16/07/03 (B206) Appel international d’Amnesty International pour la libération immédiate de DAF.

DJIBOUTI : Dirigeant
de l’opposition au franc parler, Daher Ahmed Farah, emprisonné, doit
être remis en liberté

Index AI : AFR 23/001/2003

Lundi 14 juillet 2003

COMMUNIQUÉ
DE PRESSE

Amnesty
International appelle à la libération immédiate et sans
condition de Daher Ahmed Farah, dirigeant d’un parti d’opposition et directeur
du journal de ce parti.

Daher Ahmed Farah, prisonnier
d’opinion, a été arrêté à de nombreuses
reprises du fait de ses opinions politiques qu’il a toujours défendues
pacifiquement. Il a été emprisonné le 9 juillet 2003
pour trois mois à la prison de Gabode à Djibouti-ville ; le
procureur avait fait appel de la sentence d’acquittement prononcée
à l’issue d’un procès en diffamation intenté par le chef
d’état-major de l’armée et un groupe folklorique militaire féminin.
La cour d’appel l’a condamné à six mois d’emprisonnement (dont
trois avec sursis), des dommages et intérêts conséquents
et une amende ; elle a également interdit de publication son journal
pour une durée de six mois.

«Les fonctionnaires
qui se considèrent comme diffamés ont un droit de réponse
et si cela ne suffit pas, ils peuvent en toute légitimité intenter
une action en justice pour défendre leur réputation, a déclaré
Amnesty International. Mais cela ne devrait pas, comme ça a été
le cas pour Daher Ahmed Farah, conduire à la détention par la
police, au refus arbitraire d’une remise en liberté provisoire, à
des poursuites du ministère public et à des peines de prison.»

La constitution de Djibouti
garantit la liberté de la presse. Djibouti a par ailleurs ratifié
l’année dernière le Pacte international relatif aux droits civils
et politiques qui protège le droit à la liberté d’expression.

«Des textes législatifs
de droit pénal allant à l’encontre du droit à la liberté
d’expression, que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples
a désigné comme «pierre angulaire de la démocratie»,
ont été utilisés pour étouffer toute critique
des autorités par les médias et pour faire taire un opposant
pacifique connu», a déclaré Amnesty International.

Complément d’information

Daher Ahmed Farah est
président du Mouvement pour le renouveau démocratique et le
développement (MRD), un parti d’opposition ; il est aussi directeur
du Renouveau djiboutien, le journal de ce parti.

Il avait été
incarcéré en mars 2003, au lendemain de la parution d’un article
pour lequel il avait été déclaré coupable, après
une procédure simplifiée, «d’atteinte au moral de l’armée»
et de «publication de fausses informations». Il avait été
condamné à six mois d’emprisonnement et à une amende.
Le mois suivant, il était condamné à une deuxième
peine de six mois d’emprisonnement avec sursis, peine réduite en appel.

Quelques jours plus tard,
il était de nouveau arrêté, plainte ayant été
déposée contre lui par le chef d’état-major de l’armée.
Incarcéré pendant plus d’un mois avant d’être remis en
liberté provisoire, il avait été de nouveau arrêté
deux jours plus tard. Le 23 juin, il était jugé et acquitté.
Son acquittement a été annulé le 9 juillet, date à
laquelle Daher Ahmed Farah est retourné en prison.

Pour obtenir de plus amples
informations, veuillez contacter le Service de presse d’Amnesty International
à Londres, au + 44 20 7413 5566, ou consulter le site http://www.amnesty.org

AI INDEX: AFR 23/001/2003
14 Juillet 2003