13/09/05 (B315) Face à la montée de la tension sociale, les hautes autorités se rendent à l’évidence et acceptent de faire des pas en arrière. La direction du travail donne un avis négatif sur une prodécure de licenciement. De son côté, le Comité des Sages du Port, dans un effort de dialogue, repousse le préavis de grève du 14 septembre à une date ultérieure.

_________________ 1 – Avis de la direction du travail, favorable à l’arrêt de la procédure de licenciement à l’encontre d’Hassan Ali Ahmed.

REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
Unité-Egalité-Paix

 

Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale
Direction du Travail et des Relations
a
vec les Partenaires Sociaux

LE DIRECTEUR

A
MONSIEUR LE DIRECTEUR DU PORT

OBJET: Licenciement de M. HASSAN ALI AHMED

Suite à la correspondance de l’Inspecteur du Travail au sujet de différend opposant M. HASSAN ALI AHMED, gestionnaire des élingues au Port que vous dirigez et devant la rigidité de la position que vous avez manifestée à l’égard de sa recommandation par laquelle, celui-ci vous demandait de réintégrer l’intéressé à son emploi.

J’ai l’honneur de vous faire connaître que je persiste à penser que la brutalité de la décision de licenciement prise à l’égard de ce travailleur, d’une valeur exceptionnelle, qui a été décoré lors du 20 e anniversaire du terminal à conteneur pour je cité « reconnaissance d’une précieuse et loyale contribution au développement du terminal à conteneur », n’est pas conforme aux dispositions du règlement intérieur régissant le personnel (celui-ci n’envisage le licenciement qu’à l’issue de 3 e faute, d’ailleurs, le non respect des dispositions de règlement intérieur fait transformer le Port en une zone de non droit ou règne l’arbitraire absolu) dans ce domaine, ainsi que, celle de la convention collective et d’une façon générale à la législation du travail en vigueur et à la pratique nationale qui font que toutes mesures de licenciement doivent résulter d’un texte, comme elle est contraire à un grand principe du droit : celui de la proportionnalité de la sanction prise par rapport à la gravité de la faute commise.

Or, il résulte de l’examen du dossier de l’intéressé, que celui-ci qui a été confirmé dans ses fonctions à la suite d’une période d’essai au cours de laquelle, il a donné entière satisfaction suivant les termes de la lettre de confirmation figurant dans son dossier n’a fait l’objet d’aucune sanction antérieure ne serait – ce qu’un avertissement, en vingt cinq ans de service, avant cette mesure volontairement extrême dont il vient de faire l’objet et que toujours l’examen de son dossier n’apporte aucun élément pouvant justifier cette mesure socialement dramatique, en ce qu’elle livre une famille de huit enfants à la misère que constitue la situation de chômage, sans oublier la destruction de la carrière d’un employé exemplaire conformément à son passé professionnel.

Compte tenu des arguments que je viens d’exposer et surtout de la situation actuelle de l’emploi en République de Djibouti qui, à mon avis, incite peu à recourir à des mesures de licenciement. Je vous demande de bien vouloir revenir sur votre projet de licenciement et d’envisager la possibilité de commuer celui-ci en une autre sanction qui serait une mise à pied par exemple.

Dans l’attente d’une réponse prompte, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de ma parfaite considération.

 

LE DIRECTEUR DU TRAVAIL
ET DES
RELATIONS
AVEC LES PARTENAIRES SOCIAUX

GUEDI ABSIEH HOUSSEIN

AMPLIATIONS:
:• M. le Ministre de l’Emploi
• M. le Représentant du gouvernement

_____________________________________________________
TEL :(253) 35.18.38 BP: 170 FAX: (253) 35.72.68
E. mail : mesn@intnet.dj

_________________________ 2 – Avis du Comité des Sages du Port.

COMITE DES SAGES DU PORT

Djibouti, le 11 /09/2005

 

Communiqué aux Travailleurs (euses) du Port

Les membres du comité des sages ont tenu une réunion exceptionnelle le dimanche 11 sept 2005, pour trouver une solution pacifique interne face à la crise syndicale/direction.

  • Considérant l’acceptation d’un dialogue constructif par la Direction Général du Port, reconnaissant toujours notre légitimité depuis la crise de 27 janvier 2004.
  • Mesurant toute la portée et l’impact financière et économique qu’elle aura sur le poumon vital de notre république. Il serait nécessaire et même primordial d’envisager une autre issue en vue de trouver une solution négociée.
  • En attendant, l’issue de cette négociation entamé par les membres du comité de sages, nous informons aux travailleurs (euses) d’avoir le sang froid et de se patienter, d’une manière d’hypothétique le dialogue social constructif.

Cependant, nous informons à l’ensemble de personnel un report au préavis de grève initialement prévu le Mercredi 14 septembre 2005, à une date ultérieure qui vous sera communiquée.

Chers(es) collègues, nous devons servir de relais au dialogue qui a toujours prévalu et non adopter une attitude contraire aux réformes engagés par notre gouvernement mais au contraire d’accompagner ces changements de la nouvelle donne du DPI pour faire valoir nos droits et prérogative en conformité avec la législation en vigueur.

Tel est le devis

ACTION – NEGOCIATIONS ET VALORISATION DES RESULTATS

 

Vive les Travailleurs (euses) du Port
Vive le Port de Djibouti

COMITE DES SAGES