30/12/04 (B278) Pétition pour la sauvegarde de l’opposition démocratique en Mauritanie.

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En Mauritanie, l’opposant
historique Ahmed Ould Daddah a été inculpé le
21 décembre dernier et incarcéré le 27. Il doit passer
d’un jour à
l’autre en jugement, avec d’autres opposants, devant la « Cour
Criminelle » de Nouakchott, au motif qu’il aurait contribué au
financement du complot militaire de juin 2003.

Tous les observateurs
ont pu reconnaître le caractère démocratique de la
longue marche politique d’Ahmed Ould Daddah, et son refus systématique
de la violence. L’incriminer sur une charge fallacieuse ne peut viser
qu’à éliminer un adversaire des plus crédibles et irréductibles
de la
dictature en place depuis 20 ans, en le privant de ses droits civils et
civiques.

Tous savent que le mode
d’opposition du Président du RFD (Rassemblement
des Forces Démocratiques) se distingue autant du mouvement des
putschistes que des formations islamistes, de création récente
en
Mauritanie.

Les signataires du présent
message appellent le Gouvernement de la
République Française et le Président de la Commission
Européenne à
manifester clairement après des autorités mauritaniennes leur
inquiétude
et leur vive préoccupation, ainsi que l’attention qu’ils porteront
à ce
qu’Ahmed Ould Daddah et tous les autres prévenus bénéficient
de la
présomption d’innocence, d’un traitement digne et équitable,
ainsi que
d’une procédure transparente respectant pleinement les droits de la
défense.

Une note ci-jointe rappelle
quelques données historiques et une autre
retrace la carrière d’Ahmed Ould Daddah.

Liste
des premiers signataires :

Abdallah Ould Hormatallah
(journaliste)
Med Hondo (cinéaste)
Catherine Coquio
(universitaire)
Aurélia Kalisky
(chercheuse)
Boubacar Boris Diop
(écrivain)
Brahim Ould Boihy
(secrétaire fédéral du RFD en Europe)
Laure Coret (universitaire).
Abdallah Kermoun
(écrivain)
Abkhar Elbachir
(militant des Droits de l’Homme)
Abdallah Ben Ali
(journaliste)
François-Xavier
Vershave (économiste)
Sharon Courtoux
(journaliste)
Bernard Fessard
(universitaire)
Nils Robin (ancien
diplomate)
Jean-Loup Schaal (ARDHD)

ONG et associations
:

AIRCRIGE (Association
Internationale de Recherche sur les Crimes contre l’Humanité et les
Génocides).
SURVIE.
ARDHD (Association
pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti) ; Paris 4ème

Pour signer, vous pouvez
écrire, en indiquant votre nom et votre titre :
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Quelques
repères.

– Le chef de l’Etat mauritanien,
le colonel Taya, est arrivé au pouvoir
par un coup de force le 12.12.1984.

– C’est sous son règne
qu’ont eu lieu, à la suite du conflit avec le
Sénégal, les vagues de purges, d’exécutions et d’épuration
ethnique qui
ont frappé pour l’essentiel la population noire, entre 1986 et 1991.

– Amnesty International,
Agir ensemble pour les Droits de l’homme, Human
Rights Watch et la FIDH ont dressé une liste de victimes et de
responsables de ce régime. Plusieurs tortionnaires ont fait l’objet
d’une plainte soutenue par la FIDH, et le colonel Taya lui-même a fait
l’objet d’une plainte pour crime contre l’humanité à Bruxelles.

– Depuis la « démocratisation
» en 1992, Taya a été « réélu »
3 fois, au
cours de scrutins marqués par la fraude et l’abstention.

– La censure de la presse
et l’interdiction des journaux sont monnaie
courante en République Islamique de Mauritanie (voir les rapports
annuels de Reporters Sans Frontières).

– La peine de mort et
la torture y sont couramment pratiquées (voir les
rapports annuels d’Amnesty International).

– La politique de discrimination
raciale contre les négro-africains
entretient toujours l’exil forcé de 120.000 Mauritaniens (sur une
population de 2 millions et demi) dans des camps de réfugiés
au Sénégal
et au Mali.

– La pratique maintenue
de l’esclavage touche plus de la moitié de la
population, comme l’a confirmé le rapport d’Amnesty International,
« Un
monde sans esclaves » (2004).

– Le sanglant coup d’Etat
de juin 2003 a montré que le pouvoir était
dorénavant contesté par ceux sur lesquels il s’appuyait jusqu’ici,
«
l’armée nationale ».

– Les principaux bailleurs
de fonds du pays sont depuis longtemps la
France, l’Union Européenne et la Banque Mondiale. Mais depuis 2001,
le
pouvoir mauritanien est protégé par l’administration Bush en
Afrique de
l’Ouest, pour la « Lutte mondiale contre le terrorisme ». En
contrepartie, Taya fut l’un des premiers signataires des accords
judiciaires bilatéraux par lesquels les USA se sont affranchis de la
Cour Pénale Internationale.

Cette alliance aggrave
en fait le terrorisme d’Etat car Taya utilise
cette arme contre ses propres dissidents ; en réalité le régime
entretient une fausse opposition « islamiste », qui gagne dangereusement
en puissance depuis 2003, alors que le pays semblait en être
exceptionnellement protégé jusque-là.

Ahmed
Ould DADDAH

Né le 7 août
1942 à Boutilimitt Licence de Sciences Economiques à la Sorbonne
Diplôme d’Etudes
Supérieures en Sciences Économiques (1970, Dakar)

Quelques EXPERIENCES
ET Responsabilités ENTRE 1968 Et 1991

Président de la
Chambre du Commerce et d’Industrie de Mauritanie
Président de la Commission Nationale des Marchés
Administrateur du Port de Nouakchott
Administrateur de l’Union des Banques Arabes Françaises
Président du Centre Africain d’Etudes Monétaires
Gouverneur de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique

parcours politique
:

Conseiller Economique
et Financier du Chef de l’Etat Mokhtar Ould Daddah (1968) Secrétaire
Exécutif de l’Organisation des Etats Riverains du Fleuve Sénégal
(1968 – 1971) Ministre des Finances et du Commerce (1978)

Arrestation lors du putsch
militaire du 10 juillet 1978, qui porta
Mustapha Ould Saleck, puis Ould Haydalla au pouvoir. Résidence
surveillée juqu’en 1984. Exil jusqu’en 1991.

Candidat aux élections
présidentielles de 1992, a obtenu 33% des voix malgré la fraude
massive.

Secrétaire Général de l’Union des Forces Démocratiques
– Ere Nouvelle (UFD/EN) de 1992 à 2000, principal parti d’opposition,
arbitrairement dissout le 28 octobre 2000

Président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD)

Arrestation et placement
en résidence surveillée à Tichitt (Janvier 1995)
Arrestation et placement en résidence surveillée à Boumdeïd
(Décembre 1998)
Arrestation et emprisonnement à Nouakchott (Avril 2000)
Arrestation à Nouakchott (Décembre 2000) Candidat du RFD aux
élections présidentielles du 7 novembre 2003