25/09/04 (B265) Non, Mohamed Alhoumekani n’est ni fou ni un affabulateur. Il avait dit vrai, car la Prison de Gabode est une passoire !!! (Lecteur)

AL HOUMEKANI n’est
pas Fou.

La prison de Gabode est
une passoire.

Ca y est, le mot est laché
! Depuis plusieurs mois, j’hésite à m’impliquer dans cette affaire
de crime où un brave homme a été éxécuté
par des prisonniers de Gabode.

Cela est-il possible?

La défense des
commanditaires de ce meurtre explique à qui veut l’entendre que c’est
impossible. Que des détenus de Gabode ne peuvent pas quitter la maison
d’arrêt pour commettre un forfait à l’extérieur. Elle
argue qu’Al houmékani est un fou.

Toute la stratégie
de la défense onéreuse d’Ismaël Omar et de ses cousins
repose sur ce fragile point. Mais tous les Djiboutiens et surtout tous les
anciens détenus de Gabode savent que Gabode est une passoire.

Combien de détenus
ont quitté la prison, pour passer la journée en ville ou la
nuit chez leur femme. Et cela sans ordonnance de justice. De toute temps,
les prisonniers ont bénéficié de certains privilèges.

Parmi eux ce monsieur
d’un certain âge, ami de l’officier FNP de garde qui quittait régulièrement
Gabode au coucher du soleil pour passer la nuit avec sa femme et aui rentrait,
le lendemain, tranquillement, au crépuscule, tout cela à la
barbe des mobilisés de garde.

Ses co-détenus,
ceux avec qui il partageait la cellule se rendaient compte de son absence.
C’est aussi le cas de ce Monsieur qui purgeait une longue peine et qui a fini
par devenir un homme de confiance. Cette personne connue par tout le monde
pouvait sortir et rentrer chaque fois qu’il le voulait. Il sortait tous les
matins et faisait du commerce dans la prison.

C’est encore le cas de
ce jeune, qui avant d’etre incarcéré, avait caché des
objets de valeur dans une maison. Un jour, un sous-officier de garde à
qui il avait promis la moitié du butin, l’a laissé sortir. Ils
étaient convenus qu’il rentrerait avant la tombée de la nuit
avec le butin. Mais le jeune homme a décidé de ne pas revenir
!

Le lendemain l’affaire
a fait scandale et une horde de flics a été lancé a sa
poursuite. Le sous-officier a été arrêté, limogé
puis réintégré quelques mois aprés aux renseignements
généraux où il travaille encore aujourd’hui.

C’est enfin le cas de
ces nombreux détenus qui ont quitté Gabode à l’occasion
du décés d’un parent sans ordonnance mais sur intervention,
sur un coup de téléphone ou aprés corruption de l’officier
de garde (souvent un kilo de khat suffit).

Des exemples comme ca,
il en existe à l’infini. Gabode n’est pas Alcatraz. La thèse
d’Alhoumékani est tout à fait plausible. Des détenus
peuvent sortir discrètement de Gabode pour remplir une mission à
l’extérieur, d’autant plus facilement qu’il y a un deal…

En quoi pourrait consister
un deal avec des détenus ? La plupart du temps, c’est une réduction
de peine ou une libération.

Dans le cas des détenus
qui auraient pu avoir assassiné le juge Bernard Borrel, l’un a été
libéré sous la forme d’une évasion « simulée »
avec la complicité du régisseur de la prison et le second a
été gracié.

Compte tenu de tout ce
qui précède, la stratégie de la défense s’éffondre
comme un chateau de cartes. J’ai volontairement omis les noms des détenus
cités dans cette lettre ainsi que ceux des policiers qui pourraient
apporter leur témoignage. Je les donnerai au juge lorsqu’enfin cessera
la parodie de justice, lorsque la justice apportera la preuve de son indépendance.

Un des avocats de la défense
avait dit avec éloquence que si cette affaire avait réellement
eu lieu alors cela voudrait dire que le syndicat du crime régne à
Djibouti.

Il A VU JUSTE.