16/09/04 (B263) Chehem Daoud Chehem, le surdoué de la Corne de l’Afrique. (Maki Houmedgaba, représentant de l’ARD en France)

Chehem
Daoud Chehem a vu le jour en 1932 à Tadjourah et il a manifesté
très tôt son génie pour tous les arts de la vie.

Polyglotte, Homme d’affaires,
Homme politique plusieurs fois ministre, Okkal général de Weïma
dans le nord de Djibouti, Homme de relations à la mémoire prodigieuse,
M. Daoud a sillonné les pays de la Corne de l’Afrique et du Moyen Orient
où il a noué des amitiés qui en ont fait l’homme le plus
informé de la région.

La modestie du personnage
l’amenait aussi à partager le quotidien de petites gens avec qui il
pouvait engager un dialogue interminable sur le sens du combat politique,
comme sur le sens de la vie en général. L’amoureux de la vie
et le touche-à-tout de génie, a été aussi un faiseur
de rois.

Ni l’ancien Président
du Conseil du gouvernement Ali Aref Bourhan, ni feu Ahmed Dini Ahmed le père
de l’indépendance, ni même des notabilités de provinces
éthiopiennes, érythréennes, somaliennes, et yéménites,
ne pouvaient se passer de ses conseils avisés sur la conduite de leur
magistère ou de leur lutte politique.

M. Daoud a naturellement
figuré la bête noire historique des régimes liberticides
de Djibouti qui l’ont continuellement suivi à la trace, dans l’espoir
de rétablir leur position écornée après le passage
de l’ouragan. Le Vice-président de l’Alliance républicaine pour
le développement (ARD) n’en a pas moins été l’homme des
missions impossibles qui n’hésitait jamais à tomber la veste
pour maintenir son monde hors de l’eau.

Ainsi il est l’accoucheur
anonyme de nombreux moments forts de Djibouti, dont il reste à écrire
une histoire authentique. En ce sens, M. Daoud aura été l’homme
des initiatives en tous genres qui savait devancer ses adversaires sur leur
propre terrain d’expression, et de les amener à une modération
dans leur opposition, sinon à un réglement à l’amont
de tout conflit.

M. Daoud était
aussi, à lui tout seul, une véritable liste électorale
vivante, tant il connaissait par le nom et par la filiation, les quelques
centaines des premiers hommes qui ont habité la terre de la jeune Djibouti
dès sa fondation à la fin du 19e siècle. Sur les 700.000
Djiboutiens que nous sommes aujourd’hui, M. Daoud pouvait citer de mémoire
les arrières parents, ou les arrières grands-parents, de plus
de la moitié.

Enfin, Vice-président
du Frud en Europe dans les années 1990, il fut l’orchestrateur de l’installation
de la première diaspora djiboutienne à travers le monde et singulièrement
en Belgique.

Chehem Daoud Chehem et
Ahmed Dini Ahmed étaient un don de la nature à la république
de Djibouti, et l’un et l’autre ne se survivront pas trois jours.

Que Dieu les accueille
dans son paradis éternel.

Maki
Houmedgaba,
représentant de l’ARD en France
Paris, le 16 septembre 2004