01/11/04 (B270) Tadjourah / des vers dans les verres. Appel d’urgence pour enrayer les risques graves d’épidémie.

Depuis plusieurs mois
déjà, l’eau de Tadjourah-ville est impropre à la consommation.
En effet, l’eau du robinet est infestée de vers et la population de
Tadjourah est menacée par des épidémies en tous genres.

A ce jour, aucun prélèvement,
destiné à une analyse digne de ce nom, n’a été
effectué. Par conséquent, on ignore encore l’origine de la présence
des vers dans les verres à Tadjourah qui menacent dangereusement la
Santé publique.

Les risques épidémiologiques
potentiels encourus par les 5.000 âmes (cinq mille), que compte la  »
Ville blanche « , sont entre autres : la salmonélose (fièvre
typhoïde), le choléra, et autres amybiases (infections bactériennes,
en relation directe avec les eaux souillées). Aucune étude sur
le taux de mortalité, chez les êtres les plus vulnérables
(nourrissons et viellards), n’est engagée à ce jour, dans cette
région du pays, par les Services de statistiques du Ministère
de la Santé Publique djiboutien. Encore faut-il, que cette étude
ait pu avoir été commandée !

Face à cette menace,
les Tadjouriens les plus fortunés, ne boivent plus l’eau du robinet
et se contentent d’acheter des cartons d’eau minérale, en dépit
du prix prohibitif de ce produit à Djibouti. Ils ont raison, car la
santé n’a pas de prix … à condition d’en avoir les moyens
!

En revanche, ceux qui
sont les moins bien lotis s’efforcent, au mieux de faire bouillir l’eau avant
tout usage et au pire de consommer cette eau souillée, en faisant simplement
appel à la bénédiction divine, qui suffit parfois à
les immuniser naturellement, contre toutes les infections virales et bactériennes.

Mais combien de temps
encore, va durer chez les Tadjouriennes et les Tadjouriens, cette idée
d’une hypothétique protection divine, à laquelle ils adhèrent
encore volontiers, faute d’une assistance humaine basique ?

Quelles sont les causes
de cet état de fait ?

Mieux vaut laisser la
réponse aux spécialistes en la matière. Cependant, rien
n’empèche les uns et les autres, d’avancer des hypothèses.

Selon toute vraisemblance,
la présence des vers dans l’eau de Tadjourah (plusieurs dizaines par
litre d’eau) est due, soit à l’absence totale d’entretien des puits
de forage de Walwalleh, situés à 6 Km de la ville, soit au manque
de volonté ou de moyens financiers pour l’entreprise publique en charge
de la distribution et de la commercialisation d’eau, lui permettant de renouveler
partiellement ou intégralement, le systhème du réseau
de distribution.

On peut également
penser, que le réservoir de stockage d’eau, situé en hauteur,
au nord de Tadjourah ( Marsaki ), soit en proie aux attaques en règle,
des champignons et autres larves, qui se transforment par la suite en vers,
qui se retrouvent sans grandes difficultés, dans les verres des consommateurs.

En vue de prévenir
les épidémies éventuelles, les responsables coutumiers
de la ville, ont tiré la sonnette d’alarme, dès le début
de l’été, en attirant l’attention des autorités locales.
Celles ci auraient transmis la requète des représentants des
Tadjouriens à leur hiérarchie, mais à ce jour, aucune
solution n’a été proposée par les Pouvoirs publics.

Ni l’Office National des
Eaux de Djibouti (fournisseur d’eau), ni le Service d’Hygiène et d’Epidémiologie,
qui fait office à Djibouti, d’Institut de Veille Sanitaire, ne se sont
souciés des risques graves pour la Population de Tadjourah.

En dépit des menaces
réelles qui planent au dessus de leurs têtes, les Tadjouriennes
et les Tadjouriens, ont acueilli la semaine dernière, sans grand enthousiasme
parait-il, le Premier Ministre, Dilleita Mohamed Dilleita, qui serait venu
précher « la bonne parole » électoraliste.

Nul besoin d’être
intelligent, pour comprendre le désarroi et la frustration, auxquels
sont soumis nos concitoyens de cette grande contrée, en raison de divers
facteurs socio-économiques.

Chacun sait que le Premier
Ministre est originaire de Tadjourah, ville historique et millénnaire.
Peut-il encore à ce titre, compter sur le soutien de la population
de Tadjourah, pour faire reconduire I. O. G, à la tête du pays
pour un second mandat en Avril 2005 ? Surement pas ! Au manque de charisme
et d’éloquence dans le discours (liée à l’inexpérience
? ) s’ajoute le manque de tact et de stratégie politique, sans compter
que cette région du pays, affiche après la région d’Obock,
le taux de chomage le plus élevé de la République (94
% de la population active).

En plus des facteurs cités
ci-dessus, Tadjourah est aussi à la merci des épidémies
graves. , si rien n’est fait dans les prochains jours.

Houmed
Daoud