02/04/05 (B292) Guelleh en route pour la débâcle et le discrédit ? (ARDHD)

C’est nouveau !
Guelleh doit faire face maintenant à une opposition qui semble avoir réalisé
enfin (même si le parcours a été difficile) son unité
autour de deux thèmes centraux et d’un préalable : le boycott des élections présidentielles
et les manifestations devant les Ambassades de Djibouti et des USA à Ottawa d’un côté et le départ de Guelleh de l’autre.

Malgré cela, son élection
ne fait aucun doute, puisqu’il n’a pas de concurrent, mais il pourrait être
largement discrédité par deux facteurs :


le fait qu’il n’y ait pas d’opposants montre à quel point, le régime
ne donne aucune possibilité d’expression à l’opposition, sans cesse
harcelée à Djibouti,


le pourcentage de participation : nous savons bien que les chiffres seront truqués
et que le régime, avec la complicité de la CENI, va faire voter
les absents et ajouter des bulletins dans les urnes ou forcer les gens à
aller voter (auront-ils la possibilité de glisser une enveloppe vide, sans
s’attirer les représailles habituelles ? Ce n’est pas sur !) Mais les observateurs
ne sont pas dupes et ils dresseront une estimation de la participation réelle
qui sera transmise aux Gouvernements étrangers ayant des armées
sur place.

Pendant
de nombreuses années, Guelleh avait réussi à se maintenir
en divisant les opposants sur des considérations le plus souvent tribales.
Le tribalisme semble avoir fait long feu – en tout cas, il régresse dans les esprits, car les Djiboutiens comprennent que c’est un fléau aujourd’hui … Les opposants se reconnaissent désormais plus volontiers,
non plus dans des groupes à orientation ethnique, mais dans des partis avec
des orientations politiques et des ébauches de programme pour l’après
Guelleh.

L’opposition
devient adulte et elle a bien compris qu’avant de faire valoir ses différences
et de s’opposer, parfois durement, il fallait réaliser l’union sur des thèmes prioritaires
et communs pour mettre d’abord un terme au régime dictatorial et sanguinaire.
Ensuite le temps viendrait de proposer au Peuple, de façon démocratique,
le choix entre plusieurs projets de gouvernement.

Guelleh
est certainement très inquiet : il sait que sa crédibilité
dépend du taux de participation et il doit appréhender les casseroles
judiciaires qui sont toujours sur le feu. Il semble que la Justice française
ait choisi de mettre une sourdine, afin de ne pas être accusée d’interférence
dans le débat électoral, mais elle devrait reprendre son cours normal
dès le 9 avril et recommencer les convocations, sur la base des nouveaux
documents déclassifiés par les services spéciaux de la France.

Et de plus, Guelleh
et ses sbires pourraient être menacés de plaintes qui pourraient
être enfin déposées par des victimes ou des parents de victimes
: femmes violées, personnes exécutées, personnes torturées.

L’avenir
pourrait devenir bien sombre pour le dictateur et pour ses proches, avec des menaces
judiciaires nombreuses et gravissimes. De plus, le procès du 18 octobre
2005 intenté par le Général Zakaria contre l’ARDHD pourrait
se transformer en procès du régime, avec une dizaine de témoignages
qui pourraient être accablants, dit-on, pour l’un comme pour l’autre sans
compter la rumeur d’une forte médiatisation, avec le soutien de RSF, de
Survie et d’autres associations.

Guelleh
dispose encore du soutien stable du Gouvernement français et de celui beaucoup
plus aléatoire des Américains. Les américains ne le soutiendraient
certainement pas, s’il était cloué au pilori par l’opinion internationale
: ils auraient trop à perdre en terme d’image et l’on sait qu’ils n’ont
pas besoin de cela en ce moment, s’ils veulent toujours tenter de convaincre d’une action transparente, juste et honnête envers les peuples brimés
par les dictateurs …

Bref,
si les djiboutiens se mobilisent fortement et qu’ils sont nombreux aux manifestations
de Paris et d’Ottawa, ils adresseront un signe sans équivoque à
l’opinion internationale et l’image de Guelleh en sera d’autant plus discréditée.

Donc la participation
aux manifestations et au boycott est extrêmement importante et nous encourageons tous les opposants à
venir soutenir la liberté pour le Peuple et la Justice pour tous.