04/11/05 (B322) La partie civile adresse des informations complémentaires au Président de la 17ème Chambre. Il ne fait plus aucun doute que la décoration « en urgence » du Général Zakaria pourrait avoir été décidée en haut lieu pour interfèrer dans la décision judiciaire. (ARDHD)

Nous avons été informés du fait que la Partie civile avait adressé des documents complémentaires au Président de la 17ème Chambre. Cette pratique est légale, même si elle est peu souvent utilisée.

Jusqu’à ce jour nous nous étions refusés à avertir le Président du fait par exemple, que la Presse djiboutienne chantait déjà la condamnation de l’ARDHD et de son Président.

Maintenant les choses ont changé et nous retrouvons notre liberté de répondre.

Pourquoi adresser de nouvelles informations à la Justice, alors que l’affaire a été plaidée publiquement et que toutes les parties ont bénéficié du temps demandé et d’une écoute remarquablement attentive des magistrats ? Il convient de le souligner.

Il y a plusieurs raisons :

– la première est que les avocats de la Partie civile pourraient estimer que leur prestation n’a pas été aussi brillante que Me Aref se plait à le claironner dans les journaux djiboutiens, tout acquis à la cause des dignitaires du régime,

– la seconde est que rien ne permet de dire que le Président de l’ARDHD sera condamné et qu’ils ont peut-être mesuré l’ampleur du désastre, non seulement après les témoignages : torture, corruption, liens avec des organisations … , mais aussi la brillante plaidoirie de Me Calatayud.

– la troisième est que personne n’a pris au sérieux les moyens utilisés pour tenter de déstabiliser les témoins : témoignages suspects, avis de recherche pour terrorisme et autres fantaisies qui ne donnaient pas un parfum de vérité ..

Donc ses avocats ne seraient pas convaincus d’avoir gagné la cause défendue par le Général Zakaria et comme il faut gagner à tout prix, pour étouffer le site de l’ARDHD, ils utilisent, avec la complicité des autorités diplomatiques françaises, les moyens les plus lourds.

D’abord on choisit (apparemment) ce moment pour nommer Zakaria en tant que Commandeur de la Légion d’Honneur, même si cela pouvait comporter un risque non négligeable de crédibilité pour l’Institution centenaire, irréprochable et prestigieuse.

Puis on écrit au Président du Tribunal pour lui faire part de ce nouvel élément, de ce brevet d’intégrité et de bonne tenue … décerné par les plus hautes autorités françaises. Ce brevet est postérieur à la plaidoirie, mais qu’importe, à ce stade, on n’hésite pas à faire dans le rétroactif …

Comme vous le constatez, les autorités diplomatiques (françaises) votent(?) Zakaria contre l’ARDHD. Pourrait-il s’agir d’une tentative d’ingérence dans le déroulement du délibéré, telle que nous pourrions la dénonçer publiquement ?

A l’ARDHD, nous sommes habitués à mener des combats et nous sommes motivés parce que nous défendons avec dignité, la vérité, les Droits de l’Homme, la Justice et la Démocratie … et surtout parce que nous ne mélangeons pas les intérêts personnels et la lutte pour le Peuple. Ce qui n’est pas forcément le cas de certains de nos adversaires. Nous excluons bien entendu Me Lachaux qui exerce sa profession selon l’éthique de sa profession.

Sachant les mauvaises relations actuelles entre la Justice et la Diplomatie française, dans l’instruction de l’assassinat du Juge Borrel, nous ne sommes pas persuadés que cette manoeuvre de dernière minute puisse avoir une influence favorable sur la Cour … elle pourrait même avoir l’effet inverse !

Profitant de cette occasion inespérée qui nous est donnée sur un plateau d’argent, avec notre Conseil, nous allons répondre et présenter de nouvelles pièces parvenues récemment à l’Association : articles de presse et cris de victoire affirmant que nous sommes condamnés, déclarations insultantes de Me Aref dans la presse contre nous, y compris et surtout la liste des 239 victimes civiles recensées : tuées, violées (nous ne donnerons pas les noms), torturées et handicapées à vie par les militaires, entre 1991 et 1999.

Au fait qui les commandait à cette époque ?

Nous poserons la question devant la Justice.

Y aurait-il encore un doute sur le fait que le moment choisi pour la décoration du Général Zakaria, n’est pas lié au hasard et que les autorités diplomatiques françaises n’hésiteraient pas à sacrifier une association humanitaire pour tenter de pérenniser la présence des forces françaises à Djibouti, même au prix « d’un baissage de pantalon ».

Alors qu’elles auraient du répondre fermement à la rupture unilatérale des relations judiciaires et qu’elles ne sont jamais exprimées sur le sujet, mais le courage diplomatique semble s’être évaporé depuis longtemps !