09/01/05 (B280) Lettre ouverte à SE Monsieur Ismaël Omar Guelleh. (lecteur)

Monsieur le Président,

Je suis un djiboutien
qui vit à Djibouti. En fait, je ne m’intéresse pas trop
à la politique du pays, même si c’est un tort de ma part.
Que ça soit vous qui gouvernez le pays ou quelqu’un d’autre,
ça m’est égal, pourvu que notre pays retrouve sa place
sur la scène internationale, avec une croissance économique
qui se répercute favorablement sur le niveau de vie de mes compatriotes.
Je crois que, c’est ça, le résultat positif d’une
politique menée par un chef de gouvernement.

Je comprends que vous
soyez candidat pour une seconde fois aux élections présidentielles
d’avril 2005. Quoi de plus légitime !

Monsieur le Président,
nous vous avons vu sur la chaîne arabe Al-djazeera, aujourd’hui
dimanche 09 janvier 2005 à Nairobi au Kenya, lors de la cérémonie
de signature des accords de paix entre le gouvernement soudanais et le Mouvement
Populaire pour la Libération du Soudan.

Vous étiez assis
entre Paul Kagamé du Rwanda et Abdulahi Youssouf de la Somalie. Ce
qui m’a choqué Monsieur le Président, ce que vous me paraissiez
très fatigué. Et si je vous dis la vérité, vous
me paraissiez même très malade au point où, vous donnez
l’impression que la maladie vous ronge de l’intérieur.

Ce qui m’a choqué,
c’est qu’à partir de 14 h 00 (heure de Djibouti), vous étiez
endormi sur votre fauteuil. Cela confirme que vous étiez très
fatigué. J’avoue que j’ai eu un pincement au cœur, pour
ne pas vous dire que j’ai eu honte car j’étais en train de
déjeuner avec un ambassadeur qui trouvait, comme moi, la scène
déplorable.

Environ une heure après,
alors que tous les chefs d’Etat et autres personnalités étaient
encore là, votre fauteuil fut, malheureusement, vide. On ne voyait
qu’une étiquette blanche sur laquelle est marqué en gras,
Djibouti. J’ai tout de suite pensé à un malaise. Oui, j’ai
vraiment pensé à un malaise !

Alors Monsieur le Président
! Si vous êtes phagocytés par la maladie, pourquoi ne laissez-vous
pas le pouvoir ? Pourquoi s’attacher à un tel pouvoir qui ne va
que vous déshonorez de jour en jour ? Pourquoi ne voulez-vous pas faire
autant qu’un certain Léopold Sédar Senghor, qui a surpris
le peuple sénégalais un 3 décembre 1980 ?

Monsieur le Président,
avec tout le respect que je vous dois, et avec toute la guérison que
je vous souhaite, je vous demande d’être un bon joueur en politique.
Il faut quitter ce pouvoir. Osez faire un cadeau au peuple djiboutien. Devenez
le Senghor de la corne d’Afrique. Osez surprendre le monde africain mais
aussi le monde entier, par une noble initiative. Vous avez tout à gagner.
Croyez mon humble avis, cher Président.

Osez enfin encourager
votre successeur, celui que le peuple entier apprécie tant par son
courage que par sa lumière. Je suis sûr que vous aurez le courage
à passer le flambeau à Monsieur Daher Ahmed Farah, Président
du MRD qui incarne pour la jeunesse djiboutienne, l’avenir du pays.

Merci, Monsieur le Président
de votre attention et j’espère que ma lettre vous apportera quelque
chose.

De tout cœur, je
vous souhaite un bon rétablissement.

Un compatriote à
vous.