07/09/03 (B211)LA VOIX AU CHAPITRE : par AÏNACHÉ

L’EFFET DU * MIRQAAN
*

Le silence assourdissant
imposé au  » bavard  » Ministre de l’Intérieur ne peut
cacher la souffrance produite par ces expulsions inorganisées et inhumaines.

Décider d’expulser
tous les étrangers du pays en trente cinq jours, relève du fantasme
que seul peut avoir un homme sous influence d’un * MIRQAAN * avancé.
La prolongation de quelques jours ne change rien à l’affaire si la
mauvaise méthode et les paroles nauséabondes sont maintenues.

L’effet secondaire d’euphorie
du Qat, appelé communément * MIRQAAN * cause généralement
des catastrophes incommensurables et d’une incroyable incohérence sur
le plan personnel, familiale et professionnel.

Cette décision,
techniquement absurde, humainement abjecte et diplomatiquement discourtoise,
ne peut qu’être prise comme bien d’autres décisions hélas,
dans un « MABRAZ  » sous l’effet du * MIRQAAN *. Ce qui nous démontre
que nous sommes gouvernés par des dirigeants sous l’emprise du Qat.
Pour preuve, les ministres non admis au mabraz présidentiel ont appris
les mesures d’expulsion par une allocution télévisée
du Ministre de l’Intérieur. Certains se sont même offusqués,
discrètement bien entendu, à titre privé, du langage
de leur collègue.

Autrement, comment peut-on
prendre une telle décision sans avoir consulté le parlement,
sans que le conseil des ministres en délibère et enfin sans
avoir informé les pays d’origines des futurs expulsés ?

Comme il fallait s’y attendre
cette mauvaise décision a choqué tout le monde : les organisations
humanitaires, les Djiboutiens dans leur grande majorité et bien entendu
les représentations diplomatiques présentes dans notre pays.

Il est remarquable de
constater avec quelle célérité les USA, à qui
le pouvoir, insidieusement, voulait faire partager la responsabilité
de cette mauvaise décision, s’est démarquée.

LES Etats-Unis PRÉOCCUPÉS

Le communiqué de
la représentation des USA à Djibouti est très éloquent
et ne laisse place à aucune ambiguïté. Les USA profitent
même au passage de donner une leçon de démocratie à
nos dirigeants, qui en ont bien besoin.

Jugez en vous-même
au cas ou les médias de l’Etat, comme c’est fort probable, ne l’ont
pas publié :

 » Une rumeur relayée
par certains médias s’est répandue récemment dans l’opinion
publique djiboutienne rendant le gouvernement des Etats-Unis responsable de
cette opération d’expulsions.

Le gouvernement des Etats-Unis tient à préciser très
nettement et très clairement qu’il n’a participé et ne participe
en rien à cette opération et cela à quelque niveau que
ce soit, conception ou exécution ».

Une autre représentation
de USA de l’Est de l’Afrique (Nairobi) va encore plus loin est se démarque
avec force de cette sale affaire :

 » Les Etats-Unis
ne jouent aucun rôle dans l’élaboration de la politique actuelle
du gouvernement djiboutien.

« Les Etats-Unis sont profondément préoccupés
par les informations faisant état de mauvais traitements de détenus
et d’atteintes aux droits de l’homme.

Il est essentiel que
toutes les questions de statuts et d’expulsions soient menées avec
la garantie d’un respect intégral des libertés fondamentales
internationalement reconnues « .

Si ce n’est pas un désaveu,
cela y ressemble fortement.

Dans l’état hallucinatoire
du * MIRQAAN *, les concepteurs de ce projet ont-ils imaginé les conséquences
latérales de leur décision ? Les multiples naissances et décès
dans des conditions désastreuses d’hygiène et de salubrité
: sur le quai de la gare, dans les camps de regroupements, au cours du voyage,
dans les bus ou les trains.

Encore une fois, nul ne
peut contester aux autorités Djiboutiennes le droit de contrôler
les personnes qui séjournent illégalement dans notre pays ou
qui y entrent sans y être admises légalement, mais rien n’autorise
Le Ministre de l’Intérieur de bafouer les Droits Fondamentaux de l’Homme
ou d’employer un vocabulaire qui donne la nausée.

Je continue et persiste
à dire : – D’autres méthodes plus humaines sont possibles.

AÏNACHÉ