28/02/05 (B287) Quand le régime donne des leçons de civisme et de démocratie au peuple Djiboutien. (Lecteur)

Le comble est atteint.

En effet, las de nous
endormir et de nous abrutir avec le Khat, ces tonnes de l’herbe à tuer
le temps ( qui tue vraiment qui ?) et à briser des familles, le regime,
en ce periode d’election, se lance dans un nouveau jeu de tambolat :

des blagues fait maison
concoctées specialement pour les citoyens Djiboutiens.

Un journaliste vient donc de resoudre un enigme qui jusqu’alors n’avait jamais
été elucidée voila bientôt 30 ans de cela.

Pourquoi le regime remporte
t-il haut les mains à 90% les suffrages exprimés depuis l’independance
du pays à toutes les elections ?
Reponse : c’est tout simplement parce que le djiboutien n’a jamais
appris à voter. Il ne sait pas voter parce que c’est un ignorant.

Certains croiront dans
un premier temps que cela est une farce venant de ma part ( elle en est une
d’ailleurs mais pas de moi ). C’est pourquoi je les invite à lire un
article paru ce matin dans le pseudo portail d’information l’ADI. Décidement
ces journalistes ne finiront jamais de nous étonner.

Aux dires de ce journaliste,
porte parole du gouvernement exemplaire, le citoyen djiboutien ne sait pas
voter, les droits et devoirs civiques sont les derniers de ses soucis, pire
il les ignore. Si l’on décode le fond du message adressé au
Djiboutien on peut s’adonner à quelques exercices d’interpretations
:

on apprend donc que
nous citoyens djiboutiens sommes de paresseux, des bons à rien qui
ne passent leur temps qu’à brouuuuuter comme des moutons et sommes
esclaves de nos humeurs dominées par l’esprit de la fête permanente.

Je cite :

« En effet,
les dernières élections du membre du bureau de l’Union pour
la Majorité Présidentielle (UMP) ont montré la lenteur
des enregistrements voir l’ignorance des devoirs chez votants. Ces derniers
réagissent tardivement et s’en prennent aux personnels d’organisation
leur reprochant de toutes les malversations possibles. Il faut souligner que
le public ignore un des devoirs clé du citoyen qui est par le suffrage
universel d’élire le candidat de son choix. « 

Ceci est une revelation,
que dis-je un scoop, depuis 30 ans le peuple djiboutien mais en bon joueur
de loterie misait sur le hasard ! Le hasard qui fait que depuis 30 ans, c’est
toujours le même numéro qui sort ! Que peut-on conclure de ce
jeu ?
Soit le hasard s »acharne contre nous et c’est notre ennemi !
Soit le Djiboutien est privé de quelque chose qui est naturellement
propre à l’homme : le libre choix

« L’autre remarque
à faire ce que les jeunes inscrits mais aussi les nombreux autres qui
ne sont pas déclarés ignorent ou sous-estiment ce devoir et
leur bulletin de vote qui comme tout le monde sait, est capable de changer
la donne. Rappelons que dans les programmes scolaires l’éducation civique
par son caractère disparate n’aide pas ces jeunes à saisir les
évidences d’un tel devoir. »

Les jeunes aussi sont
des ignorants. Avouons-le, on est mal barré ! Lamaxime qui domine dans
les démocraties : la jeunesse c’est l’avenir, n’est toujours pas à
l’ordre du jour à Djibouti.

« Souvent les votants
par absence de maturité pensent qu’ils vont voter pour quelqu’un ce
qui est et de loin le but du vote. Le programme du candidat est souvent peu
compris d’une part par le problème de langue, les messages sont écrits
en français mais surtout par le caractère dissout qui leur est
emprunté c’est-à-dire plongé dans une fête. Il
est du devoir aussi des candidats en lisse d’éviter d’attiser leurs
différences surtout en transformant leurs discours en diatribes des
autres formations. Bref autant d’apprentissage pour tous les participants
du vote mais la plus essentielle reste d’user de son devoir civique : le vote »

Enfin, l’auteur de l’article
finit sur une belle leçon de democratie gratuite et généreuse
dans l’espoir d’avoir aidé un Djiboutien dans sa quête du bonheur
et denonce au passage le caractère joyeux et festif du Djiboutien (
on se croirait au temps de la colonisation et du racisme primaire ) pendant
la compagne electorale et son manque de maturité encore une fois dans
le choix du candidat.

NO COMMENT

Mais quel est le veritable
enjeux de ce message. Il ne faut pas être grand sorcier pour le deviner.
Le régime a compris que toute chose ayant une fin ses jours sont comptés.
Le mois d’avril et porteur de mauvais signes et le poisson d’avril ne lui
sera d’aucun secours.

Pourquoi ?

Depuis que l’opposition
a officiellement declaré vouloir boycotter l’élection d’avril
prochain, notre Robinson Crusoé se cherche désesperement un
candidat (les clonages des partis, son jeu favori de 1999 à 2003 sont
demodés) qui lui servira de faire valoir. Mais en a t-il vraiment besoin
? En bon dictateur cela ne lui fera ni chaud ni froid sous son épaisse
fourrure. Guelleh est certainement favorable (lui aussi !) à un régime
de dictature héréditaire et le fait qu’il soit seul candidat
ne le dérange absolument pas … (Et Paulette, pour reprendre certains
articles parus sur le site de l’ARDHD, ne pense-t-elle pas à la royauté
absolue ?

Mais il y a une chose
sur laquelle nous ne recevrons des lecons de personne, nous peuple Djiboutien,
c’est que, contrairement à nos amis francais de la politique tels un
Francois Mitterand et même aujourd’hui un certain Jacques Chirac, nous
n’avons pas besoin des services d’un medium pour nous prédire l’avenir.
Tout le monde connait d’avance les résultats de cette élection.

Je peux me faire ce medium
si vous le voulez, mais je ne voudrais pour rien au monde vous gacher le plaisir
du suspens de cette élection presidentielle. A croire certains de mes
compatriotes, les plus déçus d’entre nous par la politique,
même les ânes de Place Raimbow parieraient la corvée d’une
journée contre leur repas de midi que l’opposition ne gagnera JAMAIS
une quelconque élection dans l’histoire de la petite Republique. Comme
quoi il n’est pas nécéssaire d’etre sorcier pour faire des pronostics.

Entre l’âne et le
mouton le choix est delicat.

Je voudrais suggerer à
ce journaliste excessivement partisan et bien zélé, dont l’article
va au delà de la langue de bois connue des politiques de cesser de
nous faire croire à son combat pour la démocratie mais plutôt
d’adresser un article à IOG dans le même sens. La tâche
est aisée : il suffit simplement qu’il substitue au terme « citoyen
Djiboutien » celui de « dictateur », car de nous tous c’est bel
et bien lui qui est le premier des ignorants.

PS: je suggère
à l’ARDHD d’élever ce journaliste dans votre si prisé
Ordre des Brosses à Reluire au grade de Schtroupf farceur.

____________________________ Note de l’ARDHD
Cher lecteur, nous vous remercions pour cette contribution et nous retenons
sérieusement votre suggestion. Nous ne manquerons pas de proposer le
dossier de ce journaliste au prochain Comité de cooptation de l’Ordre
des Brosses à Reluire.

Merci à
tous les Djiboutiens de nous indiquer, s’ils peuvent l’obtenir son nom (c’est
très souhaitable) et si cela était possible, de nous adresser
sa photo pour compléter l’information.
En attendant, nous faisons
préparer la décoration ..
..