04/10/05 (B318) LDDH : Lettre ouverte du 31 septembre 2005 à Monsieur Yacin Elmi Bouh.


Le Président


Lettre ouverte du 31 septembre 2005

à Monsieur Yacin Elmi Bouh

Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation




Djibouti, le 31 septembre 2005

A
M. Yacin Elmi Bouh
Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation.

Monsieur le Ministre,

Je suis toujours à votre entière disposition pour vous apporter mes suggestions et aussi mes remarques tant au niveau de la décentralisation que sur mon soutien pour vous aider à trouver des solutions viables, d’une manière générale, au délicat problème des Réfugiés.

Sur la décentralisation : des textes ainsi que des dispositions préalables sont tout d’abord nécessaires et avec votre accord je ne manquerais pas de vous soumettre nos points de vue en tant que Défenseurs des Droits de l’Homme.

Quant au problème des Réfugiés, permettez moi de vous soumettre ci-après, quelques propositions écrites et si certains points nécessitent des précisions je suis à votre agréable attention.

Il est vrai que le Gouvernement Djiboutien a décidé la clôture du Camp d’Aour Aoussa, et qu’une grande partie des réfugiés somaliens ont naturellement perçu les frais de libres rapatriements même si très peu auraient franchi la frontière vers la Somalie.

Quant aux Réfugiés Ethiopiens et Erythréens, ils auraient fui le Camp de peur d’être refoulés.

Actuellement le HCR délivre des cartes d’identité temporaires pour tous les Erythréens auparavant démunis, et pour 51 réfugiés « mandated » ce qui est très appréciable.

Par contre les 109 réfugiés Ethiopiens (52 heads famillies), qui avaient rempli les critères internationaux sur les réfugiés, et leur avaient donné droit à l’asile par le Gouvernement Djiboutien, en l’occurrence le Ministère de l’Intérieur, reste dans l’insécurité.

Il est difficile de comprendre la décision du HCR qui soutiendrait que le Gouvernement djiboutien serait revenu sur ses décisions antérieures et ce sans justifications officielles.

Il est vrai que les réfugiés qui avaient obtenu le droit d’asile des réfugiés, vivent en ville sans pièces d’identité temporaires et sont à la merci de la moindre rafles avec évidemment tous les risques que comportent une « reconduction » ou plus exactement l’expulsion vers le pays qu’ils ont fui par peur pour leur vie, par peur de la répression ;

– Conscient de votre volonté à trouver une issue à ces cas humanitaires ;
– Apprécions vos décisions de tempérer cette situation le temps de vous permettre de mieux la cerner dans l’intérêt de ces personnes fragilisées de par leur statut ;

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) ne peut que vous épauler dans vos recherches des solutions viables pour les 109 Ethiopiens et les 74 Erythréens du Camp d’Aour Aoussa.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) vous prie de bien vouloir demander officiellement au HCR ainsi qu’à la Communauté Internationale de nous assister à trouver un pays d’Accueil pour les réfugiés Ethiopiens et Erythréens du Camp d’Aour Assousa actuellement à Djibouti ville.

En attendant, je vous prie Monsieur le Ministre de bien vouloir accorder des pièces d’identité temporaires aux 109 Ethiopiens, en attendant la réponse d’un pays d’accueil.

Quant aux 74 Erythréens, je pense que le HCR semble disposé à régulariser leurs situations, néanmoins je vous serais reconnaissant d’accorder votre aimable attention à cette affaire.

Avec mes sentiments déférents et fraternelles.
M. NOEL ABDI Jean-Paul