12/03/05 (B289) Offre d’emploi. Poste de directeur de banque basé à Djibouti (Humour)

Dans le cadre d’une restructuration générale et d’une réorientation de la politique de prêts, une grande banque internationale recrute actuellement un directeur pour sa filiale de Djibouti.

Agé de 45 ans minimum,
le candidat devra justifier d’une solide expérience dans le milieu
bancaire en Afrique. La sélection finale sera effectuée en fonction
des résultats d’un concours qui portera sur les matières suivantes
:

– Culture physique.
Le candidat devra être capable de réaliser les figures imposées,
double saut périlleux en arrière. La souplesse de son échine
et sa capacité de résistance aux pressions extérieures
seront appréciées par le jury.

– Soin vestimentaire.
La notation se fera en fonction du temps nécessaire pour changer
de costume et retourner une veste en situation difficile,

– Analyse financière.
Le candidat devra prouver sa capacité à interprétrer
de façon scientifique et irréfutable les faux bilans qui lui
seront présentés et qu’il devra certifier.
Il devra manier parfaitement tous les types de crédit qui sont proposés
par l’établissement et savoir accepter des facilités aux personnes
respectablement connues pour ne jamais tenir leur parole ni avoir envie de rembourser le moindre centime emprunté.

– Risque politique.
L’analyse des risques politiques est un atout spécifique. Le candidat,
qui devra être agréé au préalable par le Chef de
l’Etat (M Guelleh et consort), devra être en mesure d’accorder tous
les prêts qui seront demandés par la Présidence de la
République de Djibouti, après avis consultatif de l’Ambassadeur
de France et du Général, commandant les FFDJ. A échéance, il devra touver
des solutions pour transformer les prêts non remboursés en subventions de fonctionnement (« non affectées à des projets spécifiques ») sur présentation d’un dossier bien argumenté aux autorités françaises
et sinon européennes.

– Effacement. Le
candidat devra prouver qu’il peut effacer un crédit ou une dette en
un temps record, sans ne laisser aucune trace détectable dans les livres
comptables de la filiale de la Banque à Djibouti.

– Finances internationales.
Le candidat devra connaître toutes les ressources internationales en
matière de blanchiment d’argent et de transferts illégaux vers
des paradis fiscaux.

– Discrétion.
Une épreuve de torture, sous le contrôle du Madobé, est imposée par le Gouvernement djiboutien,
afin d’évaluer la capacité de résistance du candidat
et sa discrétion même en cas de forte douleur.

– Mobilité.
Le candidat, révocable sur simple décision du Président
de la République de Djibouti, bénéficiera à titre temporaire
et non garanti, d’un logement de fonction. Ne devant jamais s’installer, il
devra prouver sa capacité à boucler ses valises en moins de
cinq minutes pour attraper le premier vol en partance vers un autre pays.

– Salaire.
Fixe + intéressement calculé à partir de l’indice de satisfaction exprimé mensuellement par le Président de la République djiboutienne, sa famille et ses proches collaborateurs et associés. L’avis de l’épouse du Président est prépondérant : il contribue majoritairement à la notation à hauteur de 51,25 %.

Les personnes intéressées
doivent transmettre leur dossier (CV, photos, certificats de moralité(*),
etc…) à la direction internationale qui les convoquera
pour les épreuves contribuant à la notation générale
et à la sélection définitive.

(*) Les certificats
de moralité délivrés en Corse ou en Sicile sont particulièrement
appréciés par le pouvoir djiboutien et constituent un atout important.