12/08/03 (B208) Kadra fait son marché dans les caisses de l’état. (Lecteur)

Les tendances ancestrales,
l’évolution personnelle de Kadra(*) et son implication de plus en plus
active, dans l’économie djiboutienn, ne sont pas aisément déchiffrables.

Des éclaircissements
s’imposent !

Depuis qu’elle est devenue
la première dame de Djibouti, sa famille et son clan ont trouvé,
auprès des hommes politiques, des oreilles ‘très’ attentives,
quand ce n’est pas une parfaite connivence sur la gestion des affaires de
l’Etat à leur profit.

Kadra fait partie de cette
génération de femme  » ferme ta gueule », manipulatrice, qui
cumulent tous les atouts et qui sont prêtes à tout pour réussir,
même le pire !

Mais pour réussir
‘parfaitement, elle a souvent intérêt à dissimuler les
véritables enjeux de ses décisions.

Pour cela, elle dispose
d’une double complicité :

  • celle des seuls médias
    ‘autorisés’ parce qu’ils sont totalement acquis à la défense
    des intérêts du pouvoir en place,
  • celle d’une opinion
    publique peu informée sur le niveau de la fortune personnelle des
    dirigeants, tellement tout est devenue opaque, complexe et illisible.

La question de l’argent
public et de ses enjeux illustre parfaitement la difficulté à
faire percevoir aux Citoyens djiboutiens que ses dirigeants, grâce à
des décisions souvent habilement maquillées, protégent
et renforcent le pouvoir de nuisance du clan Kadra.

Partout au sein de l’état,
sous des prétextes les plus divers, le clan place ses rejetons aux
plus hautes fonctions avec une logique qui est, disons, fort éloignée
des intérêts de l’Etat et de l’Administration (pour ne pas dire
‘en contradiction’).

L’Etat, qui est à
l’origine l’organisme en charge de la gestion des biens publics, devait être
censé répartir équitablement les valeurs, permettre le
fonctionnement de la Justice indépendante, assurer la sécurité,
la liberté des Citoyens. Or au fil du temps, il est devenu le lieu
où la Famille et son clan font leur marché. Petit à petit,
ces personnes ont fini par considérer que l’Etat était leur
entreprise et qu’ils pouvaient se servir dans la caisse sans contraintes ni
limites.

L’une des chevilles ouvrières
de ce basculement est sans contexte Kadra.

Elle est responsable dans
la propagation de ce nouveau rôle de l’état. Organisations de
table ronde familiale, festivité mondaine, exclusion des indésirables.
Pour elle l’Etat n’est plus et ne doit plus promouvoir l’égalité,
mais il est à son service pour lui permettre d’afficher la réussite
sociale de sa famille et en premier lieu de sa personne.

Souvenez-vous, d’autres
avaient suivi le même itinéraire : Mme Imelda Marcos possédait
9000 paires de chaussures ! Kadra posséde 4000 robes !!

Les cadres administratifs
sont de plus en plus soumis à la tutelle d’un membre de cette famille.
Dans certaines administrations dites sensibles, les décisions (financières)
sont prises exclusivement par des personnes extérieures à l’administration.

La majorité des
agents n’ont plus voix au chapitre. Partout dans la société
civile comme dans l’administration, les rejetons du clan Kadra utilisent les
moyens publics pour faire éclore des projets privés : cousins,
nièces, oncles imaginent des affaires qu’ils dirigent. Certes, leurs
noms sont souvent cités et évidement bien visibles. Mais ils
oeuvrent en sous-main, à réussite de leur marraine et à
son enrichissement personnel.

Plus grave encore,
si sa famille veut directement ou indirectement mettre la main dans tous les
rouages de l’état, ce n’est pas seulement pour s’enrichir ou pour capter
de futurs contrats, mais pour la modeler à son image.  »Appartenir
a la caste des Djiboutiens supérieurs
 »

Contrairement à
des idées reçues, le niveau moyen de qualification des rejetons
du Clan Kadra, en dépit de tous les efforts déployés
et des moyens investis dans les écoles occidentales, est relativement
bas … pour ne pas dire plus !

La kadratisation
de l’appareil d’Etat, phénomène que certains démagogues
préfèrent encore qualifier pudiquement de Dictature, a, pour
effets pervers, de maintenir au sein de l’Etat une proportion insupportable
de rejetons, incompétents, en mal de réussite, qui contribuent,
à la fois par leur rémunération (directe ou indirecte)
et par leurs mauvaises décisions, à ponctionner les finances
publics, sans aucun résultat positif pour le pays.

Plus le contexte deviendra
difficile pour les citoyens, plus il laisse des traces et pourtant, plus elle
concentre des énergies insoupçonnées.

Le système Kadra
perdure encore, mais pour combien de temps ?

Plus le fossé se
creuse, plus les langues se délient … plus dur sera la chute.

S’il serait certainement
injuste d’exclure ‘en bloc’ toute une génération de rejetons,
il faudrait trouver les moyens de préserver les générations
a venir contre cette dérive conséquence de la cupidité
de quelques femmes " ferme ta gueule " dans une démocratie
qui serait garant de l’égalité des chances.

(*) Kadra ou Odette
de son prénom donnée par les soeurs catholiques, qui l’ont pris
charitablement en charge à l’époque pour l’élever, bénéficie
de plusieurs dénominations :
– Paulette,
– QABYO, surnom donnée à titre dérisoire, par la chanteuse
opposante du régime : Neima Djama