03/10/05 (B318) Communiqué de l’UDT sur la situation sociale au port.


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Djibouti, le /10/2005

COMMUNIQUE

De prime abord, 1’U.T.P condamne fermement les exploitations à des fins politiciennes des revendications professionnelles des travailleurs du port faites par les partis politiques de l’opposition (sur les scènes nationale et internationale).

Cependant, les différends collectifs opposant l’Union des Travailleurs du Port à la Direction du Port, suite au non respect des textes en vigueur par la Division des Ressources, ont pris de tournure inquiétante.

Pour mettre, définitivement, un terme au procès d’intention dont elle est victime depuis le 24 septembre 05, l’Union des Travailleurs du Port a l’honneur de porter à la connaissance des autorités compétentes de l’Etat et de l’opinion publique nationale que les accusations de sabotage ou d « agitation politique» lancées à son encontre ne sont pas fondées. L’Union des Travailleurs du Port qui n’ a revendiqué que la stricte application des textes en vigueur dans notre pays n’a jamais eu un quelconque lien avec les partis politiques de l’opposition et a toujours exercé ses activités dans la transparence et dans le respect de cadre défini par les législations nationales.

Ainsi, l’UTP n’a jamais cessé d’informer les autorités compétentes sur le tenant et aboutissant du conflit collectif qui perdure au Port.

Afin de dissiper tout malentendu ou toute suspicion sur les actions entreprises par notre institution, nous avons jugé important de retracer l’historique des faits en mettant en relief les procédures régulières suivies dans le cadre de nos revendications professionnelles.

Les transgressions répétées des normes nationales de travail par la Division des Ressources Humaines ont engendré des différends collectifs entre l’UTP et la Direction du Port.

– Le 17 mars 2005, suite au refus de la Direction de se conformer aux accords collectifs du 29 mars 2004, nous avons fait appel aux services du Représentant du Gouvernement pour la conciliation.

– Le 24 mars 2005 nous avons saisi l’inspection de travail qui, dans ses sentences, a confirmé les irrégularités dénoncées par l’UTP et a demandé aux autorités du port d’annuler des décisions entachées d’illégalité. La conclusion de l’inspection de travail fut classée sans suite par les autorités portuaires.

Les harcèlements de délégués et les sanctions arbitraires se sont intensifiés.

– Le 30 juin 2005 nous avons alerté les plus hautes autorités compétentes de l’Etat (les autorités de port et des zones franches ; le ministère de l’équipement et de transport et le Ministère de l’emploi) sur la dégradation de climat social : découragements, craintes et méfiances des employés. Nos multiples recours n’ont pas abouti et la tension sociale a atteint son apogée.

– Le 27 août 2005 nous avons saisi l’autorité suprême du Pays son excellence Monsieur le Président de la République S/C Premier Ministre.

– Le 10 septembre 05, à l’issue d’une assemblée générale, nous avons lancé un préavis de grève. Ultime recours pour contraindre la direction à accepter l’ouverture de dialogue sociale.

– Le 14 septembre 05 nous avons déclenché un arrêt de travail pacifique. Les Plus hautes autorités de l’Etat dont son excellence le Premier Ministre et Chef de Gouvernement par intérim et le ministre de l’emploi ont contraint les autorités portuaires d’accepter l’ouverture de dialogue social sous l’égide de ministère de l’emploi. La grève a été aussitôt suspendue.

– La délégation du Port qui avait demandé le 17 septembre un délai d’une semaine pour faire ses propositions, a décidé, le 24 septembre, de boycotter la médiation du ministère de l’emploi entamée le 14 septembre 05 dans le cadre de pourparlers entre I’UTP et la Direction. Le même jour, le Président des autorités de port et zones franches et le directeur général du Port ( qui étaient absents les 14 septembre c’est-à-dire à la date des faits) ont été induits en erreur et des sanctions sévères furent prises à l’encontre des dirigeants de l’UTP. 36 membres de l’UTP sont licenciés.

– Le 24 septembre 05, au cours d’une réunion extraordinaire qui s’est tenue au siége de l’UTP, les travailleurs en colère suite aux licenciements de leurs dirigeants ont exigé l’arrêt de travail pacifique à 22h 00.

Certains dirigeants de I’UTP et les travailleurs qui ont participé à la grève furent incarcérés à Nagad pendant plus de quarante huit heures ; 12 dirigeants de l’UTP se trouvent toujours détenus à la prison de Gabode.

L’ Union des travailleurs du port qui défend les intérêts socioprofessionnels des travailleurs qu’elle représente a été diabolisée par les autorités portuaires.

Nous faisons appel aux autorités compétentes de l’Etat pour que soient reconsidérées les sanctions sévères prises à l’encontre des membres de l’UTP et d’autres travailleurs suite aux événements du 14 septembres.

Egalement l’UTP demande l’ouverture d’une enquête afin de déterminer l’exactitude matérielle des accusations portées par les autorités portuaires à l’encontre de l’UTP.