28/03/04 (B240) Il y a quelques jours encore les A.E. de Djibouti niaient les menaces contre le Président Allemand, alors que la France confirmait en avoir reçues.

 

AFP
: Djibouti nie le "sérieux" des menaces, la France confirme
en avoir reçu

DJIBOUTI, 24 mars (AFP)
– Le gouvernement djiboutien a affirmé mercredi que "les menaces"
visant le chef de l’Etat allemand Johannes Rau, qui a annulé sa visite
à Djibouti, "ne pouvaient être prises au sérieux"
tandis que l’ambassade de France sur place a confirmé en avoir également
reçu.

"Nous pouvons affirmer
en toute confiance, et selon les informations dont nous disposons, que les
menaces visant à porter atteinte à la vie du président
Johannes Rau ne pouvaient être prises au sérieux", a déclaré
à l’AFP un porte-parole du ministère djiboutien des Affaires
étrangères, Zyad Doualeh.

En dépit de ce
démenti de Djibouti, le gouvernement allemand a maintenu mercredi qu’une
"menace claire" d’attentat à Djibouti a pesé sur le
président Johannes Rau.

Mardi soir, la présidence
allemande avait annoncé à Berlin que M. Rau annulait sa visite
d’une journée prévue mercredi à Djibouti, dernière
étape de sa tournée africaine, pour cause de "menace concrète
d’attentat".

Selon des informations
des services de renseignements allemands, des "cercles islamistes"
préparaient un attentat contre le président Rau à Djibouti,
dans le but de "toucher un dirigeant d’un Etat occidental", avait
indiqué la présidence.

"Tous les dispositifs
sécuritaires étaient en place pour garantir et assurer dans
les meilleures conditions l’accueil du président Rau et son épouse",
a affirmé M. Doualeh.

Il a assuré que
Djibouti offrait des bases d’appui logistiques "sûres" aux
forces militaires engagées dans l’opération internationale antiterroriste
"Liberté immuable" et stationnées dans ce petit pays
de la Corne de l’Afrique.

Le président djiboutien
et son homologue allemand se sont par ailleurs entretenus au téléphone
mercredi matin, a précisé le porte-parole.

Les deux hommes ont "réaffirmé
leur volonté commune d’oeuvrer au renforcement des relations bilatérales
et de coordonner leurs efforts en vue d’instaurer la paix et la stabilité
dans cette région du monde", selon M. Doualeh.

Une source diplomatique
française à Djibouti a annoncé de son côté
à l’AFP que "les menaces qui visent à s’en prendre aux
intérêts français à Djibouti sont contenues dans
un courrier postal expédié de la métropole".

Des lettres de ce type
sont arrivées ces derniers jours dans plusieurs ambassades de France,
dans "sept ou huit pays principalement musulmans", avait indiqué
mardi une source judiciaire à Paris.

"Nous avons pris
des mesures de préventions élémentaires", a-t-on
ajouté à Djibouti de source diplomatique, en précisant
que la lettre était signée "Mosvar Barayev commando",
comme celles adressés aux autres ambassades de France. Ce nom correspond
à une lettre près à celui de Movsar Barayev (bien Movsar),
chef d’un commando tchétchène indépendantiste qui avait
pris en otage 1.000 personnes dans un théâtre de Moscou en octobre
2002.

La surveillance était
accrue mercredi autour de certaines écoles françaises de Djibouti-ville.

Interrogée sur
l’éventualité d’un lien entre ces menaces et l’annulation de
la visite du président Rau, la même source a répondu:
"nous n’en savons pas plus que vous".

Le président allemand
a quitté la Tanzanie mercredi matin à destination de Berlin,
après avoir annulé sa visite à Djibouti.

Depuis que Washington
intensifie la lutte antiterroriste à travers le monde, la position
stratégique de Djibouti, au confluent de la mer Rouge et du golfe d’Aden,
a pris une importance accrue.

L’Allemagne y a déployé
depuis janvier 2002 une mini-escadre de trois frégates et quatre navires
ravitailleurs (pétrolier, munitions, pièces détachées
et approvisionnement). Elle peut compter jusqu’à 750 hommes embarqués,
alors qu’un contingent de 150 à 200 autres militaires a installé
une base d’appui logistique à Djibouti.