19/11/05 (B325) Angola Presse : Selon « Survie », la coutume d’attribuer la Légion d’Honneur à des personnes peu recommandables est de nature à discréditer sur cette haute distinction. Rappel sur la convocation de Guelleh par la Justice française.

Paris, France, 03/11 – L`ONG française « Survie » a vivement critiqué l`attribution de la Légion d`honneur, la plus haute distinction honorifique française, à trois officiers djiboutiens parmi lesquels le général Zakaria Cheik Ibrahim, Chef d`état-major-adjoint de l`Armée.

Dans un communiqué rendu public mercredi à Paris, « Survie » reproche à l`ambassadeur de France à Djibouti, Paul Angelier, d`avoir remis, le 30 octobre dernier en sa résidence, les insignes de Chevalier de la Légion d`honneur au colonel Youssouf Kayad Guelleh et au colonel Hassan Ali Kamil.

« La coutume de décerner la Légion d`honneur à des personnes peu recommandables est de nature à jeter le discrédit sur cette haute distinction nationale », souligne « Survie », qui reproche aux trois officiers, tous proches du président Omar Guelleh, d`être peu portés au respect des droits de l`Homme.

L`ONG française, réputée pour son combat en faveur d`un nouveau type de relations entre la France et l`Afrique, affirme considérer l`attribution de ces médailles comme un « acte de clientélisme » alors que « Djibouti a suspendu sa coopération judiciaire avec la France dans l`affaire de l`assassinat du juge Borrel ».

L`attribution de la Légion d`honneur au général Zakaria et aux colonels Kayad Guelleh et Ali Kamil intervient dans un climat de crispation des relations entre Paris et Djibouti, du fait de deux instructions judiciaires ouvertes en France.

La juge parisienne Sophie Clément avait souhaité entendre le 17 mai dernier le président Ismaïl Omar Guelleh dans le cadre de l`enquête sur l`assassinat, en 1995, du magistrat français Bernard Borrel à Djibouti où il travaillait comme coopérant.

Le président Guelleh, qui était patron des services secrets djiboutiens au moment des faits, n`a pas répondu à la convocation. De passage à Paris pendant cette période, le chef de l`Etat djiboutien avait été reçu à l`Elysée par son homologue français qui lui avait réitéré l`amitié de la France.

On rappelle que Djibouti abrite la plus grande base militaire française en Afrique forte de quelque 3.000 soldats.

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