05/10/05 (B318) Commentaires sur l’annonce de la rupture des accords de mai 2001. Le silence est bien plus confortable ! (ARDHD)

Lorsque les accords de Mai 2001 avaient été signés, dès l’origine, nous avions exprimé le plus grand septicisme. Ahmed Dini ayant quitté notre monde, nous ne ferons aucune remarque à ce sujet, qui puissent le concerner de près ou de loin ou qui puisse entacher sa mémoire ni les glorieux combats qu’il a menés.

Il était clair que ces accords étaient des accords de circonstance, car ils arrangeaient les deux partis. En particulier, pour Guelleh, qui devait intervenir alors à Bruxelles afin d’obtenir la confiance de l’Union européenne, il était important de produire un accord, même s’il savait déjà qu’il n’en respecterait aucun des termes.

Aujourd’hui, l’ARD ou le FRUD-Armé dénonce, avec un certain courage, ces accords. Nous saluons cette décision, car il était impossible de l’éviter, faute de réciprocité de la part du Gouvernement djiboutien.

Que fait Guelleh en réaction ? Rien. Un aveu ?

Rien ! Il ne communique même pas sur le sujet. Son silence est un aveu pour les observateurs. S’il n’a rien à dire, c’est qu’il est coupable des points qui lui sont reprochés par le Frud-Armé, ARD ! CQFD.

Mais voilà, que va-t-il se passer maintenant ?

Les Nations européennes et la France en premier auraient pu intervenir pour proposer « des bons offices » ou « un arbitrage ». Rien, silence radio aussi de ce côté-là.

La dénonciation d’un accord de cet importance, qui mettait un terme à une décennie de combat est un point capital : nous l’avions comprise (reçue) comme une sorte de « déclaration de guerre ». Franchement hostiles à toute action armée, nous ne souhaitons surtout pas la reprise des combats sur le terrain, car ce serait un poids supplémentaire pour les familles, le peuple et l’économie. Mais nous ne sommes pas hostiles à ce que la partie laisée et victime use de toutes les pressions possibles, y compris et en particulier, la communication, l’interpellation publique et officielle des Nations, via leurs Ambassadeurs résidents et la Commission de Bruxelles.

L’opposition n’a rien dit
A vrai dire, depuis le communiqué de dénonciation, c’est aussi le silence total, côté opposition. Aussi bien à Djibouti, que dans les milieux qui se disent de l’opposition : ARD représentation en France, FRUD en France, MRD et sa section bruxelloise. Pas un mot, pas un communiqué, pas une déclaration.

Bon, on a dénoncé les accords pour se soustraire à une responsabilité devant l’histoire et face à nos descendants. Mais, cette formalité accomplie, la vie continue.

De plus, comme le mois de Ramadan a commencé, ce n’est plus le moment d’engager des hostilités, ni une épreuve de force. On verra après …

Et ainsi la vie continue. Guelleh dicte et soumet. Guelleh achète certaines oppositions. Guelleh accumule les richesses. Guelleh emprunte au nom des Djiboutiens. Guelleh torture. Guelleh emprisonne et libère selon son bon vouloir.

Et après, me direz-vous ? On s’y est habitué. Chaque année, c’est un peu plus dur pour boucler la fin de mois. Mais en tant que Djiboutiens, on sait s’adapter. Et on continuera longtemps à rêver à la fin du régime, à l’instauration de la Démocratie, à un chef honnête et juste et à un retour à la croissance, avec le plein emploi.

Mais moi, personnellement, calfeutré derrière mes volets, craignant la délation, je ne léverai pas le petit doigt pour changer les choses. Ce n’est pas de mon ressort ni de ma responsabilité, mais de celui exclusif de mes voisins. En tout cas, je ne sortirai de chez moi, que le jour de la victoire, pour récolter ma part du fruit.