28/12/03 (B227) L’histoire politique de Djibouti est entrée dans une phase du plus haut comique. (Par Mohamed Qaayad)

Peut-on imaginer chose
plus exécrable que cette tuerie d’Arhiba, executée à l’aide
de soldats coupables et impunis, par l’homme le plus insignifiant du monde.

Et comme tous ces vieux
ânes ont été joliment bernés !

Merveilleuse la maniére
dont la commémoration a été appréhendée
!

Effroyable perspective
que de ne rien trouver devant soi qui fasse opposition !

Cette confidence révèle
la ligne de partage ou de fracture qui sépare les 2 visages apparemment
contradictoire d’un même être.

On sait quel dédain
il ( l’ambassadeur) affiche en général pour les manifestants, on
a remarqué encore comment tous ces diplomates ressassent le thème
de « délation ».

C’est que la fascination
d’un réel à reproduire se double inévitablement chez
eux d’une indifférence, voire d’une « haine », pour la réalité
transcrite mais toujours insuffisante.

Ces diplomates djiboutiens
à Bruxelles n’ont ici rien à faire, rien à dire, qui ne
soit davantage un événement ou un discours que la seule présence
rêveusement perçue des choses et de la lumière.

A l’évidence nous
sommes encore ici dans une situation de nature essentiellement thèâtrale.

Tout au long de cette
scène, ces diplomates jouent un véritable rôle de comédie.

On ne peut s’empêcher
de songer au Don Juan de Molière, courant de Charlotte à Mathurine
dans une folle surenchère de promesses d’amour et de mariage toutes
plus équivoques les unes que les autres.

Les manifestants défilent
dans un quasi-anonymat dépassionné où désirs,
jalousies, lâchetés et même crimes paraissent complètement
« gommés ».

L’histoire, le réel
n’ont de sens, s’ils doivent en avoir un, que dans l’illusion de la fiction
qui leur donne forme;puisque aussi bien, comme le disait encore le rommancier
Flaubert, « le style est à lui tout seul une manière absolue
de voir les choses ».

Bien plus, l’ambassadeur
djiboutien évite le plus possible les manifestants : il compose mentalement
pendant la nuit, puis dicte au petit matin à ses incrédules invalides
superstitieux prêts à tout par crainte du dictateur.

La composition froide
et irréfléchie de l’ambassadeur dans son cabinet de travail,
artificielle et donc trompeuse tout reposant sur l’ambiguité du mot
« artifice » qui signifie à la fois « travail » et
« mensonge » est imcompatible avec l’expression de la vérité.

Ne peut-on pas voir, dans
cet ambassadeur  » d’un certain âge  » un personnage dictatorial
?

Lui plus que jamais, se
demande s’il est  » à sa place « .

Sa promotion n’est-elle
pas une trahison par rapport à la morale djiboutienne, à la vie
d’enseignant qu’il était destiné?

Les hommes, aveuglés
par l’amour-propre, ne se connaissent guère, et portent sur eux-mêmes
et sur autrui des jugements erronés.

Il ne peut-être
que le valet de basse-cour, au-dessous même de cet état, maussade, en
tout point lunatique et vicieux de la manière la plus dégoûtante.

Je ne conçois pas
comment ces diplomates ont pu s’abaisser jusqu’à filmer de pareilles
niaiseries et de contes aussi insipides.

On peut-être choqué
de la façon dont ils tentent ainsi, si l’on ose dire, de « rentabiliser »
leur délation (en pure perte, d’ailleurs).

Mais, nous
l’avons vu, dans tout domaine, ces délateurs avaient un immense besoin
d’être accueillis, intégrés à un groupe qui les
réchauffe et les protège contre eux-mêmes.

Mohamed
Qayaad