06/08/03 (B207) DJIBOUTI A-T-IL SOMBRE DANS L’EXTREMISME D’ETAT ? (Lecteur)

La gravité de
la situation économique et sociale de Djibouti n’échappe à
personne !

Comme il n’échappe
guère aux observateurs objectifs que la Société djiboutienne
est malade et que les médecins locaux qui se penchent à son
chevet n’ont guère de remèdes efficaces à proposer. Ils
sont capables, certes, d’analyser et de décrire les symptômes,
mais pas de soigner les causes. Ils excellent pour exprimer des inquiétudes
et pour mettre en cause une catégorie de la population.

Aujourd’hui, ce sont les
immigrés clandestins que l’on accuse de tous les maux ; remède
idéologique imaginé par la dictature ?

Un journaliste de La Nation,
M.S nous apprend que la clochardisation s’étend parmi les plus démunis.

Pourquoi ?

Prenons par exemple :

  • la destruction programmée
    de notre système sanitaire,
  • l’absence de formation
    pour les pauvres,
  • des enseignants de
    remplacement bardés … de diplômes pour le moins douteux,
  • le fait que la population
    djiboutienne est rabaissée au rang d’indigène,
  • l’émergence
    et la prolifération de trafics en tout genre : armes, (enfants ?),
    fausse monnaie, recyclage d’argent sale,
  • le comble étant
    matérialisé par tous les abus de biens publics,
  • mais aussi la prostitution,
    phénomène limité autrefois, qui se développe
    à une vitesse vertigineuse
  • Gabode est rempli
    d’opposants DAF ?), mais aussi d’une majorité d’étranger.

Bref, même la police
est dépassée par les événements .

Notre journaliste zélé
nous apprend, que l’Etat djiboutien agit dans la continuité ! Il ne
fait rien de plus que les français qui se sont comportés comme
des bourreaux avec les Somaliens (Mahmoud Harbi en 1966). Pour lui cela justifierait-il
totalement les actes indignes et violent commis par les hommes en place ?

La question qui se pose,
c’est de savoir pourquoi et comment est-on en arrivé là.

Les clandestins sont ils
les seuls responsables… ?

Notre journaliste toujours
aussi bien informé (par qui ?) croit pouvoir affirmer que la majorité
des clandestins sont des réfugiés somaliens.

Coïncidence ou pas,
c’est à ce moment :

  • qu’un nouveau bureau
    de l’USAID ouvre ses portes à Djibouti,
  • qu’une association
    humanitaire de Djibouti se détourne de l’humanitaire pour s’engager
    dans la défense de l’environnement.

Dans un passé récent,
Djibouti recevait des compensations financières pour son action envers
les réfugiés.

Mais qu’a fait réellement
les gouvernements qui se sont succédés en faveur de ces pauvres
réfugiés ?

Dorénavant le robinet
de l’humanitaire se ferme par manque de subsides. Par un tour de passe-passe
ou de baquette magique, les réfugiés deviennent subitement des
immigrés clandestins et ce, pour la seule raison que Guelleh ne reçoit
plus sa part de gâteau, sous la forme d’une contribution internationale
pour les réfugiés.

Puisqu’ils ne rapportent
plus d’argent, Guelleh n’a plus besoin des réfugiés ! (CQFD)

Au sujet de ces fameux
Africains venus des grands Lacs, notre journaliste oublie de mentionner que
c’est notre Ministre de l’Education qui les a fait venir, imaginant de pouvoir
les sous-payer et de pouvoir les dominer. Tout cela dans le but de briser
la grève des Enseignants djiboutiens. Notre Ministre est entièrement
responsable de la situation et de leur présence sur notre sol.

Des vendeurs de khat à
la sauvette (Ethiopiens pour la plupart) sont accusés de vendre des
drogues durs à Djibouti. Pensez-vous ! Simplement, on leur reproche
de proposer du khat à moitié prix. Concurrence déloyale
ou violation du monopole mafieux : on les accuse de tous les maux pour protéger
les petits intérêts particuliers des barons du régime.

Sur les finances de l’Etat
notre cher Ministre des Finances se voit contraint de fournir au FMI des chiffres
… cohérents. C’est là qu’il rencontre une première
difficulté. Certains disent qu’il y aurait des distorsions flagrantes
entre les données du Trésor, celles de la Banque centrale et
les statistiques des Finances (passons !).

Mais le montant de la
dette de l’Etat et de ses filiales (EDD, …) est devenu si important
que le Ministre n’a plus qu’à s’arracher les cheveux pour tenter de
les justifier au FMI.

Comprenez : l’Etat djiboutien
a un endettement supérieur à 500% de son buget annuel ! Pour
apurer la dette (à condition de réduire drastiquement les
dépenses et de supprimer la corruption et l’abus des biens publics)

il faudra quand même trois générations – de privation
nationale – pour apurer la dette.

Guelleh s’en fout ! Après
moi le déluge !
En concertation avec ce cher Ministre des Finances,
il pratique la fuite en avant et il continue à emprunter au nom du
Peuple, pour payer les agios des emprunts en cours. La bulle pourrait exploser
dans trois ans à ce rythme infernal.

Heureusement pour lui
(malheureusement pour nous ?) certains pays donateurs continuent à
maintenir Djibouti et son régime sanguinaire sous perfusion.

Revenons a nos chameaux.
Le Ministre de l’Intérieur affirme haut et fort avec une certaine arrogance
qu’il a préparé un vaste programme pour régler définitivement
la question des immigrés clandestins.Et de lancer un appel à
la population djiboutienne pour qu’elle se livre à la délation.

A-t-il imaginé,
comme Hitler jadis, de mettre en oeuvre une solution finale ?

La campagne nationale
orchestrée par les plus hautes Instances, contre la présence
des étrangers, me rappelle douloureusement les slogans de la propagnade
hitlérienne, qui cherchait à justifier l’expulsion sauvage des
gens du voyage présents sur le sol de l’Allemagne.

Un grave danger menace
la société djiboutienne.

C’est l’extrémisme
!

Ce Gouvernement, qui a
conduit une politique désastreuse pour le pays, semble avoir l’explication
de tous les maux : c’est la faute aux boucs émissaires ! Pour lui,
les responsables :

  • de l’insécurité,
  • du manque d’emploi,
  • des retards de salaire,
  • des clochards,
  • des crimes et des délits,

sont les immigrés.

L’histoire se répète
inlassablement. Mais personne ne pourra plus dire dans l’avenir : « on
ne savait pas ! »

N’oublions jamais que
toutes les guerres, que tous les massacres ont toujours eu pour point de départ,
l’extrémisme des dirigeants
.