15/08/05 (B311) Sans n’avoir l’intention de salir la réputation d’un disparu, il est un devoir de mémoire qui n’appartient qu’aux vivants et j’en assume la responsabilité pour que les générations actuelles et futures soient informées. (Lecteur)

Après le décès de M. Ali Roubah, je souhaite apporter des précisions sur son passé, car certains de nos concitoyens les ignorent.

J’en suis un peu géné, mais notre génération a un devoir de mémoire et quelles que soient nos traditions, j’assumerai les critiques que je formule à propos d’une personne qui est passée dans l’au-delà.

En principe, à partir de l’instant où il décède, toutes les critiques doivent se taire, afin que le défunt repose pour toujours face à sa conscience et à ses actes.

Que personne ne se méprenne, je ne dérogerai pas à cette règle ancestrale.

Ce ne sont pas des critiques que je formule, mais simplement la diffusion de certains points qui concernent Ali Mohamed Awad dit Ali Roubah. Contrairement au passé élogieux qui a été dressé par le journal La Nation, il fut l’un des grands « criminels » de la période coloniale et à la solde des autorités dirigeantes.

C’est la raison pour laquelle, en 1977, après « l’indépendance » de Djibouti, il s’est enfui vers le Yémen craignant les représailles. Comme nous tous, il a vite constaté que notre pays n’avait pas acquis son indépendance mais avait seulement changé de maître.

Aussitôt, ses anciens amis Gouled et Guelleh en particulier, ont tenu à le rassurer en lui promettant l’impunité aboslue. Reconverti dans les travaux publics, il a dû son succès à un client important. Devinez qui était-ce ?

La France, bien entendu ! Celle qui l’avait appointée comme tortionnaire. Le même tortionnaire deviendra ensuite député alors qu’il avait activement participé à la chasse aux souverainistes : un comble dans le royaume de Gouled-Guelleh. Alors que les vrais combattants sont, soit morts dans la misère et l’anonymat, soit exilés et en fuite comme Omar Osman Rabeh.

Ne vous y trompez pas, Ali Roubah, Ali Silay, Ali Aref Bourhan, Guelleh, Gouled et d’autres appartiennent à la catégorie : collabo – criminels.

Dieu jugera ceux qui sont morts, les autres devront encotre attendre la véritable indépendance de Djibouti pour assister comme acteurs … à leur procès.

D’ici là, une seule chose à faire : travaillons dur pour parvenir à la libération de notre pays et pour donner la véritable indépendance au Peuple auquel nous appartenons.

Quant à Ali Roubah, je ne peux que souhaiter pour lui, à titre posthume, que Dieu le juge en toute équité et avec sa grande mansuétude. A partir du moment où il l’a rappelé à lui, ce n’est plus à nous de le faire et j’ai rempli mon devoir de mémoire face à l’histoire.

Vive Djibouti libre, à bas les colonisateurs et les collabos.