31/01/05 (B283A) Jeune Afrique l’Intelligent : Djibouti contre-attaque. Ouf ! D’après JAI, on l’a échappé belle : on a reçu en retour que six coopérants au lieu de la totalité !

DJIBOUTI – 25 janvier
2005 – par AFP

À la mi-janvier,
le ministère djiboutien des Affaires étrangères a informé
le Quai d’Orsay, par lettre, de sa décision de mettre un terme dans
les délais les plus brefs aux contrats de tous les coopérants
civils français présents dans le pays. Cette quasi-« expulsion
», qui concerne essentiellement les contractuels travaillant dans les
secteurs de l’éducation et de la santé, se veut une réponse
à ce que les autorités considèrent comme une affaire
d’État : l’enquête, qui dure depuis dix ans, sur la mort du juge
français Bernard Borrel.

À la suite d’une
plainte déposée à leur encontre dans le cadre de ce dossier,
le parquet de Versailles avait convoqué, le 16 décembre 2004,
Hassan Saïd Khaireh, le chef des services de sécurité,
et Djama Souleiman Ali, le procureur général de la République,
tous deux accusés de faire obstruction à l’enquête. Les
deux hommes étaient présents en France au moment de cette convocation,
mais n’y ont pas déféré – il est vrai que rien ne les
y obligeait.

Le 7 janvier, c’était
au tour de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Versailles d’ordonner
leur audition, une décision qui pourrait être suivie de l’émission
de mandats d’arrêt. « Il n’est pas exclu, ont par ailleurs ajouté
les magistrats, que le chef de l’État puisse déférer
spontanément à une demande d’audition en qualité de témoin.
» Un attendu qui a eu le don de faire bondir le président Ismaël
Omar Guelleh.

Joint par téléphone
à Djibouti par J.A.I., Khaireh exprime certainement la pensée
de son « patron » lorsqu’il assure que « tout cela est une
machination dirigée contre le président, à trois mois
de l’élection à la magistrature suprême ».

À Paris, l’Élysée
et le Quai d’Orsay ne cachent pas leur embarras et leur inquiétude
devant ce dernier rebondissement : « Nous n’y sommes pour rien, d’autant
que le président Guelleh est un bon ami de la France et que Jacques
Chirac l’apprécie, confie un proche du dossier. Mais la séparation
des pouvoirs nous interdit d’interférer dans le travail de la justice,
même dans l’hypothèse où nous le souhaiterions. Comment
le faire comprendre ? »