10/10/04 (B267) Grand succès culturel à Djibouti avec la reprise, cinq ans plus tard de la comédie de l’investiture au Théâtre officiel du Peuple, avec les même grands comédiens parfaitement rompus à cet exercice et connaissant leur rôle sur le bout des doigts ! (Lecteur)


Jeudi, IOG avait organisé son show au Palais dit « du peuple »
mais privé dans les faits.Ce Palais etait en rénovation
durant plus de 17 mois. Nous avons assisté à une belle comédie
à la hauteur des ambitions du dictateur.

J’y étais et j’ai
assisté personnellement à la scène que je vous décris
… Ne me demandez pas pourquoi, c’est comme cela.

Le jeune souriant Premier Ministre a annoncé que le candidat choisi
par le RPP était IOG. Surprise, scoop ? Bahdon et Gabayo étaient là, aussi
souriants, gentils, polis et bien élevés que des jeunes filles bien pensantes.
Arnaud a constaté que parmi les congressistes (tous les cire-pompes
étaient considérés, ce jour-là, comme congressistes) certains n’étaient
pas contents de ce choix et qu’ils s’en faisaient l’écho. Tout à
coup, Arnaud a dit : »Attention, le président n’est pas loin, il
nous voit et il nous entend ». Aussitôt la salle est redevenue calme.
Pas une mouche ne volait. Plus un bruit !

L’acteur est rentré en bombant la poitrine et il a exigé que
Dileita fasse sa déclaration. C’était redondant, car, avant
même l’apparation majestueuse de notre Grand Chef, il avait déjà
déclaré qu’IOG était le candidat investi du RPP. Pour
quelles raisons, ce doublon ? Tout simplement parce qu’IOG avait entendu les
critiques formulées par de nombreux congressistes et qu’il voulait
les mettre au pied du mur, pour voir s’ils auraient le courage de les exprimer
en sa présence …

Personne n’a réagi (Courage, courage, ou es-tu ?) C’est un bon signe
pour nous, les démocrates, car nous savons que ces « moutons »
feront tout ce qui est possible, en sous main, pour qu’IOG ne gagne pas les élections,
même s’il met en place tous les moyens imaginables et inimaginables
: fraude électorale, programmes informatiques truquées, non
délivrance de Carte électorale à ceux qui pourraient
lui être défavorables, etc…

Ensuite, le comédien
de secondes zone a fait semblant d’être totalement surpris et il nous
a remercié.

Dans la déclaration,
j’ai retenu qu’il fera tout pour que la population sorte du besoin, de la
peur et de l’ignorance.

Franchement, j’ai halluciné
en entendant qu’IOG affirmait qu’il allait renoncer à ses méthodes
personnelles de gouvernement.

En tout état de cause, on peut dire que l’ambiance n’était pas
la même qu’il y a cinq ans. A cette époque là, on avait
encore des espoirs. On espérait qu’IOG allait améliorer les choses,
que plus jeune que Gouled, il aurait une vision plus moderne et plus démocratique,
que …

Maintenant on sait ! Pour
l’avoir subi et pour avoir constaté les dégâts : la seule
chose qu’il ai faite est de laisser l’IDA nous octroyer quelques crédits
et en détourner plus de la moitié pour construire des murs afin
de masquer la misère. (« Dharhoumo »).

Je suis deçu encore une fois, aussi par le fait qu’il n’ait même
pas attendu la fin du deuil de feu Ahmed Dini et qu’il commence à organiser
ses festivités durant cette période.

Lorsque vous voyez des
femmes dont sept à dix enfants pointent tous au chômage et qui
n’ont aucune vision du lendemain, ne sachant même pas de quoi elles
pourront nourir leurs familles, on peut que hurler à l’injustice. Je
connais une habitante du PK 12 chez elle, on dit que « le cadavre est
bon pour elle et pour sa famille ».

Je condamne cette exploitation
d’un peuple appauvri et dans le besoin, en utilisant la peur et l’ignorance,
pour éviter une révolte.

Je reviens au Congrés : Arnaud a fait une petite déclaration
et il a précisé qu’Aden Robleh avait envoyé un fax
personnel de soutien à IOG, alors que le vice-président de son
parti : le PND qui se trouvait à Djibouti, avait formellement refusé
de cautionner cette action.

Bahdon et Gabayon ont
vivement approuvé la prise de position de Robleh et ils ont applaudi
avec les pieds.

IOG leur a rappelé
qu’ils devaient se rencontrer après le Ramandan. Gabayo a viré
au rouge pivoine et il a porté la main à sa poitrine pour confirmer
son accord et son allégeance à IOG…

Je n’en croyais pas mes
yeux. Quant à Bahdon il a demandé à prendre la parole
pour confirmer publiquement et sans ambiguïté son soutien indéfectible
à IOG, mais il n’a pas été autorisé à le
faire, puisque ce n’était pas à l’ordre du jour. En réalité,
IOG a eu peur que ce dernier ne fasse volte-face au dernier moment (ce n’est
pas la première fois que Bahdon aurait retourné sa propre veste
!) et il a évité de prendre un risque.