12/03/05 (B289) La coupe est-elle pleine ? Pas encore semble-t-il, mais elle n’est quand même pas loin de déborder, après l’expulsion de M Santini, directeur général de la BCI. (ARDHD)

Cette nouvelle expulsion
d’un Français à Djibouti aurait, selon certains témoins,
jeté une nouvelle confusion au sein du Quai d’Orsay, dont les services
ont donné à l’événement le caractère de
gravité qu’il mérite …. Comme chacun le sait, elle intervient
après l’expulsion récente de six coopérants français,
par mesure de représailles contre les convocations d’Hassan Saïd
et de Djama, le procureur. Avant, en janvier, c’était la fermeture de l’émetteur
de RFI

En agissant ainsi, Guelleh
affirme qu’il est le dictateur souverain, au-dessus des Lois et des usages
internationaux, qu’il a le pouvoir de tout se permettre, même de faire
des grands pieds de nez à la France, qui accepte tout, subit tout et
qui ne réagit pas, sauf pour le soutenir abusivement, encore et encore
!

En fait, Guelleh, qui
a été honteusement soutenu politiquement par la France et économiquement
par la Communauté internationale, cherche à connaître les
limites de réaction de son adversaire. Car Guelleh n’est pas pro-français
et il serait même, selon certains observateurs, un anti-français primaire. Pour lui, les Gaulois,
comme il se plaît à le répéter, ne sont présents
sur le sol djiboutien que pour payer. Et pas à n’importe qui ! A lui
et à ses proches en exclusivité.

Et la diplomatie française
semble n’avoir rien compris à ce petit jeu. Au lieu de marquer sa désapprobation
et même de décréter des mesures de représailles
(pourquoi pas l’expulsion de certains personnels djiboutiens d’Ambassade,
comme cela se pratique habituellement), elle encaisse le coup en essayant
de lui trouver de nouvelles excuses ….

A agir comme cela, la
France perd pied. La France perd sa crédibilité et la France
devient complice des crimes et de l’asservissement de la population, qui va
finir par lui en tenir légitimement rigueur et rancune. Un sentiment
anti-français se développe et il va s’amplifier dans les prochaines semaines, si la France
ne fait rien pour mettre un terme à la dictature et aux souffrances
de la population. Les Djiboutiens ont toujours une amitié solide pour
le peuple français, mais ils n’ont plus de respect pour leurs Gouvernants qui les trahissent
(et qui les ont si souvent trahis dans le passé, y compris, par exemple, en fournissant des informations à Guelleh sur les positions du FRUD …!)

Imaginez quelle aurait
été la réaction américaine, si Guelleh s’était
permis, ne serait-ce que la moindre remarque à l’encontre d’un ressortissant
américain ? Imaginez alors s’il avait expulsé un américain
? Toute l’Amérique, coopérants, militaires aurait fait bloc
et nous n’aurions pas misé le moindre centime sur l’avenir de Guelleh. (Et cela il le sait très bien, alors il évite de provoquer les Américains …)

Tandis qu’avec la France,
il peut s’amuser à l’humilier et il ne s’arrêtera pas là,
car la folie du pouvoir aidant, il devrait tenter de pousser le bouchon un
peu plus loin dans les prochaines semaines.

Quel est le cadavre
dans le placard qui semble unir au nom de la Loi du silence, les deux gouvernements
djiboutiens et français. Seraient-ce des déclarations que Guelleh
pourrait faire et que semblent tant redouter les français ?

Il faut que cette spirale
infernale prenne fin. Comment ? Les Français attendent une réaction
forte de la France et des mesures éventuelles de représailles
pour mettre un terme à l’humiliation et à l’arrogance de Guelleh.
Sinon, il faudra qu’elle envisage de quitter volontairement le terrain, en bon ordre, pour
éviter d’y être contrainte, dans le déshonneur,
à la suite d’un dictât de Guelleh.

Et c’est bien ce qui pend
au nez des Français, s’ils continuent à subir sans réagir…

S’ils continuent à
accepter qu’un peuple tout entier soit martyrisé par une petite équipe
de sauvages, de voyous et de criminels, devant leurs yeux. S’ils continuent
à défendre l’indéfendable.

Le temps de prendre des sanctions internationales efficaces et contraignantes contre Guelleh, est-il venu ? Pour nous, la réponse est Oui. Il faut l’empêcher de continuer à violer des Droits de l’Homme, à museler un peuple tout entier et à s’enrichir sans cause.