30/08/03 (B210) L’exode et la déportation : regroupement dans un centre de sport et transfert en camion de milliers de malheureux, en état de faiblesse, incapables de rejoindre leur pays d’origine, en raison de l’instabilité, des combats et de la famine. Tous les ingrédients sont réunis pour que la catastrophe humanitaire prenne une ampleur jamais connue. (Cf dépêche AFP, du correspondant local ..)

Des milliers de réfugiés
somaliens vivant à Djibouti-ville ont commencé à être
regroupés vendredi dans un nouveau de camp de réfugiés
à Aour-Aoussa à 120 km au sud de la capitale djiboutienne, a
constaté un correspondant de l’AFP. (AFP)

Cette opération
est organisée par l’Office national d’assistance aux réfugiés
et sinistrés (ONARS) et le bureau du Haut commissariat des Nations
unies pour les Réfugiés (HCR).

« Suite aux mesures
prises par les autorités djiboutiennes à l’endroit des ressortissants
étrangers en situation irrégulière, le gouvernement,
en accord avec le HCR, procèdera au transfert des demandeurs d’asile
détenteurs d’attestation », indique un communiqué du HCR.

Les autorités djiboutiennes
ont donné jusqu’au 31 août aux clandestins vivant à Djibouti,
essentiellement des Ethiopiens et Somaliens, pour quitter le pays avant que
des « rafles » soient organisées début septembre.

Selon le chef du district
de Djibouti Samireh Ibrahim, « ces demandeurs d’asile sont dans leur
grande majorité des ressortissants somaliens qui ne peuvent regagner
leur régions d’origine en raison des troubles et de la situation d’instabilité
qui les affectent ».

La Somalie est dévastée
depuis 1991 par une guerre civile.

Prévu pour accueillir
initialement quelque 6.000 personnes, le camp de Aour-Aoussa pourra voir « doubler
ou tripler le nombre des demandeurs d’asile »,
a-t-il ajouté.

Les demandeurs d’asile
ont rempli vendredi l’ancien stade municipal situé en plein centre
ville.

Une trentaine de camions
et bus ont assuré vendredi matin le voyage entre Djibouti-ville et
Aour-Aoussa, chacun transportant 25 personnes environ avec leurs bagages.
Le stade continue de voir arriver hommes, femmes et enfants en haillons transportant
sacs, baluchons ou bidons d’eau.

L’opération de
regroupement est prise en charge par le HCR qui s’est également occupé
de l’aménagement du camp. Aour-Aoussa avait déjà servi
entre 1978 et 1990 de centre d’accueil des réfugiés et déplacés
somaliens et éthiopiens.

En raison de la très
grande affluence des demandeurs d’asile, les responsables du HCR et de l’ONARS
ont renoncé à procéder vendredi dans le stade même
aux opérations de recensement et de détermination du statut
de réfugiés.

Ils ont préféré
les transférer vers Aour-Aoussa puis vérifier sur place s’ils
sont ou non en possession d’une attestation de demandeurs d’asile délivrées
par le HCR ou l’ONARS.

Beaucoup de clandestins
semblent avoir opté pour cette solution après la décision
prise par les autorités djiboutiennes d’expulser du pays tous les ressortissants
étrangers en situation irrégulière.