28/08/03 (B209) La force brute du gouvernement fasciste contre les faibles (Lecteur)

C’est tautologique de dire que la présence étrangère
pose toujours un  » problème  » dans un pays. Le mot  »
problème  » n’est pas approprié si on pense que les sociétés
s’enrichissent de la diversité culturelle et de l’apport des personnes
qui viennent de l’extérieur. Quoi qu’il en soit et quel que soit le
point de vue qu’on adopte, l’immigration est un fait qu’on observe dans beaucoup
de pays du monde, pauvres et riches, développés et sous-développés.
Et la République de Djibouti ne pourrait pas échapper à
ce phénomène.

Mais la différence entre les pays du Nord et ceux du Sud, avec toutefois
les différences qu’il faut tenir compte dans une telle généralisation
; les premiers se dotent d’une législation relative à la présence
des étrangers dans leurs territoires alors que les seconds n’en ont
pas le plus souvent ou même si elle existe ; elle est confuse, imprécise
et appliquée avec une certaine brutalité. La brutalité,
on en trouve aussi dans les pays occidentaux où les agents de la police
emploient des méthodes violentes et les membres de la justice appuient
la nature répressive de l’Etat en Occident.

La décision du ministère Djiboutien de l’Intérieur et
de la Décentralisation de refouler ce qu’il qualifie  » d’immigrés
clandestins  » ne me laisse pas sans réaction. Non pas parce que
je suis Djiboutien, mais d’abord comme un être humain, qui a le droit
de vivre loin de son pays d’origine et ensuite comme une personne vivant dans
une société étrangère, différente de la
mienne sur touts les plans.

Mais en dehors de tout
ça, je suis une personne humaine, qui vit dans une société
globalisée la nouvelle la nouvelle rhétorique des sciences sociales
et humaines. Et donc je me dois de réagir comme j’ai réagit
à d’autres positions du gouvernement de mon pays.

Cette décision
relève d’une myopie politique, elle n’est plus ni moins un acte fasciste
tant sur le fond que sur la forme. Sur le fond, l’administration publique
ne s’est pas dotée d’un cadre législatif et des services qui
délivrent par exemple des cartes de séjour aux immigrés
résidents dans le pays. Donc c’est sur une base illégale que
ce gouvernement agit contre des gens, qui ont le tort d’être  »
étrangers « , de venir d’autres pays, des personnes qui y vivent
depuis des générations, à qui on leur a refusé
la nationalité.

Elles ont le tort de n’avoir
pas suffisamment de moyens financiers pour acheter les fonctionnaires de l’administration
centrale. Personnellement j’ai assisté à un acte de démagogie
dans un district du Sud où les okal appuyaient une escroquerie d’une
personne, née en Somalie, qui se faisait passer pour un natif de cette
région du pays. Sur la forme, les mesures de refoulement sont brutales,
hors de tout respect des droits de l’homme.

Dans la capitale, théoriquement
c’est la police qui fait ce travail horrible alors que dans les districts
de l’Intérieur, on fait appel à l’armée. C’est considérer
comme des terroristes dangereux recherchés les simples personnes qui
viennent de l’Ethiopie ou de la Somalie.

La mémoire des
gens est courte ; elle opère d’une manière borgne. L’histoire
est oubliée et on vit dans un présent perturbateur, un présent
contrôlé par un groupe de personnes. Les mesures de refoulement
rappellent les méthodes coloniales françaises.

A cette époque,
l’autorité coloniale décidait de fermer les frontières
poreuses à des gens qui ont toujours voyagé entre des espaces
de pâture, de puits, qui deviennent du jour au lendemain des espaces
étatiques, administratifs, bureaucratiques, policiers où la
violence devient un moyen de gestion publique. Et ceci, ce gouvernement le
pratique depuis l’indépendance, c’est-à-dire depuis le 27 juin
1977. L’anniversaire de cette date, c’est aussi l’anniversaire d’une méthode
de gestion sociétale et politique macabre.

Encore un rappel historique,
pour avoir la mémoire fraîche et ne pas penser idiot comme nos
dirigeants aveuglés par la corruption et soumis à la dictature
d’un fasciste qui s’appelle Bush, le premier gouvernement du pays en juin
1977 a fait appel à des cadres étrangers, Somaliens le plus
souvent et des gens de Dire-Dewa. C’est le cas de l’actuel ambassadeur de
Djibouti aux Etats-Unis et à l’ONU, M. Roblet Olhaye. Celui-ci a refusé
d’assister à des nombreux Djiboutiens vivant ou de passage aux Etats-Unis,
pire il a rejeté le statut de djiboutien d’une personne d’origine sénégalaise.
Jusqu’à l’étranger, la bêtise et l’ignominie des fonctionnaires
idiots d’un régime fasciste continuent à briser la vie des personnes
honnêtes.

La décision d’expulsion
des immigrés, qualifiés de clandestins par le gouvernement,
pose le problème de la composition et de l’origine de la société
djiboutienne. Qu’est-ce qu’un immigré clandestin ?

Est-elle la personne qui
ne parle pas le somali et l’afar ?

Ou bien une personne qui
parle une de ces langues mais avec un accent ?

Il faut qualifier et identifier
un clandestin sur beaucoup de critères objectifs. On est tout est immigré
dans ce pays. Avec un gouvernement autoritaire et dictatorial, corrompu, dirigé
par un criminel, les conséquences d’une telle décision sont
graves et considère tout individu comme un étranger nuisible.

D’abord, et c’est important,
l’impact qu’aura la décision fasciste sur le déplacement des
citoyens Djiboutiens dans les pays de la région. Bien sûr ceux
qui ont décidé subitement de refouler les immigrés clandestins,
les hommes politiques, n’ont pas pensé aux réactions populaires
en Ethiopie et en Somalie.

En refoulant des simples
gens, qui sont venues travailler comme gardiens, avec un salaire de misère
dans des conditions infrahumaines, l’homme de la rue dans ces pays réagit
à sa manière : considérer les Djiboutiennes et Djiboutiens
comme des  » ennemis « , des gens arrogants qui chassent les étrangers
de leur pays, mais qui, eux, peuvent se balader, faire du commerce, se contracter
des mariages dans d’autres pays de la région. C’est une réaction
normale et compréhensible, mais cela ne veut pas dire que je la partage.
On ne peut pas demander de penser et de réfléchir à un
peuple si on ne lui donne pas les éléments qui lui permettent
de comprendre le monde, de voir ses voisins comme des peuples amis, qui partagent
beaucoup de choses.

Ensuite, l’expulsion des
gens simples n’apporte aucune solution aux problèmes socioéconomiques
du pays. Il y aura toujours un taux de chômage élevé,
des rues ou plutôt des pistes sales, des poubelles partout, une ville
laide, une violence et une criminalité croissantes, un trafic de fausse
monnaie et de drogues de tout genre, des vols de maisons et des biens personnels
et des violes des femmes. Ne nous trompons pas tout cela constitue la base
d’un régime corrompu, qui n’a aucun sens de l’intérêt
général, d’un régime politique à bout de souffle.
La corruption, c’est gérer tout cela et ce au profit d’une minorité,
sinon on aurait les moyens pour trouver une solution à la salubrité
publique qui s’étale dans tout le territoire.

Enfin la troisième
conséquence de cette décision idiote, c’est une manière
pour un criminel de guerre, un criminel de l’humanité d’expulser des
Djiboutiens, des gens qui sont nés dans ce pays, mais qui pour beaucoup
de raisons n’ont pas la nationalité, parce qu’elles n’ont pas les moyens
pour en avoir – j’entends moyens financiers la rançon que tout administré
doit payer au fonctionnaire de ce pays. Ces gens, qui n’ont jamais connu un
autre pays, qui se considèrent Djiboutiennes ou Djiboutiens, risquent
de se retrouver embarquées comme du bétail dans une voiture
ou dans un wagon du train. C’est les conduire dans un lieu pire que Auschwitz
ou les centres de concentration des juifs, gitans et autres homosexuels par
les Nazis.

Ce que ce gouvernement
fasciste et nihiliste appelle  » immigrés clandestins  » occupent
des fonctions, des activités importantes, j’insiste sur  » important
« , que beaucoup de Djiboutiens ne veulent pas faire comme le gardiennage
des maisons, le lavage des voitures des riches ou des  » nouveaux riches
« . L’absence d’une sécurité publique à la population,
celles et ceux, qui ont les moyens, se paient des gens pour la sécurité
de leurs proches et de leurs biens.

Dans un pays miné
par la corruption où les fonctions régaliennes de l’Etat comme
la sécurité, la justice et l’éducation n’existent pas
ou bien sont réalisées au seul bénéfice de ceux
qui contrôlent les ressources de l’Etat central, les citoyens honnêtes,
qui attendent tout de leur travail et de leur imagination, recourent à
des services particuliers.

Et c’est à ce niveau
qu’on voit le rôle de ce que le gouvernement a décidé
d’appeler un jour  » immigrés clandestins  » par pure décision
fasciste. Certains commentaristes de la vie politique et sociale de ce pays
expliquent que cette décision résulte d’une pression du gouvernement
fasciste des Etats-Unis. L’actuel gouvernement de ce pays voit partout des
terroristes quand il ne les fabrique pas lui-même. Il y a quelques mois
j’ai lu dans le site du journal Nouvelles d’Addis une information qui ne m’a
pas surpris.

Le gouvernement fasciste
des Etats-Unis a demandé l’interdiction de la vente du khat à
Djibouti.

Le gouvernement djiboutien
a eu une réaction timide.

Ces commentaires ne sont
pas de simples supputations. Il ne suffit pas d’être un spécialiste
pour comprendre que les Etats-Unis qui paient une forte somme d’argent au
gouvernement corrompu de Djibouti, depuis qu’il a décidé d’y
avoir ses militaires et autres fascistes de ses services qui luttent contre
le terrorisme international, impose aux dirigeants djiboutiens sa vision de
gestion des affaires publiques. La peur aux fesses aveugle les fascistes et
cela est une maladie incurable.

Il est légitime
de se demander la raison de cette décision fasciste en ce moment et
non pas un autre moment. Somaliens et Ethiopiens vivent dans ce pays en paix
depuis longtemps.

La dégradation
économique, la saleté de la ville de Djibouti et tout ce qu’on
accuse d’être responsables, ce sont les dirigeants qui tiennent la responsabilité
pour leur mal gestion.

Par ailleurs il n’est
pas faux de lier la décision d’expulser les étrangers, et le
discours fasciste du gouvernement djiboutien pour justifier celle-ci, et la
présence des fascistes des Etats-Unis, mais aussi de l’Italie et de
l’Espagne sur le sol djiboutien. N’oublions pas que ces deux derniers pays
ont appuyé la guerre fasciste de Bush en Irak, pays frère. Il
faut répéter aux fascistes des Etats-Unis, mais ils sont sourds
à tout entendement humain, que les étrangers originaires de
la Somalie et de l’Ethiopie ne constituent aucune menace à la première
puissance mondiale dans ce petit pays. Au contraire, c’est celle-ci qui constitue
une menace à notre pays, à notre environnement.

Qui contrôlent ce
que les fascistes GI’s enterrent dans le sol djiboutien et la destruction
de l’écosystème djiboutien ?

Le gouvernement djiboutien
n’a pas les moyens techniques pour cela. Il est responsable de la mort des
simples Yemenites des missiles lancés par un Drom, avion sans pilote
qui a décollé de Djibouti. La République de Djibouti
sert de base arrière aux actes terroristes des fascistes des Etats-Unis
et de ses chiens de l’Europe fasciste (Italie et Espagne). Ce ne sont pas
ceux, que ce gouvernement, soumis à une décision fasciste étrangère
qualifie d' » immigrés clandestins « , qui menacent la République
de Djibouti.

Ces derniers ne produisent
pas des armes de destruction massive, des missiles racistes, ne font pas la
guerre à d’autres peuples, n’ont pas et ne véhiculent pas une
idéologie fasciste et nihiliste. Ceux que le gouvernement doit les
expulser ce sont les militaires fascistes des Etats-Unis, de l’Espagne et
de l’Italie, parce que ce sont des gens nocifs pour notre sécurité,
les Somaliens et les Ethiopiens, ce sont nos frères, nos voisins, non
les gens des Etats-Unis et de l’Europe fasciste.

Les GI’s et leurs chiens
européens, dehors. La location des bases militaires coûtent plus
aux générations futures de ce pays et profitent plus aux dirigeants
corrompus, non au peuple. Les citoyens djiboutiens doivent avoir cela en tête
comme les fascistes qui dirigent croient dur comme fer leur idéologie
fasciste, leur machine à détruire le reste du monde.

La grande peine que ressens
pour mon pays, c’est la bêtise des dirigeants qui s’acharnent sur des
pauvres gens et le laisser-faire des ignobles militaires et autres fascistes
des Etats-Unis, de l’Italie et de l’Espagne.

Nous devons comprendre
que le terrorisme pour nous, c’est l’imposition d’une volonté extérieure
comme le PAS, c’est aussi la présence de ces militaires formés
à tuer d’autres peuples comme ils font en Irak et en d’autres pays
du monde.

Cette présence
étouffe l’air que nous respirons, entraîne des nuisances et bruits
des avions et autres appareils qui survolent sur les toits des maisons à
Balbala comme si des terroristes s’y cacheraient. Le peuple doit demander
le départ immédiat de ces gens racistes et fascistes.