réintégration
du Commandant Fathi Mohamed dans son Corps (FNP) est affecté à
la Protection Civile. Le Commandant Fathi Mohamed avait lui aussi bénéficié
du Non-Lieu, et par le même Arrêt du 22 février dernier
il avait été relaxé, et après la réintégration
du Lieutenant Abdoulnasser Awaleh dans son Corps (FNP) puis détaché
au ministère de l’Intérieur ;

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains(LDDH) se félicite de ces deux réintégrations.

Conscients que l’acquittement
judiciaire qui requière de ce fait, son ancienneté dans le grade
le plus élevé de la hiérarchie policière actuelle
;

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) demande au Ministre de l’Intérieur de décider,
en renforçant sa volonté d’équité, afin que cet
Officier supérieur retrouve sa dignité en lui accordant un poste
digne de son expérience et de sa loyauté, et ce en application
du projet de décision agréée et enregistrée par
vos prédécesseurs, bien avant l’événement, projet
de décision proposant le grade de Général au Colonel
God ;

La Ligue Djiboutienne
des Droits de l’Humains (LDDH) réitère ses remerciements au
Ministre Abdoulkader Doualeh, pour la délivrance légale du  »
récépissé « , et lui demande de mettre tout en œuvre
pour régulariser le cas du Colonel Mohamed Abdillahi God, régularisation
qui, sans aucun doute, ne peut que rehausser l’image de la FNP département
de votre ministère, et réconforter le moral d’un grand nombre
de citoyens.

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) tient à vous encourager personnellement ainsi
que tous les membres du Gouvernement concernés, à oeuvrer conformément
aux lois en vigueur, et dans le cadre des Accords avec le BIT, pour que :
les libertés des Syndicats et celles des Confédérations
Syndicales, ainsi que tous les Droits des Travailleurs soient constamment
et strictement respectés.

Mes confrères et
moi même avons agréablement apprécié les efforts
louables que vous avez personnellement entrepris pour assurer un climat serein
tant nécessaire sur le plan sécuritaire des élections
législatives de janvier dernier, climat serein que vous avez su assurer,
malgré les dures réalités des difficultés administratives
et des autres processus et/ou structures électoraux inadmissibles que
l’on doit dans l’intérêt général et dans les meilleurs
délais, que l’on doit tous ensembles trouver, édifier des solutions
transparentes et durables, pour mettre fin à de tels abus.

Nota Bene

Monsieur le Ministre,
je souhaiterais vous rencontrer, dans les délais qui vous conviennent,
afin de vous soumettre notre profond souhait pour la révision et/ou
l’amnistie en faveur des policiers condamnés par un jugement inique
lors d’un procès bidon à double vitesse, et dont encore un bon
nombre croupissent dans la sinistre prison de Gabode.

_________________________________________________________

Djibouti, le 5 juin 2003

Au

Ministre de la Justice, Garde des Sceaux,
Chargé des Droits de l’Homme
Djibouti – République de Djibouti

Monsieur le Ministre,


Le 16 et 17 juin 2002, la Cour Criminelle du tribunal de Djibouti a audiencier
l’affaire du 7 décembre 2000, après 18 mois de Détention
Arbitraire à
Gabode d’un nombre très réduit de policiers de la Force Nationale
de Police .

En effet, le 17 juin 2002
le procès inique de 13 policiers de la F.N.P ciblés et
incarcérés pour complots et attentats, ce procès inique
s’est terminé par des
condamnations allant de 10 à 3 ans de prison ferme

Il est de notre devoir
de rappeler : que pratiquement tous les témoins et membres de la FNP,

-qui avaient, tous sans exception, déclaré lors du procès,
avoir participé aux opérations du 7 décembre 2000,
-qui ont directement reconnu que leur participation active était consécutive
à un ordre donné par le Chef d’Etat Major et
-qui ont, de surcroît, précisé : avoir exécuté
les ordres directes, les ordres incontestables du Général feu
Yacin Yabeh, dans la matinée du 7 décembre 2000.

Ces condamnations ont
été prononcées dans un procès relativement hâtif,

sans aucune preuve matérielle, sans même aucune référence
des
enregistrements radio effectués, du moins, par le Centre d’écoute
des
communications radio des Forces Armées, sans même des photos
à l’appui.

Ces rappels doivent permettre
de mieux comprendre l’état d’esprit qui
existait à cette période très mouvementée.


Avec le recul, cet état d’esprit semble ne plus exister, le climat
d’ensemble
semble plus serein, et il s’avère donc nécessaire de revoir
la situation de :

Ces policiers qui ont
prouvé durant leur fonction, une discipline exemplaire, qui ont constamment
fait preuve de sérieux, de dévouement et de fidélités
à leur Corps de la Force Nationale de Police (FNP) ;

Ces policiers qui ont
exécuté que les ordres de leur Supérieur feu Yacin Yabeh,
Que Dieu garde son âme en Paix ;

Ces policiers qui ont
été condamnés lors d’un Procès inique à
double
vitesse, lors d’un Procès qui s’était déroulé
dans un climat politique très
agité, dans un climat politique aujourd’hui heureusement assaini ;

Ces policiers doivent
bénéficier d’une Révision du jugement inique et injuste
du 17 juin 2002, ou d’une Amnistie, ou d’une Grâce Amnistiante.


Compte tenu de l’état de santé critique et alarmante du Capitaine
HOUSSEIN GUELDON et du Commandant AHMED ADEN FADEN dit  » AHMED NASSER
 »

Compte tenu du climat
serein qui prévaut actuellement en République
de Djibouti sur cette Affaire ;

Rappelant qu’il est de
votre devoir, Monsieur le Ministre, en harmonie
avec le Chef de l’Etat en tant que Premier Magistrat, de mettre fin à

l’application du jugement du 17 juin 2002, sur cette Affaire ;

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) saisit le Ministre de
la Justice et Garde des Sceaux, et elle demande au MInistre de soumettre au
Premier Magistrat un projet de Décret Amnistiante en faveur des Policiers
encore incarcérés pour qu’ils puissent fêter avec les
leurs le 27 juin 2003, le jour de l’anniversaire de notre indépendance,
le jour du 26ème anniversaire de la République, qu’ils ont si
courageusement servi.


Ci-après la liste des Policiers encore incarcérés.

Noms
1 DAHER HASSAN AHMED
2 AHMED ADEN FADEN
dit  » AHMED NASSER « 
3 HOUSSEIN GUELDON
4 MOHAMED MOUSSA
GUEDID
5 ADEN ALI GUEDI

Avec nos sentiments déférents
et fraternels

M.
NOEL ABDI Jean-Paul