24/10/05 (B321-A) LDDH : manifestation des taxis et des transporteurs – plusieurs incarcérations d’office. Manifestation des mères de famille et des collégiens / lycéens. Alerte sur des détournements publics de fonds.


Le Président

COMMUNIQUE DE PRESSE
DU 23 OCTOBRE 2005
SUR LES GREVES DES BUS ET DES TAXIS
SUR LES MANIFESTATIONS DES COLLEGIENS, LYCEENS
ET DES MERES DE FAMILLES


Questions liminaires :
Qui squatte les caisses contenant les milliards de francs Djibouti de la Société Internationale des Hydrocarbures (SIHD) , SA (Société Anonyme)?
Halte au Détournements des Fonds publics !

Appel pour la constitution d’un Audit International afin de déterminer les auteurs des Détournements des Fonds Publics et des Biens Sociaux.

Le 22 octobre 2005, le syndicat des bus et des taxis a décrété une grève, afin d’attirer l’attention des contribuables djiboutiens sur le manque de cohérence du Gouvernement qui augmente unilatéralement les prix de l’essence sans appliquer le principe (de la péréquation) de la compensation des hausses des prix des hydrocarbures en faveur des Bus et des Taxis.

Les membres de ce syndicat entendaient protester contre l’aggravation de la cherté de la vie et la perte de leur pouvoir d’achat.

Aujourd’hui 23 Octobre 2005, une vingtaine de chauffeurs de Bus et de Taxis ont été incarcérés au Commissariat de Police ; L’ensemble des Bus et des Taxis observe depuis hier une grève générale et les élèves sont obligés, sac sur le dos, de faire des kilomètres pour suivre leurs cours.

Face à ces épreuves pénibles ; face à l’augmentation de la cherté de vie, les collégiens et les lycéens ont bruyamment manifesté pour exprimer leur colère contre les souffrances financières et morales imposées à leurs parents ;

Pour leur part, les mères de famille ont, elles aussi, manifesté hier 22 octobre 2005 pour exprimer leur désarroi face à toutes ces mesures antisociales qui battent leur plein depuis quelques mois.

En effet depuis la dernière élection présidentielle, enregistrant un des taux de participation le plus faible du monde, le peuple djiboutien connaît une augmentation effrénée de son niveau de vie, alors que les indices salariaux sont bloqués depuis 1986, que des retards de salaires pour les Agents de l’Etat perdurent depuis 1996 et que le droit à la gratuité des soins pour les plus nécessiteux est violé par des mesures présidentielles.

Ainsi, il est même devenu difficile d’enterrer ses morts, surtout si la famille du défunt n’a pas d’argent pour retirer le corps ; et chaque jour passé dans la morgue augmente inexorablement la facture à payer : 5.000 FD par jour, comme s’il s’agissait- d’une entreprise commerciale semblable aux Magasins Généraux du Port.

A Djibouti on n’a donc plus le droit d’enterrer ses morts sans argent cash pour le ministère de la Santé : en vertu de quel Texte législatif ?.

Est-ce que le nouveau Ministre de la Santé pense plutôt en terme de rentabilité du service de Santé, sans égard au droit d’enterrer pour les plus nécessiteux et en violation du droit aux soins prévus par le Pacte des Droits Economiques Sociaux et Culturels ?

Est-ce que la Société Internationale des Hydrocarbures de Djibouti a opté pour des financements illicites en violation de son statut, paralysant ainsi la péréquation en faveur des Transports en commun, des boulangeries, de l’ONED, de l’EDD ?

Il est temps que les dirigeants de l’Etat prennent les mesures nécessaires pour mettre fin à ces répressions économiques et sociales infligées au peuple djiboutien depuis ces dernières années.

Par conséquent :

Dans le cadre de la prévention des conflits la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) estime qu’il est plus qu’urgent que le Gouvernement accepte un Audit International pour déterminer d’une manière claire et sans ambiguïté les auteurs et les commanditaires des détournements des Fonds Publics notamment au niveau des Etablissements publics ou/et ceux mis en concession illégale.

De même, la LDDH invite le Gouvernement à prendre toute la mesure du poids insupportable imposé à ces agents économiques privés que sont les conducteurs de bus et de taxis, au prétexte d’un renchérissement international du prix du baril : Il convient d’appliquer les mécanismes de péréquation prévus dans la mission de l’ancien Etablissement Public des Hydrocarbures (EPH) devenu, selon des conditions opaques, l’actuelle SIHD ( Société Anonyme).

M. NOEL ABDI Jean-Paul