04/10/05 (B318) LDDH : lettre ouverte à Monsieur Ali Guelleh, Chef de Cabinet de la Présidence de Djibouti au sujet des exploitations humaines et des dégradations de l’environnement.


Le Président


LETTRE OUVERTE
A MONSIEUR ALI GUELLEH CHEF DE CABINET
DE LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI.
DU 4 OCTOBRE 2005
SUR LES EXPLOITAITONS HUMAINES
ET LES DEGRADATIONS DE L’ECO-SYSTEMES ;

Sourate 28
AL-QASAS (LE RECIT) -88 versets.

1. T’ä, Sïn, Mïm.
3 Nous te racontons en toute vérité, l’histoire de Moïse et de Pharaon, à l’intention des gens qui croient.
4 Pharaon était hautain sur terre ; il répartit en clans ses habitants, afin d’abuser de la faiblesse de l’un d’eux : Il égorgeait leurs fils et laisser vivantes leurs femmes. Il était parmi les fauteurs de désordres.
5 Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeants et en faire les héritiers…
76 …En vérité, Coré (Karoün) était du peuple de Moïse mais il était empli de violence envers eux. Nous lui avions donné des trésors dont les clefs pesaient lourd à toute une bande de gens forts. Son peuple lui dit : « Ne te réjouis point. Car Allah n’aime pas les arrogants.
77 Et recherche à travers ce qu’Allah t’a donné, la Demeure dernière. Et n’oublie pas ta part en cette vie. Et sois bienfaisant comme Allah a été bienfaisant envers toi. Et ne recherche point les corrupteurs…
83 … Cette Demeure dernière, Nous la réservons à ceux qui ne recherchent, ni à s’élever sur terre, ni a y semer la corruption. Cependant, l’heureuse fin appartient aux pieux.
84 Quiconque viendra avec le bien, aura meilleur que cela encore; et quiconque viendra avec le mal, (qu’il sache que) ceux qui commettront des méfaits ne seront rétribués que selon ce qu’ils ont commis…»
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Monsieur Ali Guelleh

Permettez moi de vous saisir par cette Lettre Ouverte, afin d’attirer votre aimable attention sur la situation dramatique de nos compatriotes de la Région de Dikhil plus particulièrement les populations du Lac Assal ; qui vivent dans des différentes situations dramatiques d’exploitations depuis ces dernières années et qui aujourd’hui pour certains d’entre eux, qui travaillent pour vous, se retrouvent contraints à manifester leurs désespoirs, leurs désarrois et leur détermination à survivre.

Quant à la police et/ou la gendarmerie ils ont, probablement, été contrainte(s) d’effectuer la corvée de les emprisonner à Nagad, ou dans des Arrondissements.

Comme vous le savez vos anciens travailleurs de la Société d’exploitation du sel du Lac Assal, avant le refus de l’Ethiopie qui aurait trouver des mines de sel de germe dans la Zone Afar d’Ethiopie voisine, n’ont jamais été indemnisés.

Il est vrai que durant des années, sans vergogne, nos compatriotes de cette région ont été exploités en les faisant travailler dans des conditions de sécurités et d’hygiènes insupportables et inhumaines.

En effet ces travailleurs parfois en été sous 55°Celsius de chaleur, pelles et pioches à la main sans aucun gant ni paire de souliers afin de les protéger contre les érosions physiques du sel ; avec un paiement dérisoire de 10 à 20 francs le sac de 25kg, sans aucune assurance maladie ou accident de Travail, pas même auprès de l’Organisation de le Protection Sociale (OPS), ces travailleurs surexploités ont vu du jour au lendemain leur chantier provisoirement fermé sans aucun préavis, et surtout sans aucune indemnisation.

Il est vrai que le fait que vous soyez le « puissant» Chef de Cabinet du Chef de l’Etat de la République de Djibouti et important membre de l’ «industrie » en matière de l’exportation du sel du Lac Assal devrait en principe vous inciter à prendre des décisions courageuses afin d’apporter assistance à nos populations de cette région pratiquement désertique où les droits des ressources humaines sont constamment piétinés.

Il est aussi de votre devoir de donner ordres à la police de relâcher sans condition aucune les 140 détenus arbitrairement depuis une semaine à Nagad (Ecole de Police), sans compter ceux qui seraient probablement retenus dans d’autres lieux.

En tant que Chef de Cabinet de la Présidence de la République, vous êtes chargé de la protection de l’Environnement et de la surveillance des exploitations à outrance comme par la Société d’exploitation et d’exportation du sel du Lac Assal (zone dont l’écosystème doit être protégé, d’autant plus qu’aucune études préalables sur les impacts dans l’écosystème avec tous les risques consécutifs à la défiguration du paysage sans des solutions préconisées en vue de pallier aux différents dangers.).
Comme vous devez le savoir des mesures urgentes doivent être prises contre l’exploitation sans aucune étude préalable sur les dangers pour l’écosystème suite à la nouvelle politique sur les exploitations démesurées en vrac.

Questions complémentaires

Est-ce que cette Société qui exploite le sel du Lac Assal est-elle exonérée (à quel titre et en vertu quel texte législatif) à s’acquitter de tout impôt?

Il est vrai que cette Société n’a effectué aucun investissement industriel, elle s’est uniquement contentée d’utiliser une main-d’œuvre surexploitée et payée à bas prix sans aucune assurance Sociale.
Combien de milliers de tonnes ont échappé aux impôts durant l’exportation vers l’Ethiopie ?

Combien de milliers de tonnes viennent d’être embarqués en vrac sur le premier navire (dit de prospection non gratuite) , et à combien, grosso modo, se chiffre la perte sur les taxes imposables en principe ?

Pourquoi vous ne proposez pas au Chef de l’Etat la mise en œuvre de l’exploitation du sel de la mer qui est un des débouchés industriels inépuisables à portée de la main ?

En effet la mer est à quelques pas du Lac Assal, et il suffit de très peu d’investissement pour permettre en priorité aux populations de cette zone déjà expérimentées l’ouverture d’emplois permanents.

Avec mes sentiments déférents.
NOEL ABDI Jean-Paul