30/01/05 (B283A) COMMUNIQUE : Création d’une nouvelle ONG sous le nom de D.S.F. / Dictateurs sans frontières. (humour)

En marge du congrés
de Davos.

Nous apprenons que la majorité des dictateurs réunis en symposium
discret dans une localité suisse à proximité de Davos,
ont décidé de fonder une nouvelle ONG, dont le but est d’apporter une assistance financière, juridique, logisitique et militaire
à tous les dictateurs (en exercice mais aussi soit en disponibilité ou en retraite) en proie
à des difficultés, à des poursuites judiciaires injustes
ou à des problèmes de sécurité intérieure.

Les cas de Pinochet et
de Guelleh ont été présentés en introduction
de la Conférence comme des exemples d’un harcèlement judiciaire
honteux et insultant. Les difficiles conditions que subit
Millosevic, emprisonné, ont été présentées par le rapporteur
de la Commission de la protection sociale et pénale de l’Association.

Face à l’organisation et à la montée
en puissance de la répression internationale, les participants ont
voté à l’unanimité la création de l’ONG
: DSF / Dictateurs sans frontières, dont le siège est domicilié
à Paris – Place Dauphine, à proximité du Palais de Justice
et de l’Ordre des avocats, par mesures à la fois de sécurité
et de proximité.

Composition du bureau

Pinochet, au privilège de l’âge, a été
élu Président d’Honneur.

Eyadéma du
Togo
a été élu au deuxième tour, Président
de l’ONG, avec de très larges pouvoirs. Bien que des rumeurs de fraude
électorale circulent dans les coulisses du Palais où ils sont
réunis, il est acquis qu’il pourra conserver ce poste à vie,
à la condition de le remettre symboliquement en jeu tous les cinq ans.

Guelleh,
en fonction de son expérience a été élu Vice-Président
en charge du nettoyage et de l’environnement. Cette fonction est assez vaste, puisqu’elle regroupe
à la fois des fonctions monétaires avec la sélection des ressources financières de
l’ONG, mais aussi celle d’écarter les magistrats qui auraient l’audace
de vouloir demander un renseignement à l’un des membres de l’ONG, mais
si ce n’était que pour demander la bonne direction à suivre.

Idriss Deby du Tchad
a été élu Vice-Président en charge des ressources
énergétiques et des produits financiers dérivés.
C’est un domaine qu’il connaît particulèrement bien.

Laurent Gbagbo
est élu secrétaire de l’ONG, avec une mission particulière
concernant la défense rapprochée des dictateurs et la reconstruction
des systèmes de défense. Ses hauts faits d’armes ont plaidé
pour lui.

Omar Bongo du Gabon,
porte-parole, est chargé relations publiques et de la communication.
C’est à lui qu’échoit, en particulier, le dossier stratégique
de la revalorisation de la profession de dictateur. Sa longue expérience
et son carnet d’adresse sont des atouts importants. Les membres présents espèrent
qu’il pourra faire entendre leurs voix et leurs revendications pour la définition
d’un statut international et du principe absolu et intangible d’immunité
universelle pour les membres de la profession.

Aristide,
en disponibilité actuellement, se voit confier la formation professionnelle.
Il est responsable de la création d’une école internationale
pour les jeunes candidats recrutés sur concours. En marge, il devra
proposer des actions de formation continue pour les dictateurs en exercice
afin de maintenir les hautes valeurs que l’association se propose de défendre.

Statuts

Les membres actifs de
l’ONG « DSF » se jurent mutuellement fidélité et assistance.

L’ONG interviendra immédiatement
en mobilisant l’ensemble des moyens de tous ses membres dès lors que
l’un des membres (à la seule condition qu’il se soit acquitté de sa cotisation
annuelle) sera mis en difficulté :

– par un juge qu’il soit
de son pays ou pire étranger,
– par une révolte populaire d’un peuple indigne, ingrat et revenchard,
– par un pays tiers pronant la démocratie,
– par une opposition se réclamant d’idées libérales ou
de justice.

Objectifs prioritaires :

Face à la montée internationale
de la démocratie et à une soif illégitime et pernicieuse de justice,
les dictateurs soucieux de leurs responsabilités et de leurs devoirs, s’associent
pour revaloriser la profession et son image de marque, pour garantir la pérennité de l’emploi dans la profession et pour favoriser la formation et la montée des jeunes dictateurs,
appelés à les remplacer dans l’avenir.

Prochaines étapes

Enfin, les membres sont convenus
de se réunir deux fois par an. Guelleh de Djibouti a proposé
de les recevoir, la prochaine fois, en juin dans le nouveau Palais qu’il fait
édifier à Dubaï sur l’île des Milliardaires et pour
l’acquisition duquel, on avance un budget de 11 à 18 millions de dollars,
entièrement financé avec de l’argent public, sans aucun apport
personnel.

Le thème retenu pour les débats est « Le respect et la défense des droits des dictateurs ».

Fait et approuvé
à Klosters (Suisse)
à proximité de Davos (Suisse)

P.S. Dernière
minute : nous apprenons dans un communiqué du Quai d’Orsay, que la
France, soucieuse d’être la première puissance à collaborer avec
cette nouvelle association, aurait déjà décidé
d’apporter sa contribution à l’ONG.

Le Quai d’Orsay aurait demandé
l’envoi d’une copie du dossier pénal (Aff Borrel) et proposerait que
la décision de poursuivre soit prise non plus à Paris par ses
magistrats implacables, mais à Djibouti par le procureur Djama, connu
pour son sens de l’accomodement avec les textes. Cela devrait simplifier grandement
la tâche des parties concernées – côté témoins et leur éviter un déplacement long et fatiguant à Paris.

Il n’a pas été précisé si la France avait déjà nommé un représentant pour assurer la liaison avec l’ONG.