12/10/03 (B216) Cinq ONG dénoncent l’aggravation de l’insécurité au Tchad (envoyé par SURVIE)

Agir Ensemble pour
les droits de l’Homme
Les Amis de la Terre
Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)
Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)
Survie

Cinq ONG dénoncent
la recrudescence de l’insécurité au Tchad

Paris, le 8 octobre 2003

Nos organisations sont
vivement préoccupées par l’aggravation de l’insécurité
au Tchad et apportent leur appui aux associations de défense des droits
de l’Homme tchadiennes, qui appellent à une journée de deuil
national et de recueillement le 10 octobre 2003, jour de l’inauguration du
projet Tchad Cameroun .

Depuis des mois, l’insécurité
s’est développée de façon extrêmement préoccupante
dans tout le pays, marquant récemment une nette accélération.
Le 23 septembre 2003, quelques jours après les plaidoiries finales
de l’affaire qui opposait à deux commissaires de police un groupe de
femmes victimes de violences lors d’une manifestation pacifique, le domicile
de Me Jacqueline Moudeïna, l’une des principales victimes et avocate
tchadienne, militant pour l’extradition de l’ex-dictateur Hissène Habré
depuis le Sénégal vers la Belgique, a été encerclé
par des militaires pendant la nuit. Trois jours plus tard, l’un des avocats
membres du collectif constitué pour la défense de ces femmes,
Me Zoua Sobdibe, a été violemment interpellé par des
militaires et menacé de mort.

La même semaine,
le président du Conseil d’Administration de Chad Petroleum Company
(CPC) a été assassiné devant le Ministère des
Affaires étrangères à N’Djamena, et le Chef du service
d’ophtalmologie de l’hôpital général de N’Djamena a été
enlevé à Bongor.

Nos organisations condamnent
avec vigueur les agressions sus-mentionnées et appellent les autorités
tchadiennes à respecter et à garantir la sécurité
des personnes, conformément à l’article 9 du Pacte international
relatif aux droits civils et politiques.

En outre, nos organisations
appellent les autorités à faire d’urgence la lumière
sur ces agressions et à saisir la justice afin de prendre des sanctions
appropriées contre leurs auteurs. Nous soulignons leur responsabilité
à cet égard.

Nos organisations soutiennent
avec la plus grande vigueur l’appel des associations de défense des
droits humains à une journée de deuil et de recueillement le
10 octobre prochain, afin de rendre hommage à toutes les populations
victimes de l’insécurité récurrente dans le pays.

Contacts presse :
FIDH : 01 43 55 14 12
SURVIE : 01 44 61 03 25