03/04/05 (B292A) Vision d’avenir. Construire « l’après IOG » (Lecteur)

Construire
l’avenir de Djibouti autrement.

On
a coutume de dire que les citoyens djiboutiens se désintéressent
de la Politique eu égard à la faiblesse de l’opposition à
disposer d’un leader charismatique.

Ce
phénomene peut être amplifié par la notion de crédibilité,
alimenté par l’invidualisation de notre société, le repli,
la perte des repères.

Je
pense au contraire que l’exigence démocratique est forte. Certes, les djiboutiens
se sentent de plus en plus mal représentés par la diaspora, qu’elle
soit politique, associative ou syndicale.

Toute
nation nouvelle est victime de ce phénomene.

L’éloignement
géographique et la non-prise en compte de leurs aspirations, provoquent
la méfiance des citoyens. Emergent alors de cette diaspora, des groupes,
des mouvements spontanés porteurs d’intérêts particuliers
voire corporatistes, culturels, financiers. L’engagement est là, le désir
d’unité nationale prime, la solidarité n’a amais été
aussi vivante.

Ces
différents constats doivent nous amener à construire l’intérêt
général  »autrement »

Vivre
ensemble.

La politique
ne doit plus prononcer  »le dictat », volonté de la seule classe qui est
au sommet et qui en conserve jalousement les bénéfices. Elle serait
composée des patriarches.

Dans
le respect des institutions de l’Etat, une articulation entre les Politiques et
les Citoyens reste à bâtir, dans une volonté effective de
transformation sociale. On ne lutte pas contre la corruption et ses dérives
uniquement avec des affirmations de bonne gouvernance.

Cette
démarche nécessite donc a la fois de construire la Démocratie
participative et de la combiner avec la Démocratie représentative
et décentralisée. Le citoyen, en s’impliquant pleinement, participerait
à la construction du Pays.

Pas
de diagnostic, non plus, sans identifier les atouts du pays.

Et
nos atouts ne manquent pas, ce qui rend d’autant plus inacceptable la situation,
dans laquelle IOG a plongé le pays aujourd’hui.

Premier
atout : notre force se sont les Djiboutiennes et les Djiboutiens, eux-mêmes.
Une population jeune tout d’abord, prêt à releverle défi.

Deuxième
atout : la qualité de nos infrastructures, le port, l’aéroport,
la voie ferrée, le réseau routier.

Troisième
atout : notre position géostratégique au cœur du trafic pétrolier
mondial est très importante. C’est par cette route maritime que passe 50%
du trafic mondial

Quatrième
atout : améliorer notre attractivité pas seulement économique.
Djibouti doit faire une place importante a la création artistique et culturelle
pour qu’elle devienne une terre d’accueil pour tous les artistes.

Cinquième
atout : un passé et une histoire qui nous confèrent une légitimité
pour peser sur le cours des choses dans la corne de l’Afrique, pour promouvoir
les valeurs que nous défendons, les grands débats qui nous animent.
Les positions que nous prendrons ne sont jamais considérées avec
indifférence par nos voisins. Notre population cosmopolite nous donne une
responsabilité importante : comme médiateurs et nous nous devons
de peser avec sagesse sur les événements qui secouent la région.
Qu’ils s’agissent de faire progresser la paix en Somalie, la Défense des
Sroits de l’Homme, d’augmenter la solidarité avec les pays voisins ou de
faire émerger des projets économiques régionaux.

Vraiment
ces atouts et cette jeunesse sont une réelle chance pour l’opposition de
hisser Djibouti dans le cercle restreint des pays dits en voie de développement.