04/09/03 (B210) La FIDH exige l’ajournement de l’expulsion des immigrés irréguliers (AFP)

PARIS, 3 sept (AFP) –
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme
(FIDH) a « exigé » mercredi du gouvernement djiboutien l’ajournement
de la date limite du départ forcé des immigrés en situation
irrégulière « afin d’examiner chacune des situations »
en vue de possibles régularisations.

« Quelle que soit
la raison de la mesure prise par les autorités djiboutiennes, sa mise
en oeuvre s’inscrit à l’évidence en violation flagrante des
obligations internationales de la République de Djibouti en matière
de protection des droits de l’Homme. Le droit international et régional,
notamment l’article 12 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des
peuples, interdit l’expulsion collective des étrangers », affirme
la FIDH dans un communiqué publié à Paris.

Pour la FIDH, « l’élément
déclencheur de cette décision paraît être la pression
exercée par les Etats Unis qui ont récemment mis en garde les
autorités nationales sur de possibles attaques terroristes visant des
intérêts occidentaux à Djibouti ».

La FIDH considère
que la lutte contre le terrorisme, « bien que légitime, ne doit,
en aucune circonstance, servir de prétexte fallacieux à l’expulsion
du territoire djiboutien de plusieurs milliers de personnes, principalement
des femmes et des enfants ».

La FIDH demande aussi
« d’urgence à la communauté internationale de venir en aide
à la population se trouvant maintenue dans le no man’s land entre Djibouti
et le Somaliland afin d’éviter une catastrophe humanitaire », poursuit
le communiqué.

Sous la pression des autorités
djiboutiennes, qui viennent de repousser au 15 septembre la date limite de
leur départ forcé, plus de 42.500 immigrés clandestins
(Ethiopiens et Somaliens) ont déjà quitté en un mois
ce petit Etat de la Corne de l’Afrique qui jouit d’une relative prospérité,
grâce à la présence d’une récente base militaire
américaine (1.500 hommes) et de la plus importante base française
à l’étranger (2.800 hommes).

Ce mouvement s’est transformé
depuis dimanche en un véritable exode.