23/10/03 (B217) La thèse de l’intervention de tiers dans la mort du juge Borrel renforcée (expertise) (AFP Paris)

PARIS, 20 oct (AFP) –
Une expertise définitive sur les causes du décès du juge
français Bernard Borrel, retrouvé mort en 1995 à Djibouti,
conclut au renforcement de l’hypothèse de l' »intervention d’un
ou de plusieurs tiers à l’origine du décès », a-t-on
appris lundi auprès de l’avocat de sa veuve.

« Nous estimons que
l’intervention d’un ou plusieurs tiers à l’origine du décès
de Monsieur Bernard Borrel se trouve renforcée », écrivent
les experts médico-légaux Daniel Malicier, Eric Baccino et Patrice
Mangin dans leur rapport définitif remis fin juillet à la juge
d’instruction Sophie Clément.

Selon eux, trois points
étayent cette thèse: l’existence d’un traumatisme crânien
qui aurait pu survenir à la suite d’un coup porté par un « instrument
contondant »; la présence d’une fracture qui pourrait être
une « lésion de défense »; et surtout la présence
d’un liquide inflammable décelée sur le pied droit, d’une autre
nature que l’essence supposée être contenue dans le bidon retrouvé
sur les lieux du drame.

Le corps du magistrat
avait été retrouvé calciné à 80 km de Djibouti,
ce qui avait amené les autorités locales à conclure au
suicide par immolation.

Les experts, qui estiment
qu’il n’est « toujours pas possible d’établir formellement la cause
du décès », annoncent la remise d’un rapport complémentaire
intégrant l’expertise de ce liquide.

L’avocat de la famille,
Me Olivier Morice, devrait annoncer mardi les conclusions de la dernière
expertise attendue.

La thèse du suicide
par immolation n’a jamais été acceptée par Elisabeth
Borrel, veuve du juge détaché à partir de 1994 comme
conseiller auprès du ministre djiboutien de la Justice.

Selon une enquête
de journalistes de la chaîne de télévision de Canal Plus
dont le reportage a été diffusé en décembre 2002,
le magistrat aurait été tué parce qu’il était
en train de remonter jusqu’aux auteurs d’un attentat commis à Djibouti
en 1990 au Café de Paris (un mort, 11 blessés), lieu de rendez-vous
de nombreux Français.

Plusieurs témoignages
mettent en cause des proches d’Ismaël Omar Guelleh, alors chef de cabinet
du président de la République djiboutienne et aujourd’hui président
djiboutien.