08/06/05 (B301) LDDH : après, … après, …. Que faire ?
![]() Jean-Paul Noël Abdi Président de la LDDH |
TABLEAU DE BORD DU 5 JUIN 2005
SUR LA VOLONTE DES DEFENSEURS DES DROITS DE LHOMME EN VUE DE METTRE FIN A LIMPUNITE ETDE SE MOBILISER POUR LA PREVENTION DES CONFLITS. |
« Le combat des Défenseurs des Droits de lHomme, pour le respect de la dignité humaine, est un combat universel, un combat de et pour nous tous ».
Tableau de Bord sur trois thèmes
de Janvier 2004 à juin 2005
« On ne peut pas diriger, conduire, et protéger son propre bétail, sans les pasteurs-nomades crédibles au sein de son propre Terroir » (Adages dans les langues de la Corne).
Ce Tableau de Bord récapitule trois thèmes, traités par la LDDH depuis 2000.
– I) Sur la situation syndicale en République de Djibouti.
La situation syndicale djiboutienne est verrouillée depuis les grèves de 1995, déclenchées pour sopposer aux lois antisociales.
Ces lois antisociales avaient été abandonnées lors de ladoption, en décembre 1995, par lAssemblée Nationale du Budget prévisionnel de 1996.
Mais dautres lois aussi antisociales ont été, ensuite, reprises sous divers aspects législatifs, tels que la Loi dite « Daach » ou encore celles sur les pensions de retraites charcutées et imposées, après le gel des salaires depuis 1986 et la non revalorisation des grilles des salaires.
Cette situation syndicale reste bloquée avec le non respect par le Gouvernement djiboutien des engagements pris et signés avec le BIT, notamment la réinsertion de tous les syndicalistes abusivement licenciés suite aux grèves de 1995.
Dautres répressions ont eu lieu pour activités syndicales, pourtant, autorisées par la Constitution djiboutienne, et par le Code Pénal djiboutien.
Ces activités syndicales restent encore bloquées avec le maintien de la politique de limpunité flagrante en République de Djibouti.
En effet, depuis 1996, le Conseil du Contentieux du Tribunal Administratif, est paralysé par le Premier Magistrat. Il nexiste plus de recours devant les juridictions locales et :
1. la Question Fondamentale est de savoir, si sur le plan de la Justice régionale et internationale, tenant compte de ces obstructions au niveau des activités de la Justice locale, des recours sont possibles avec le soutien des Défenseurs des Droits de lHomme et de lOIT ;
2. Que faire pour mettre fin à la politique dimpunité imposée aux justiciables djiboutiens(nes) ?
Hassan Cher Hared
Employé à la Poste, Syndicaliste licencié abusivement pour “activisme syndical” |
Récemment le cas du licenciement abusif de M. Hassan Cher Hared pour activisme syndical, juste après les élections présidentielles, est préoccupant et démontre lentêtement à diriger une politique allergique aux libres activités et actions syndicales, la continuité dune politique agressive et répressive à légard des Partenaires Sociaux, en particulier, les représentants du monde du Travail, les défenseurs des intérêts des Travailleurs par des actions, des concertations, pressions syndicales, et mobilisations par les grèves prévues par larticle 15 de la Constitution, en conformité à la Déclaration Universelle des Droits de lHomme et des Pactes politiques, civils, économiques, sociaux et culturels.
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Depuis 2000, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) ne cesse de dénoncer les harcèlements fréquents et incompréhensibles à légard des Syndicalistes libres et dynamiques dans leurs actions pour la défense et la promotion des intérêts de lensemble des Travailleurs.
En République de Djibouti, les possibilités des grèves prévues par la Constitution sont, dans la pratique, interdites et classées : à hauts risques.
– II) Sur les répressions, harcèlements physiques, arrestations et détentions arbitraires.
Depuis la signature des Accords de Paix en 2001 les persécutions physiques notamment dans le Nord et à lOuest du Territoire National, ont énormément diminué en intensité. Néanmoins des actions brutales se sont abattues périodiquement sur le Quartier dArhiba, à chaque fois que les jeunes de ce quartier manifestent leur mécontentement sur linsalubrité de leur quartier, sur la politique ciblée du chômage imposé aux jeunes, pour les dégradations sociales et constamment en spirale.
La LDDH avait mis en relief ce regain de répression dans ses communiqués
1. du 10 juin 2004 sur les manifestations des jeunes chômeurs à Arhiba, rapidement réprimées par des interventions musclées des Forces armées ;
2. du 11 décembre 2004 sur la fusillade dArhiba, faisant tristement penser au massacre dArhiba du 18 décembre 1991.
Durant la période électorale sest déroulée massivement : des séries darrestations, de répressions, de détentions arbitraires, et même les locaux de lOpposition ont été saccagés (avec plusieurs blessés) le jour du scrutin et occupés pendant trois jours successifs (durant les mois de mars, avril, mai 2005).
– III) Sur la Non Application des Accords de Paix.
Après des présidentielles aux taux de participation insignifiants, après pratiquement la reconduction par aménagement dune équipe fidèle au maintien de limpunité, au maintien dune politique de fiasco social et économique, au maintien du principe des détournements des Biens et des Fonds publics, au maintien de la non application des Accords de Paix signé entre le Frud-Armé et le Gouvernement le 12 mai 2001 ;
Après tout refus de dialogue avec les Partis de lOpposition, avec les Centrales Syndicales reconnues par le BIT ;
Après toutes les souffrances physiques et morales subies par la quasi majorité des Djiboutiens(nes), aucun espoir nest en vue.
Alors que faire ?
M.NOEL ABDI Jean-Paul