31/03/04 (B240) Cote d’Ivoire : communiqué de Survie.

Communiqué de
presse

Paris, le 29 mars 2004


Côte d’Ivoire :
les Nations unies et la France ne peuvent rester impassibles
devant un engrenage à la rwandaise


Depuis jeudi 25 mars, en décidant de faire tirer sur un début
de manifestation puis d’enclencher une chasse à l’homme dans les quartiers
présumés "ethniquement" hostiles d’Abidjan (avec un
bilan estimé déjà à plusieurs centaines de morts),
le régime de Laurent Gbagbo a montré qu’il faisait le choix
du pire. Les morgues débordent. L’alliance de l’armée, des milices
pro-gouvernementales et d’une propagande identitaire rappelle ce qui s’est
mis en place au Rwanda il y a un peu plus de dix ans et qui a conduit au génocide.

Les forces françaises
et africaines déjà sur place, en attendant celles des Nations
unies, ont reçu le mandat clair de protéger les populations
civiles. Elles peuvent et doivent exiger l’arrestation immédiate des
responsables bien connus de ces massacres, de ces chasses à l’homme,
de ces escadrons de la mort. Ou y procéder, quoi qu’il en coûte.
Encore une fois, elles en ont le mandat. Le président Gbagbo doit assumer
ses responsabilités et dénoncer immédiatement les tueries.
S’il ne le fait pas, il peut et doit être mis en cause immédiatement
devant la Cour pénale internationale sur décision du Conseil
de sécurité de l’ONU, avec toutes les conséquences politiques
que cela implique.

Chacun sait qu’un engrenage
est déclenché en Côte d’Ivoire par des éléments
fanatisés. Ne pas bloquer cet engrenage dès aujourd’hui amènera
à devoir le bloquer demain, à un coût infiniment plus
élevé. La communauté internationale, en train de méditer
sur son attentisme gravement coupable devant le génocide d’un million
de Tutsis au Rwanda, doit donner un signal rapide et très net qu’elle
ne laissera pas le champ libre à de nouveaux pyromanes.