08/02/05 (B284) Communiqué (25 janv 05) du Syndicat de la magistrature : Assassinat du juge Borrel / La justice contre la raison d´Etat


En décidant d´expulser plusieurs assistants français et
de couper l´émetteur de la chaîne de radio RFI depuis le
14 janvier 2005, après la diffusion d´un reportage sur l´assassinat
du juge Bernard Borrel, les autorités de Djibouti marquent une nouvelle
fois leur refus de coopérer à l´éclaircissement
des circonstances et des raisons de cette disparition.

Ces réticences
ne peuvent qu´accréditer l´idée que l´assassinat
de Bernard Borrel a été dicté par la « raison d´Etat
».

On ne doit en effet qu´à
la persévérance de la partie civile la remise en cause de la
thèse officielle du suicide, construite à Djibouti et entérinée
en France. Si la thèse d´un assassinat ne fait aujourd´hui
plus de doute, les mobiles de cet acte et ses auteurs restent à identifier.
La justice française rencontre de nombreux obstacles pour faire la
lumière :

– difficulté à
obtenir la levée du secret défense sur un certain nombre de documents,
– pression
sur des témoins,
– refus des autorités djiboutiennes de répondre
aux questions de la justice.

Le Syndicat de la magistrature
dénonce une nouvelle fois les obstacles mis, tant par les autorités
djiboutiennes que par les autorités françaises, au travail de
la justice. Il demande que les autorités françaises soutiennent
politiquement le travail de la justice concernant la mort d´un magistrat
en service à l´étranger et particulièrement la
demande d´audition de plusieurs témoins djiboutiens.