02/10/03 (B214) L’affaire des plaintes que le Général auraient déposées contre l’ARDHD pourrait prendre une certaine ampleur et dépasser le cadre dans lequel elle était limitée. (GED)

A la suite de l’information
que nous avons diffusée, de nombreuses personnes et associations ont
pris contact avec nous, pour nous soutenir d’abord et ensuite pour nous adresser
des témoignages et des preuves afin de constituer un dossier.

L’affaire étant
entre les mains de la Justice, nous ne diffuserons aucune information précise,
puisqu’il appartiendra aux magistrats de statuer sur la requête du Général
Zakaria et sur l’extension possible à d’autres faits qui se seraient
produits à Djibouti.

Nous répercutons
un article qui est disponible sur le site du GED

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Extrait du GED

30/01/03 – Témoigner
de ce que l’on a vu – constaté ou de ce qui nous a été
rapporté est un devoir de citoyen – sauf à Djibouti où
ceci comporte un risque certain et où il faut tout à la fois
un courage de politique et de citoyen… par Justicia.

Un procés Zakaria/ARDHD
qui risquerait de réserver des surprises de taille.

Préambule

À la différence
de l’historien, une quelconque  » affaire  » portée devant
un tribunal implique que – de par les obligations qui lui sont faites dans
le cadre de ses responsabilités  » d’Homme de Justice  » –
le juge ne choisisse ni le sujet ni l’étendue de son enquête.

Il doit se satisfaire
des seuls éléments qui lui sont présentés de part
et d’autre par les parties intéressées.

On saisit toutes les difficultés
d’une telle responsabilité car il doit trancher en faveur d’une thèse,
la tenir pour vraie, et non simplement dire les chances qu’elle a de l’être.

La « vérité »
qu’il aura ainsi atteinte, et qui s’accompagne souvent d’un jugement de valeur,
possédera une autorité définitive, celle de la chose
jugée lorsque tous les recours – de l’une ou de l’autre partie – seront
épuisés.

Ainsi, la vérité
judiciaire est-elle forcément une vérité approximative,
quelque peu artificielle et se rapprochant de la vérité totale
dans la mesure où le juge ne disposerait pas toujours de la  »
pleine et entière  » maîtrise de l’intégralité
des pièces nécessaires à l’établissement de la
 » vérité « , en l’occurrence les  » Témoignages
« .

Djibouti sous le régime
d’Ismaël Omar Guelleh – Un Etat de non droit qui bafoue toutes les libertés,
y compris celle de sa Justice et le Droit.

Dans l’affaire qui oppose
aujourd’hui le Général Zakaria Cheick Ibrahim à l’Association
pour le Respect des Droits Humains à Djibouti – l’ARDHD – en la personne
de son président JL Schaal on comprend – de par les conditions d’impossibilité
d’exercice  » pleine et entière  » de la Justice à Djibouti
– quelle valeur aurait un jugement prononcé dans de telles conditions
par la Justice locale.

Aucune !.

D’après ce que
nous en savons, l’origine de l’Affaire se rattacherait à des écrits
parus dans le Journal Le Renouveau – organe de presse du PRD dont le responsable
de publication est Daher Ahmed Farah – mettant en cause le Général
Zakaria Cheick Ibrahim.

Nous passerons sur les
aspects masqués de cette  » Affaire  » qui – à notre
sens – pourrait bien mettre en évidence des collusions contre nature
et politiquement manipulatoires dans lesquelles il pourrait être souhaité
que M JL Schaal – et tout particulièrement le site de l’ARDHD – en
fassent les frais alors que ce site n’est – en aucun moment ou de quelque
manière que ce soit – à l’origine de la diffusion des informations
qui ont amené à l’émergence d’un tel procès.

L’ARDHD – L’une des Associations
qui défendent le Respect des Droits Humains à Djibouti sans
tribalisme d’aucune sorte.

Le fait que le contenu
des écrits qui paraissent sur le site de l’ARDHD dérange fortement
Ismaël Omar Guelleh – ses comparses et ses complices politico mafieux
– est incontestable ce qui implique que nul ne peut lui dénier le rôle
essentiel assumé pleinement depuis des années par cette association
de bénévoles, dénonçant ce qui doit l’être
et oeuvrant pour la défense des Droits, y compris celui des femmes
et des enfants à Djibouti.

Si en un temps passé
M Aref Mohamed Aref n’avait pas bénéficié du soutien
inconditionnel de l’ARDHD (sous sa forme de l’époque « Liberté
Aref ») – de son président et des autres Associations mobilisées
pour la circonstance – ne serait-ce que pour dénoncer sur le plan international
ses conditions inhumaines d’incarcération à Djibouti ; ses amis
d’antan…oubliés depuis en désertant des valeurs humaines qu’il
était censé défendre – n’auraient aujourd’hui comme seule
alternative que celle d’aller s’incliner sur sa tombe.

Que dire des soutiens
qu’a apporté l’ARDHD et ce durant des années à M Moumin
Bahdon Farah, à M Aden Robleh Awaleh et à quelques uns qui –
comme l’a fait Aref Mohamed Aref – ont rejoint Ismaël Omar Guelleh qu’ils
mettaient – dans leurs déclarations et écrits passés
– au pilori des pires accusations durant des années.

Témoigner de ce
que l’on a vu – constaté ou de ce qui nous a été rapporté
est un devoir de citoyen – sauf à Djibouti où ceci comporte
un risque certain.

Témoigner est,
au regard du droit, une obligation lorsqu’il s’agit, en matière pénale,
de le faire en faveur d’un innocent ; l’omission est sanctionnée d’une
peine d’emprisonnement et d’une amende, excepté pour l’auteur ou le
complice de l’infraction et sa famille ainsi que son conjoint lorsque le témoignage
tardif mais spontané enlève cependant tout caractère
délictueux à l’acte.

Le refus de témoigner
après en avoir été requis est puni, suivant que le procès
est civil ou pénal, d’une amende civile (Code de procédure civile)
ou d’une amende pénale (Code de procédure pénale).

Cela ne veut pas dire
que toutes les excuses ne soient pas recevables bien qu’elles constituent
des questions de fait ; parmi les faits que l’on pourrait considérer
comme justificatifs, citons les risques d’atteinte à l’intégrité
physique – l’emprisonnement sans décision de justice en conformité
avec le Droit – comme c’est le cas actuellement pour les personnes qui vivent
à Djibouti sous la menace permanente exercée – sur ordre – par
les hommes des Services Djiboutiens de Sécurité et les  »
mercenaires  » du pouvoir en place.

Djibouti et … ailleurs,
deux formes de Justice bien différentes.

Sous le régime actuel, vouloir témoigner devant la Justice djiboutienne
comme ce fut le cas dans l’Affaire de l’Assassinat du Juge français
Bernard Borrel – Assassinat apparemment confirmé aujourd’hui scientifiquement
par tous les experts qui sont unanimes sur ce point – c’est prendre des risques
d’élimination physique.

Les assassinats récents
d’un Major et du Chef de la Sécurité de la gendarmerie djiboutienne
– sans enquête et sans audition de la « bande des 4 », présumés
être les auteurs de ces actes – confirment nos propos quant aux risques
que cela comporte pour des témoins et l’impunité la plus totale
pour les « exécuteurs des basses oeuvres » car missionnés
pour « effacer » les « fouineurs » et les gêneurs…

Conscients des périls
encourus on comprend mieux les raisons qui ont incité l’ex Lieutenant
Mohamed Saleh Alhoumékani et l’ex Commandant Ali Abdillahi Iftin –
Officier responsable de la garde présidentielle – à s’expatrier
pour témoigner auprès de la Justice française dans l’Affaire
de l’assassinat du Juge Borrrel.

Malgré toutes les
tentatives d’élimination physique lancées contre eux – les tentatives
de subornation exercées sur eux pour qu’ils modifient leurs témoignages
et par l’usage de promesses d’octroi de promotions, d’argent et de privèges
– les menaces exercées directement et par personnes interposées
sur leurs familles demeurant à Djibouti – y compris sur la vie de leurs
enfants en Belgique – les deux hommes ont confirmé leurs témoignages
dans l’Affaire Borrel et n’ont pas varié dans leurs dépositions.

Curieux silence de
Daher Ahmed Farah.

Nul
ne conteste le côté parodie de justice dans les différents
déroulements des Procès qui ont émaillé ces derniers
temps la chronique judiciaire locale à Djibouti.

L’argument suivant lequel
Daher Ahmed Farah – directeur de publication du journal incriminé –
ne pouvait produire devant les tribunaux locaux des témoignages corroborant
les affirmations parues dans son journal suivant l’argumentation que les témoins
étaient sous la menace de représailles ultérieures pourrait
se confirmer à la condition qu’il produise spontanément aujourd’hui
et auprès de la Justice française – saisie dans l’affaire Zakaria/ARDHD
– lesdits témoignages.

Quels risques y aurait-il
à ce qu’il produise dans un Etat de droit – respectant les libertés
publiques – les preuves corroborant la véracité des écrits
de son journal ?.

Aucun car ses témoins
seraient protégés de par le fait qu’ils aient témoigné
indirectement devant la justice française.

De plus et si l’on considère
la véracité des écrits parus dans « Le Renouveau »,
ceci rendrait caduque le jugement dont il a subi les effets à Djibouti.

Vérité ou
mensonge ? c’est à Daher Ahmed Farah de prendre ses responsabilités
et d’en assumer les conséquences face à sa conscience d’homme
et de citoyen.

Une telle démarche
correspondrait à ce que nous avons écrit plus avant sur la nécessitée
– pour ne pas dire l’obligation morale – qu’il y a de témoigner de
ce que l’on sait dans le cadre de son soutien indéfectible à
l’émergence de la Vérité lorsqu’une Association :

  • se fait partiellement
    l’écho de vos propres affirmations sous une forme plus nuancée,
  • témoigne de
    son soutien à la lutte pour les droits Humains donc indirectement
    à l’opposition politique à un régime despotique que
    vous êtes censé combattre et en dénoncer les exactions,
  • a mobilisé bon
    nombre d’autres associations pour défendre – au jour le jour – en
    faisant pression sur le gouvernement djiboutien pour la libération
    d’un homme.


On ne peut donc que regretter les silences actuels de Daher Ahmed Farah sur
ce point.

En politique – comme ailleurs
– la loi morale à sa place, c’est une forme d’éthique à
respecter si l’on veut conserver une crédibilité.

Faillir à ses obligations
c’est permettre l’émergence de supputations.

Justicia.

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