25/10/05 (B321-A) La grève de tous les dangers pour Guelleh, qui part pourtant pour se faire photographier avec le Roi d’Arabie et pour quémander de l’argent. (ARDHD)

Après avoir laissé entendre qu’il y avait eu un accord partiel dans le conflit qui oppose le Gouvernement et les syndicats de transporteur, l’ADI corrige sa copie aujourd’hui et elle nous annonce que les négociations sont dénoncées et qu’elles sont au point mort. Le Gouvernement rejette, bien sur, la faute sur les syndicalistes.

En fonction du passé, nous avons de bonnes raisons de penser que le Gouvernement ne respecte pas ses accords. Alors Guelleh sort les menaces : réquisitions, intervention de l’Armée qui aurait déjà fait plusieurs morts, dont un lycéen, tué par balles et un autre blessé, évacué sur Peltier.

Nous sommes dans une situation d’escalade et nous répétons que la grève des transports doit être prise très au sérieux et doit être gérée par la concertation et surtout dans le respect des engagements et des partenaires.

Est-ce la raison pour laquelle Guelleh part pour l’Arabie, rencontre le nouveau roi ? Là-bas, il aura la paix et il laisse les Ministres prendre les décisions dans le désordre et avec une stratégie, qui le moins que l’on puisse, manque de clarté et de cohérence.

Cette grève si elle se poursuit, pourrait-elle conduire à la chute du régime ? Impossible à prédire, mais si c’était le cas, il faut s’attendre malheureusement à des actes sanglants et barbares. Nous le redoutons aujourd’hui et nous espérons avec force que la situation se calmera et que le régime, au lieu de chercher à passer en force comme à son habitude -en terrorisant les populations, en tuant des enfants et en emprisonnant des citoyens pour les torturer-, se rendra à la raison et appliquera des accords négociés et équilibrés.

Les syndicats des transports n’ont pas lancé les mots d’ordre de grève pour rien. C’est que leur situation devient intenable et que les adhérents sont au bord de la faillite : leur position est justifiée. Alors à Guelleh de trouver des solutions

… Mais il estime avoir mieux à faire en se faisant photographier aux côtés du roi d’Arabie, avant de lui demander de l’argent pour s’enrichir davantage (et qui sait, évoquer un plan possible d’expulsion des forces françaises ?), pendant que le désastre est aux portes de Djibouti et que l’on frôle le drame irréversible.

________________________________ Extrait de l’ADI

Les négociations entre les syndicalistes du transport en commun et le pouvoir public presque caduques

DJIBOUTI-(ADI)-24 octobre- Djibouti affiche une image de ville morte car tous les secteurs d’activités du pays se trouvent bloqués en raison de la grève des syndicats des bus, des minibus et des taxis laquelle entame aujourd’hui leur 3e jour. 

Dès le premier jour de la grève, le gouvernement représenté par le ministre du Transport, le ministre des Finances et le ministre de l’Intérieur a tenu une table ronde avec les syndicats avec lesquels il est parvenu à un compromis provisoire prévoyant d’un côté, la reprise des activités de transport et d’un autre, la poursuite des négociations portant sur les coûts des carburants pour ce lundi. 

Selon le gouvernement, les syndicats n’ont pas tenu leur promesse en poursuivant la grève qui a paralysé différents secteurs clés de l’économie nationale tels que le secteur de l’éducation où beaucoup d’étudiants n’ont pas pu se rendre à leurs établissements, le secteur de la santé où des nombreux patients n’ont pu trouvé de moyens de transport pour se soigner …etc. 

Voyant l’ampleur de la situation, le gouvernement a publié hier un communiqué dans lequel il indique à l’intention des syndicats qu’il prendrait toutes les mesures nécessaires pour assurer la continuité de ce service public, allant même jusqu’à parler de la réquisition des moyens de transport. 

Le gouvernement use de ses propres moyens en donnant feu vert à l’Armée Nationale où déjà depuis hier, les éléments des forces armées djiboutiennes ont mis à contribution leurs bus de transport sur l’axe Djibouti-Balbala afin de desservir la banlieue de Balbala qui demeure la zone la touchée par cette grève. 

De leur côté, certains propriétaires de bus se sont joints à cet élan de solidarité au profit de la population affectée par ce mouvement déclenché par les syndicalistes. 

Les négociations entre les syndicalistes du transport en commun et le pouvoir public sont restées au point mort. C’est pourquoi le comité des sages à fait savoir ce soir sa disponibilité à contribuer aux pourparlers entre les deux parties protagonistes. 

En outre, le Médiateur de la république supervisera désormais les négociations entre le gouvernement et les syndicalistes du transport en commun.