19/12/04 (B278) Ne jamais oublier (FDP)

NE JAMAIS
OUBLIER

Le 18 Décembre
2004 a encore, une fois été marqué par la commémoration
de la « Journée Nationale des Martyrs ».

Cinquante-neuf (59) ?
morts, plus de trois cents (300) blessés et sept (7) disparus, sans
compter les victimes mortes à l’hôpital ou celles qui n’ont pas
été recensées car leurs corps ont été enlevés
par les forces gouvernementales pour effacer toutes traces et toutes preuves,
tel est le provisoire de l’abominable massacre perpétré le 18
Décembre 1991 dans le quartier Afar d’ARHIBA par les forces de répressions
du régime dictatorial (Armée, Gendarmerie et Police).

L’Histoire humaine connaît
peu d’équivalent d’un pareil déchaînement de barbarie
en tout cas à DJIBOUTI. Cet acte est une véritable injure à
la conscience universelle car les crimes dont étaient victime les civils
d’ARHIBA constituent autant de crimes contre l’humanité et restent
impunis à ce jour. C’est bien de cela dont il s’agit : « De crimes
contre l’humanité ».

Tout dans le contexte,
les mobiles, les préparatifs, le déroulement et le bilan de
ce massacre collectif prouve au contraire qu’ARHIBA a été, le
18 Décembre 1991, le théâtre tragique d’une opération
militaire dont l’issue était fixée d’avance : « L’EXTERMINATION ».
Il est à mettre en relation avec la cuisante défaite des forces
armées djiboutiennes dans la région de Tadjourah (KALAF).

Une répression
contre la cité ARHIBA, exclusivement habitée par des Afars aurait
donc été décidée à l’issue d’une réunion
secrète tenue au Palais Présidentiel à la veille du carnage.
Le prétexte officiel de l’intrusion étant le contrôle
d’identité et la recherche de caches d’armes. Autour du chef de l’Etat,
les durs du régime dont l’actuel Président (I.O.G) auraient
donc décidé une « descente » sur ARHIBA pour sécher
leurs larmes versées sur les successifs revers militaires lors de l’offensive-fiasco
sur le littoral du golfe de Tadjourah.

Plus qu’une action de
représailles, le massacre du 18 Décembre 1991 est en fait une
opération militaire préméditée qui devait laver
« les humiliations de l’armée ». Environ un millier de soldats
des forces armées (militaires, gendarmes urbains et de l’escadron présidentiel,
policiers et marins) encerclent le quartier et s’efforcent de « tuer à
huis clos » au moyen de chars, véhicules blindés, embarcations
rapides et armes légères.

Le déroulement
de ce massacre montre la barbarie sans nom, de l’impressionnant dispositif
militaire et policier engagé dans le seul but d’assassiner. A l’aube,
les rafles commencent, le quartier est totalement investi par les « crânes
rasés » issus de la mobilisation générale, vident
tous les civils de leurs habitations (hommes, femmes et enfants) et les rassemblent
sur un terrain vague et les embarquent de force dans des camions.

Devant le refus des civils
de monter dans les véhicules et voyants leurs(soldats) plan dévoilé,
les forces armées, dès ce moment tirent sans sommation sur tout
ce qui bouge, sur une foule sans défense, qui tombent comme des mouches,
tués à bout portant. Dès les premières rafales,
une panique folle s’empare très logiquement de toute la population
d’ARHIBA.

La chasse à l’AFAR
commence, un déluge de feu s’abat sur les civils, une course poursuite
abominable s’organise. Qui à pied, qui en véhicule tout terrain,
les forces de l’ordre s’en donnent à coeur de joie. En milieu de matinée,
un hélicoptère de l’armée française survole les
lieux du massacre, panique cette fois du côté des tueurs, par
craintes des caméras que les militaires français n’ont certainement
pas manqués de sortir pour filmer cette hécatombe.

Au premier passage de
l’hélicoptère, les tireurs (soldats) cessent la fusillade, certains
ont le ridicule réflexe de se cacher derrière les maisons mais
continuent à pourchasser les rescapés dès que le Puma(hélicoptère)
s’éloigne. Au second passage, les « chasseurs » décident
de se retirer et maquillent le chiffre réel du carnage en s’empressant
d’entasser dans plusieurs camions un maximum de cadavres.

Combien de morts ?

Impossible à dire
avec précision à ce jour, tant qu’une commission judiciaire
indépendante et internationale ne voit le jour et tant que la France
ne se démarquera pas de ce régime infréquentable, dictatorial
et ne mette à la disposition de la justice le film.

A l’occasion du 13ème
anniversaire des massacres du 18 Décembre 1991 à ARHIBA, il
n’est pas inutile de rappeler les drames que vit encore la population civile,
pas plus tard que le 7 Décembre 2004, le régime fidèle
à son équipée criminelle, n’a pas hésité
à tirer sur la population, faisant plusieurs blessés graves,
qui manifestait contres les dégâts des récentes inondations
.

Les martyrs d’ARHIBA ont
été assassinés sous les yeux des représentants
des forces françaises stationnés à Djibouti qui auraient
même eu le temps de filmer la séquence de la boucherie programmée.
Il est utile d’interpeller les représentants de la communauté
internationale ayant jusque là observé un silence déshonorant
sur les violations manifestes des Droits de l’Homme, sur la politique des
destructions systématiques et de l’exode forcé des populations
originelles.

Le Forum pour la Démocratie
et la Paix interpelle, les représentants de la communauté européenne,
les autorités belges et les associations épris de paix et de
justice que la lumière soit faite sur les massacres d’ARHIBA survenus
le 18 Décembre 1991 et de faire pression sur le régime dictatorial
djiboutien qui sévit toujours dans l’impunité totale et qui
n’hésite pas a traqué les démocrates djiboutiens qui
militent pour l’avènement d’un Etat de Droit à DJIBOUTI sur
le territoire belge, dans la capitale européenne.