06/11/03 (B219) Un président au visage noir et digne d’une politique de déstabilisation

Ismail Omar Guelleh

J’ai choisi de m’adresser
à vous par une tribune dans la presse qui écrite qui est devenue,
avec l’instauration du pluralisme en 2002 en Somaliland et international,
le symbole de la liberté d’expression et d’opinion des somalilandais
et somalilandaises.

Or votre politique va
mal, du moins une certaine politique qui confond information et provocation
politique. Malgré des structures et des moyens qui devraient en garantir
le professionnalisme, ta politique subit, par ta faute de plusieurs titres,
une évolution dangereuse pour le pays frère voisin le somaliland.
Votre dernier interview de l’IRIN est accablant et déshonore ta profession
politique et met en péril la bonne relation des peuples frères.

Ce constat est préoccupant
surtout lorsque vous disiez, que la Somaliland n’est pas un pays stable et
que la stabilité de ce pays n’a pas exister en quelque sorte. D’autant
que le risque, quand ce n’est pas le but recherché, est de troubler
la paix civile de la Somaliland.

L’idée que je me
fais de la démocratie et de la presse n’est pas compatible avec ces
manipulations qui nuisent de façon répétée à
l’image de notre pays " la somaliland ", à sa tradition de
tolérance et de dialogue, à sa sérénité
et aux conditions de son redressement politique et de bonne gouvernance

Ces dérapages n’ont
pas pour origine la précipitation, l’urgence ou la maladresse. Ils
sont intentionnels et la volonté de discréditer est manifeste.
Tels sont les aspects les plus saillants de cette regrettable dégradation.

Toutes ces constatations
exigent de se ressaisir. La maladie infantile de la politique de guelleh anti-pluraliste
a Djibouti serait-elle le renoncement à toute considération
de probité et de conscience au profit d’une culture de haine et de
division ? Serait-elle la provocation permanente, l’incivisme et le défi
aux autorités et aux institutions de toute République ?

Je me refuse à
le croire, comme je me refuse, en tant que citoyen somalilandias, à
être le complice par mon silence de ce climat délétère
qui autorise une politique poubelle aux dépens des efforts d’une politique
de qualité.

Le monde de la politique,
les politicien, les gouvernements qui le composent, n’est pas un monde à
part sans compte à rendre à la société au motif
fallacieux qu’il serait antidémocratique et antirépublicain
de le critiquer, de s’interroger sur ses méthodes, de relever ses défaillances.

Dans une société
démocratique, aucune profession ne peut être au-dessus du débat
et a fortiori au-dessus de la morale et de la loi.

La liberté ce n’est
pas de faire ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut. C’est par définition
un système de contraintes librement acceptées par tous. Le peuple
somalilandais, sincèrement ,ont vote 97% pour une Somaliland indépendant
et qui valorise la démocratie et la tolérance .Nous voila,un
député somalilandais ,de la région de zeila,critique
ouvertement la politique du parti de Kulmiye. Je me défend qu’a Djibouti,même
le simple citoyen djiboutien,ne peut discuter de la somaliland avec ses amis.

C’est pourquoi les lois
sur la politique ne sont pas des lois contre la liberté d’expression.
Elles dessinent les contours de la responsabilité et des devoirs du
peuple. Elles en garantissent le sérieux et la qualité professionnelle.
D’où mon extrême vigilance face aux abus qui portent atteinte
à la dignité du peuple de la somaliland et jettent injustement
l’opprobre sur toute ta profession.

La liberté de l’information
dans une démocratie, c’est d’abord de vérifier, de hiérarchiser,
de recouper, d’analyser ce qui est porté à la connaissance des
lecteurs. C’est le rôle des médias de faire ce tri, d’être
capable de prendre ses distances à l’égard d’informations douteuses
qui produisent des rumeurs.

A mon sens quatre principes
fondamentaux doivent guider cette recherche de qualité dans la politique
: poursuivre un but légitime, exclure l’animosité personnelle,
s’appuyer sur une enquête sérieuse, être prudent dans l’expression.
Chaque politicien devrait veiller au respect scrupuleux de ces quelques principes
qui relèvent du simple bon sens, du choix de la loyauté et de
la compétence des peuples frères (peuple djiboutien et somalilandais)

Un modèle pour
le président Djiboutien

En 2003 lorsque j’ai proposé
aux Somalilandais le projet de société qui me semblait le mieux
correspondre aux aspirations et aux besoins de la nation, je n’ai rien caché
des vraies difficultés qui nous attendaient.

Elles impliquaient de
nous engager vers un modèle culturel et social fondé sur la
responsabilité. Responsabilité des uns, responsabilités
des autres, sur un plan individuel comme sur le plan collectif. La responsabilité
c’est la meilleure façon de protéger la liberté. Certes,
elle exige le respect de certaines règles, dont la loi, mais surtout
c’est elle qui commande à la conscience de chaque être humain,
fut-il politicien, les limites à ne pas dépasser. Chacun doit
se sentir responsable.

J’en appelle à
la responsabilité, au sens civique et à l’honneur des politiciens
et journalistes dignes de ces noms pour que cessent les calomnies, les mensonges,
les incitations à la violence et à la désunion, les atteintes
inqualifiables à la politique du peuple de la somaliland.

Ce combat pour une politique
et information libres mais responsable est inséparable de la démocratie.
C’est une raison majeure pour affirmer qu’il ne peut se concevoir sans une
haute conscience du métier de politicien. Il s’agit avant tout d’un
problème d’éthique qui par définition s’adresse au plus
profond du sens moral et de la conscience de chacun.

C’est pourquoi, je tiens
à saluer le travail du peuple somalilandais qui, depuis 2002, consacre
ses réflexions à ces questions, et en publiant ses observations
engage la cité et ses lecteurs dans une réflexion collective.
L’expérience acquise devrait constituer à présent une
sorte de jurisprudence, une mémoire déontologique de la presse
somalilandaise pour aider à débattre de façon approfondie
au sein des différentes instances de la profession.

La responsabilité,
comme la transparence, est une des conditions requises pour consolider la
vie démocratique si les citoyens, dans leur ensemble, veulent qu’elle
joue utilement, pacifiquement mais pleinement son rôle de régulateur
des conflits sociaux.

En tant que citoyen somalilandias,
j’aspire à une politique digne, responsable et libre.

Je plaide pour une politique
informée autant que mesurée, une 0presse d’opinion critique
mais objective et morale, une politique populaire et professionnelle, une
presse qui invite les Djiboutien au plaisir de lire quotidiennement les journaux
de la somaliland.

Nous devons gagner ce
combat, car c’est aussi celui de notre cohésion et de l’avenir de nos
gouvernement et consolider les états frères et avoir un politique
d’harmonisation et en même temps construire des institutions globales
et ouvertes base sur une politique de pluralisme.

A.A.Jama
somalilandcongress@hotmail.com