31/08/03 (B210) EPURATION ETHNIQUE OU CONSIDERATIONS SECURITAIRES. Les forces américaines auraient-elles imposé la déportation de dizaine de milliers d’étrangers ou bien … serait-ce une stratégie de communication du régime de Guelleh pour rejeter la faute sur les autres ? La vie sociale déjà désorganisée. (Extrait de l’AFP)

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Note de l’ARDHD
Nous nous interrogeons beaucoup sur ces rumeurs concernant le fait que ce
seraient les américains qui auraient imposé l’exode massif,
dans des conditions particulièrement honteuses, de dizaines de milliers
de pesonnes en état de faiblesse et implantées à Djibouti
depuis des années, plus pour certains.

Il y a peut-être
du vrai dans cela, mais c’est difficile à avaler intégralement…
N’y-aurait-il pas d’autres raisons ? Par exemple, des raisons favorables au
maintien du régime dictatorial et à l’asservissement du peuple
djiboutien. Le condamner à exécuter les petits travaux ménager,
pourrait, parmi tant d’autres raisons possibles, pourrait être une nouvelle étape
dans l’humiliation et l’asservissement de la population.

Et puis, ces informations
données, sous forme de secret, par des hauts fonctionnaires sous le
couvert de l’anonymat, laissent penser à une possible manipulation
de l’opinon publique. En chargeant les américains de la responsabilité
du désastre humanitaire possible, Guelleh pense-t-il s’affranchir lui-même
? C’est possible et hautement probable.

Désastre humanitaire
: dans quel bourbier envoie-t-on par exemple les personnes originaires de
la Somalie ? (Lire la dépêche AFP) Que vont-ils trouver à
leur arrivée ? Quelles conditions de vie seront-elles possibles ?

Bref pour des dizaines
de milliers, c’est l’exode, la déportation et la condamnation pour
certains, à une mort lente dans des conditions dramatiques : guerres,
combats et famine.

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Extrait AFP

DJIBOUTI, 31 août
(AFP) – Des immigrés clandestins, essentiellement Ethiopiens et Somaliens,
continuaient de quitter en masse Djibouti, avant l’expiration dimanche à
minuit de l’ultimatum que leur ont lancé les autorités de ce
petit pays de la Corne de l’Afrique.

Le 24 août, ils
étaient déjà 12.000 à avoir quitté ce petit
Etat qui jouit d’une relative prospérité, comparé à
ses voisins immédiats, grâce à la présence d’une
récente base militaire américaine (1.500 hommes) et de la plus
importante base française à l’étranger (2.800 hommes).

Depuis cette date,
le flux de départs s’est transformé en véritable exode.

Les raisons de cette brusque
opération « anti-clandestins » sont encore floues. Elle s’insère
« dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine » et
est avant tout « sécuritaire », a récemment affirmé
le ministre djiboutien de l’Intérieur Abdoulkader Doualeh Waïs.

« Nous compterons
sur nos propres moyens pour contrôler nos frontières et serons
éventuellement aidés matériellement par les pays amis »,
a-t-il ajouté, sans préciser lesquels.

De plus en plus de
responsables dans l’administration djiboutienne, à haut niveau mais
sous couvert de l’anonymat, reconnaissent que ces décisions ont un
caractère sécuritaire plutôt qu’économique, et
qu’elles sont liées à la présence américaine dans
le pays.

Depuis un an et demi,
les Américains ont installé une base dans la capitale djiboutienne,
avec plus de 1.500 hommes, pièce-maîtresse de la lutte anti-terroriste
dans la Corne de l’Afrique, une des régions les plus instables au monde.

De plus, en mai dernier,
Djibouti avait été mentionné par plusieurs pays occidentaux,
dont les Etats-Unis, comme présentant un risque d’attentats terroristes.

« Nous devons prendre
toutes les mesures qui s’imposent pour annihiler ces menaces », avait
alors réagi le ministre djiboutien de l’Intérieur.

Après l’expiration
de l’ultimatum, des « rafles » seront organisées pour débusquer
les récalcitrants, témoignant de la fermeté exceptionnelle
des autorités de cette ancienne colonie française, indépendante
depuis 1977.

Le ministre de l’Intérieur
avait ainsi réaffirmé « la détermination du gouvernement
à mener les opérations de rafles et de reconduites à
la frontière des clandestins ».

L’Ethiopie voisine, pays
le plus peuplé (67 millions d’habitants) d’Afrique sub-saharienne après
le Nigeria et un des plus pauvres au monde, fournit le plus gros contingent
d’immigrés clandestins de Djibouti.

« Nous avons averti
les autorités éthiopiennes longtemps à l’avance de ces
mesures de refoulement, et elles ont dû prendre leurs précautions »,
a récemment souligné M. Doualeh Waïs.

« Nous répondons
à une décision d’un Etat ami mais souverain », a commenté
un responsable de l’ambassade d’Ethiopie à Djibouti.

« Pour des impératifs
de sécurité et dans le cadre de la lutte antiterroriste, Djiboutiens
et Ethiopiens doivent coopérer », a commenté un diplomate
occidental, sous couvert de l’anonymat.

Après les Ethiopiens,
viennent les Somaliens. La Somalie est déchirée depuis 1991
par une guerre civile. Toutes les structures étatiques se sont effondrées
laissant le pays aux mains de plusieurs chefs de guerre.

La Somalie est sous étroite
surveillance des Américains qui la soupçonnent, en raison notamment
de l’anarchie qui y règne, d’abriter des réseaux terroristes,
notamment du réseau Al-Qaïda d’Oussama ben Laden.

Avec le départ
massif des clandestins, les Djiboutiens commencent à comprendre l’utilité
d’une main-d’oeuvre étrangère bon marché.

Ils sont contraints
désormais à effectuer seuls les travaux quotidiens à
domicile dont la préparation des repas, le nettoyage et le repassage
du linge. Et de nombreux secteurs de l’économie risquent de souffrir
de l’absence de ces travailleurs sous-payés et corvéables à
merci.