05/02/05 (B284) Extrait du dossier adressé par Abdallah Deberkaleh – Les débuts et la progression de Guelleh – Une étude de sa personnalité – Les affaires illégales et criminelles – période allant jusqu’en mai 1990.

Extrait du rapport

1.1.
Le parcours politique d’Ismaël Omar Guelleh, marqué à la
fois par l’influence familiale de son Oncle Gouled qui l’a accueilli à
Djibouti et par une soif de pouvoir.

Le Président Djiboutien
Monsieur Ismaël Omar Guelleh est né le 27 NOVEMBRE 1947 à
Dire-Dawa en Éthiopie. Il appartient a l’ethnie Issa Mamassanne Bah-fourlaba
(son père est natif de Guerissa, région Awdal au Somaliland
et sa mère est issue de l’ethnie Gadabourci Maxamed-assey, sous fraction
Bahabar-Abokor, native de Loghaya, région Awdal au Somaliland ). Ces
deux ethnies font parties de la  » grande famille  » Somalienne .
Le Président Djiboutien est né dans une famille modeste ; iI
est le neveu et il est devenu en quelque sorte l’héritier du Président
Gouled auquel sa femme n’a pas donné d’enfant.

Après des études
« limitées » à Dire Dawa à l’Alliance Française
en Éthiopie, il entre en 1968 a Djibouti où il est engagé
comme auxiliaire de police au service des Renseignements Généraux
(période coloniale du gouvernement AREF) tout en militant au sein de
la ligue populaire Africaine pour l’indépendance (L.P.A.I.), animée
par son oncle HASSAN GOULED. II met alors à profit ses activités
professionnelles pour acquérir des renseignements et pour recruter
des informateurs
qui faciliteront à la fois l’accession de son oncle au pouvoir mais
aussi les bases de sa propre influence.

En 1976, il est
suspendu de ses fonctions par le Président du gouvernement ALI AREF,
qui le soupçonne, à juste titre, de fournir des dossiers des
Renseignements Généraux à la L.P.A.I.


En Juin 1977, lors de l’accession a indépendance, il est nommé,
sous la pression d’ AMINA GUELLEH BATHAL (*), Chef de cabinet en charge de
la Sécurité de la Présidence.

(*) – Amina guelleh
Bathal était la tante paternelle d’IOG. Elle a financièrement
soutenu pendant de nombreuses années le futur Président GOULED,
qui après l’indépendance ne pouvait rien lui refuser.

Le 15 Décembre
1977,
iI est confronté à sa première affaire importante
avec l’attentat du » PALMIER en ZING  » .II prend en charge et il
anime, avec le Ministre de l’intérieur de l’époque MOUMIN BAHDON
FARAH, la répression contre les jeunes afars et le quadrillage du quartier
Afar d’Arhiba.

En 1978, il est
nommé directeur de la Sécurité intérieure et extérieure
: le Service de Documentation et de Sécurité connu sous l’appellation
de : S.D.S. Ce Service et la Garde présidentielle sont placés
sous son autorité directe.

Au cours de l’année
1979
, à la suite d’une série d’attaques contre des casernes
dans le nord du pays, il organise une répression sauvage contre les
Afars de Djibouti.

En 1981,
Ismaël Omar Guelleh échappe à un attentat dont les circonstances
exactes n’ont toujours pas été élucidées jusqu’a
ce jour. A cette époque, des rumeurs persistantes y compris dans les
milieux « POLITIQUES » issas, lui attribuent la paternité de
l’organisation de cet attentat, dans le but d’intensifier la lutte contre
les Afar à Djibouti.

En 1982, il est nommé au Comité central et au bureau
politique du Rassemblement Populaire pour le Progrès (R.P.P.) et Président
de la Commission culturelle du parti.

En Mars 1985, il
est nommé Contrôleur général adjoint au bureau
politique, puis en SEPTEMBRE 1985 il devient Président du Conseil d’administration
du Palais du Peuple. Au fil des années, il gravit les échelons
des diverses instances du parti pour devenir en août 1991 le Premier
Secrétaire général adjoint.

Simultanément, il développe son emprise sur le gouvernement
du Président GOULED et sur son entourage le plus proche.

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1.2.
Mieux cerner la personnalité du Président Ismaël Omar Guelleh
:
( Sources d’information : les services secrets étrangers
amis )

Intelligent et habile, IOG est totalement corrompu, affairiste, ambitieux,
sans aucun scrupule morale ou humain. Ses brutalités, son comportement
scandaleux et sa richesse ostentatoire le rendent particulièrement
impopulaire auprès des Djiboutiens.

II tient son pouvoir de l’étroit contrôle qu’il a réussi
à instaurer sur les services de Sécurité intérieurs
et extérieurs de l’Etat.

Cette emprise lui a permis
de prendre la tête du « noyau dur  » des soi-disant Djiboutiens
d’origines Éthiopiennes ou Somaliennes : en particulier sa famille
tribale les Mamassannes Bah-Fourlaba ou d’autres ethnies Issas du Gouvernement
qu’il controlle. En 1993, Il entend bien se maintenir au pouvoir et le renforcer
car il sait déjà, a cette époque, qu’Hassan Gouled sera
dans l’impossibilité de postuler pour un nouveau mandat . Le même
scénario politique se rejoue aujourd’hui avec l’échéance
présidentielle d’avril 2005 .

A cette époque, sa volonté de conserver le pouvoir l’a conduit
a resserrer le dispositif étatique autour des Issas en provoquant la
mise a l’écart ou le limogeage de nombreux responsables administratifs
ou politiques suspects de tiédeur a l’égard de ses visées,
comme les Ministres Mohmaed Djama Elabeh (décèdé depuis
– paix à son âme. Amin… -, Khaireh Allaleh Hared , l’ ex-directeur
de Cabinet Ismael Guedi Hared ainsi que l’ex-secrétaire général
du Gouvernement Osman Bogoreh (cousin d’I.O.G.) soupçonné de
vouloir lui prendre son poste politique.

Parallèlement,
il fait intensifier la lutte contre les opposants au régime, en particulier
les Afars de Djibouti, au point de provoquer une importante réaction
armée chez ces derniers . Son action vise aussi les autres minorités
Somalis non-Mamassan du territoire (Fourlabas, Odahgobs, Saad-Moussa, Horones,
Issaks, Gadabourcis, et Arabes), qu’ il contribue à rejeter peu à
peu dans une opposition indifférenciée.

Enfin, pour assurer la représentation décisive de son clan en
cas de confrontation électorale ou autres … , il se lance dans des
opérations complexes de récupération des minorités
Issas et/ou Somalies, en particulier du Somaliland mais aussi d’Éthiopie

Mettant a profit l’Etat
d’anarchie chronique dans ces deux pays conséquence de la chute des
régimes de Siad Bareh et de Mengistu Haile Mariam, il crée et
finance des mouvements autonomistes Issas ou autres dans le nord-ouest de
la Somalie, plus précisément dans la région d’Awdal au
Somaliland, le Front Uni de la Somalie (U.S.F.) avec la collaboration de l’ex-colonel
somalien Farah Waiss Dhule plus connu sous le nom de Farah Farasse (Ce dernier
vit aujourd’hui à Dire-Dawa au frais du Gouvernement djiboutien). Ce
même front entretient des liens dans la région de Dire-Dawa en
Éthiopie et à Djibouti-ville. Guelleh espère ainsi jouer
un rôle crucial dans le règlement régional et pouvoir
intégrer à Djibouti des éléments extérieurs
susceptibles de renforcer numériquement son clan tribal.

Depuis le déclenchement
des opérations militaires dans le nord du pays par les éléments
du Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie
(FRUD), Ismaël Omar Guelleh, semble peser de tout son poids sur le Président
Hassan Gouled, afin que ce dernier règle le conflit par la force, au
risque d’entraîner le pays dans une guerre civile.

Face à l’attitude de la France, à qui il reproche de ne pas
être intervenue militairement, Ismaël Omar Guelleh lance une violente
campagne anti-française auprès des Djiboutiens, qui, si elle
s’était intensifiée, aurait risqué de provoquer des réactions
violentes a l’encontre des ressortissants français (Militaires, Civils
et Coopérants). II est vraisemblable qu’il tentera de pousser le Président
GOULED a refuser toute négociation avec les représentants du
FRUD a Djibouti (tendance docteur Abate Ebo) ou en Éthiopie et qu’il
privilégiera l’épreuve de force quitte à pratiquer le
génocide des populations Afars de Djibouti, d’ailleurs le pronostic
s’est avéré exact.
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1.3.
Les affaires illégales et/ou criminelles dans lesquelles Ismaël
Omar Guelleh pourrait être impliqué à Djibouti et à
l’étranger d’après mes sources d’informations (jusqu’à mai 90) :

1986-1987: Ismaël
Omar Guelleh est impliqué dans un trafic illicite d’ivoire.

Un bateau en provenance
de Mombassa (Kenya), via le port de Berbera au Somaliland puis de Djibouti,
transportait un important lot de défenses d’éléphants
(appartenant à un riche commerçant issak de la ville d’Hargeisa).
Il a été intercepté par les douanes du port de Djibouti
(service des contribution indirectes) . Son chargement a été
stocké dans les hangars du port et interdit à la vente, en application
des décisions internationales.

En dépit de cette
législation et de l’interdiction du Ministère de la justice
Djiboutien , toute la cargaison s’est volatilisée ! Nous l’avons suivi
et nous savons qu’elle a été vendue à une société
chinoise de Hong-Kong par l’intermédiaire de Robleh Olhayeh actuel,
Ambassadeur de Djibouti auprès des Nations- Unies à New-York
avec la complicité du défunt Idriss Omar Guelleh (frère
de l’actuel Président de Djibouti).

Je possède et je
diffuserai les copies des documents administratifs émis par les autorités
Djiboutiennes et qui attestent de la complicité  » de détournement
illicite  » dans cette affaire … Les copies ci-dessous sont difficilement
lisibles …

1998 : Ismaël
Omar Guelleh, sous le prête-nom de son défunt frère Idriss
Omar Guelleh, signe avec une Société italienne un contrat très
important (évalué à plusieurs dizaines de millions de
US$) pour le stockage sous terre ou sous la mer en particulier dans la région
Afar de Djibouti (région du GOUBET, de Tadjourah et région d’Obock
) de déchets toxiques « industriels (en provenance de l’Europe
et en particulier l’Italie et des pays de l’ex-bloc soviétique).

A certaine période de l’année on découvret sur le rivage
maritime des milliers de tonnes de poissons morts, flottant le ventre en l’air.
Jusqu’à aujourd’hui, le Gouvernement djiboutien a toujours refusé
d’ouvrir une enquête sur cette catstrophe écologique pour la
région (De forts soupçons pèsent sur l’éventualité
que des fûts radioactives aient été immergés dans
cette région) .

Ce contrat a été denoncé sous la pression des medias
européens et des organisations non gouvernementale à l’époque.


Février 1989 : Ismaël Omar Guelleh prend contact avec une Société
de ventes d’armes autrichienne « Scorpion International S. limited « dont
l’un des dirigeants Kosntantinos Defermos fait l’objet d’une demande d’extradition
du gouvernement Grec via Interpol Europe. II s’agit de l’achat d’un stock
d’armes légères evalué à 11 millions 320.000 US$.

Cette affaire est négociée
directement par le défunt frère du Président Idriss Omar
Guelleh et de l’actuel Directeur de la Sécurité djiboutienne
Hassan Said Khaireh dit Hassan Madhobeh. On peut supposer qu’une partie de
cet armement a servi à armer la milice Issa de Somalie du nord (USF)
et l’autre partie entreposé en secret.

MAI 1989 : trafic d’alcool
et fausse déclaration pour obtenir des prêts bancaires

Ismaël Omar Guelleh était propriétaire d’une société
« X » qui vendait de l’alcool qu’elle importait sans payer les taxes
avec la complicité du Free-shop du port de Djibouti dont la gérante
Mme Nina, une métisse italo-erhytréenne servait de prête-nom
et assurait le stockage pour ce commerce illicite.

Par la suite ladite société
d’Ismaël Omar Guelleh confiait une partie de la vente de l’alcool à
la famille de Salah Mouthi qui s’est chargé de la réexporter
vers le Yémen et l’Arabie-Saoudite en traversant le détroit
de Bab-el-Mandab à bord de petits boutres.
L’autre partie était revendue en sous main aux Ets. Fratacci, Coskal
, aux Ets. Marill et a la Supérette Bambiss (route de l’aéroport)
ceci avec l’ accord tacite de l’ex-premier Ministre Barkat Gourad Hamadou,
qui cumulait à l’époque la fonction de Ministre du port et qui
exigeait sa part de bénéfice au passage .

Les bénéfices
étaient substantiels (la taxe d’importation variant de 30 % a 70% ),
sans oublier aussi que ces Établissements revendaient ce même
alcool au prix fort a l’Armée française et aux autres Militaires
étrangers basés à Djibouti . La magouille commerciale
continue toujours au port de Djibouti et à grande échelle .

Quelques temps après,
Ismaël Omar Guelleh a hypothèqué les bâtiments de
sa société pour garantir auprès des banques des prêts
destinés à la construction d’immeubles de rapport au Héron
(à proximité du Cash Center, revendu depuis). Il faut savoir
que la valeur de ces immeubles était très nettement inférieure
au montant des prêts accordés, ce qui avait posé un problème.

Pour obtenir satisfaction
auprès des banquiers, Guelleh n’a pas hésité à
faire pression sur le Conservateur des hypothèques afin de modifier
illégalement le rang des hypothèques. Par la suite la société
« X » appartenant à Ismaël Omar Guelleh a fait faillite
. Le Tribunal des faillites n’a relevé aucune manoeuvre frauduleuse
et les Banques ont essuyé une perte importante estimée à
5 milliard de Francs Djibouti.


MAI 1990 : détournement d’un stock d’armes destinées à
équiper l’AND
Ismaël
Omar Guelleh détourne une importante cargaison d’arme évaluée
a plusieurs millions de US$ en provenance d’Irak et destinée à
équiper l’Armée Djiboutienne (A.N.D.) avec la complicité
des généraux Fathi, Zakharia Sheik et des colonels Omar Bouh
(beau-frère d’I.O.G. ) et Soubagleh (frère du commerçant
Omar Fianeh ) . Jusqu’a présent personne n’est en mesure de dire où
sont passées ces armes ?