16/12/05 (B329) LDDH : à propos du débât en France sur la Loi présentant les aspects positifs de la colonisation.


Le Président

DIFFUSION D’INFORMATION
DU 16 DECEMBRE 2005
SUR LE SOUTIEN DE LA LDDH
A L’INITIATIVE DU CONSEIL MONDIAL
DE LA DIASPORA PANAFRICAINE
ET DE LA SOCIETE SAVANTE DES ENCYCLOPEDISTES AFRICAINS

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) dénonce la récente loi Française d’inspiration révisionniste et néocoloniale, présentant la colonisation comme une entreprise positive. Cette loi du 23 février 2005 a déjà suscité une protestation générale dans le monde et en particulier dans les pays anciennement colonisés qui souffrent aujourd’hui encore des séquelles politiques, économiques et culturelles de cette colonisation .

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) souscrit donc pleinement à la vision du Conseil mondial de la diaspora Panafricaine et de la Société savante des encyclopédistes Africains.

Le Professeur Kapet de Bana (militant de long date du Panafricanisme) et son équipe méritent tous nos encouragements pour l’admirable et noble travail entrepris au service de la vérité de l’histoire de la colonisation.

Le troisième millénaire doit être celui du triomphe des Droits de l’Homme.

Le révisionnisme doit être combattu sous toutes ses formes.

La fin du néo-colonialisme doit être l’objectif principal d’un combat réel.

M. NOEL ABDI Jean-Paul

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COMMUNIQUE de PRESSE
du CONSEIL MONDIAL de la DIASPORA PANAFRICAINE
et de la SOCIETE SAVANTE des ENCYCLOPEDISTES AFRICAINS
sur la DEFINITION et l’ENSEIGNEMENT de l’HISTOIRE de
la COLONISATION.

COMMENT COMPRENDRE, ECRIRE et ENSEIGNER l’HISTOIRE de
la COLONISATION?

Réponse aux parlementaires français dédiée à
Madame Hélène Carrère d’Encausse, citoyenne française d’origine russe,
Secrétaire perpétuel de l’Académie Française.

La colonisation est une entreprise criminelle, sanguinaire, génocidaire d’un peuple « se disant civilisé» qui envahit un autre peuple et commet des actes de pillage et de spoliation des richesses naturelles et sociales en utilisant les forces militaires et religieuses d’oppression et de répression armées et d’aliénation culturelle par substitution des idéologies étrangères aux populations colonisées.

C’est ainsi que la colonisation européenne de l’Afrique doit être comprise et enseignée tout en notant que la civilisation européenne est une civilisation de sang versé (les révolutions sanglantes, les guerres de conquête, les guerres civiles, les guerres de religion, les guerres de sécession, etc….)

Les pays colonisateurs imposent leurs civilisations fascistes, nazies, leurs religions racistes, leurs formes de vie, leurs langues et littératures aux populations soumises, opprimées, terrorisées, en interdisant tout ce qui peut favoriser l’épanouissement des traditions des populations colonisées, dominées et pillées.

Comment sortir souverainement de la colonisation?

Seul l’exemple du Viêt-nam par la victoire de Diên Biên Phu demeure plus fiable. La révolution américaine contre la domination des colons anglais peut aussi inspirer.

En Afrique, aucun Etat n’a encore conçu un système éducatif programmant l’enseignement de l’histoire basé sur les valeurs morales et éthiques de résistance nationale contre les envahisseurs barbares colonialistes et impérialistes, tortionnaires, génocidaires, sanguinaires, spoliateurs, pilleurs, toutes ces expressions confondues qualifiant la barbarie coloniale.

C’est à quoi travaille la Société Savante des Encyclopédistes africains ayant en chantier les 240 volumes de la Première Grande Encyclopédie politique, économique, sociale et culturelle des peuples noirs colonisés, dominés, esclavagisés, exploités, spoliés, terrorisés et marginalisés.

Bien entendu, les pouvoirs néocoloniaux corrompus en Afrique retardent nos efforts et l’UNESCO, dont le « département Afrique », qui est plutôt géré par les forces rétrogrades, ne produit qu’une documentation médiocre sur l’histoire néocolonisée de notre continent, Berceau de l’Humanité, retardé dans son développement culturel, scientifique, technique et technologique par la colonisation européenne criminelle, spoliatrice.

Les supports de cet enseignement de l’histoire de la colonisation par le nouveau système éducatif que nous préconisons, seront diversement, les monuments, les grands noms panthéonisés de la résistance de mouvements populaires de libération nationale, les musées d’histoire et les laboratoires de recherche sur les phénomènes de la colonisation, baptisant les grandes institutions, universités, hôpitaux, boulevards, aviation, complexes sportifs, navires, musées et autres sites, du nom des héros de la libération par Devoir de Mémoire

Le 30 novembre 2005.

Pour le Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine
et la Société Savante des Encyclopédistes africains,
le Coordinateur international et d’orientation pédagogique et scientifique,
Professeur Kapet de BANA.

Pour en savoir plus
– Communication du Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine à la Conférence Mondiale des Nations Unies de Durban (Afrique du Sud) contre le racisme et la xénophobie du 28 août au 1er septembre 2001.
http://africa.smol.org/docs/cmdp/cmdpactu07.pdf
– Communication contributive de la Société Savante des Encyclopédistes africains et du Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine à l’UNESCO sur les Systèmes éducatifs africains. htpi/africa.smol.org/docs/cmdp/cmdp_cpress33 .pdf
– Texte du Professeur Kapet de BANA sur «la Pédagogie de la Renaissance africaine ». http://africa.smol.org/docs/crndp/cmdp actu59 .pdf
– Texte d’Aimé Césaire concernant le «Discours sur le colonialisme ».
– Ouvrage de Frantz Fanon «les Damnés de la terre ».
– Ouvrage de Kwamé N’Krumah «L’Afrique doit s’unir ».
– Testament politique de Patrice Lumumba «L’Histoire de l’Afrique doit être écrite par les africains ».
– Déclaration de Garibaldi en 1815 «Droits des Peuples à disposer d’eux-mêmes» concernant l’unité italienne.
– Ouvrage du Professeur Orino Lara «La colonisation, c’est aussi un crime ».
– Texte de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA).
– Manifeste du Mouvement International pour la Réparation (M.I.R.) et du Conseil Mondial de la Diaspora Panafricaine (C.M.D.P.) et appel aux avocats pour la REPARATION due aux victimes de la traite négrière et de la colonisation, Crimes contre l’Humanité.
http://africa.smol.org/docs/cmdp/cmdp=cpress78.pdf

– Textes des Nations Unies sur les protections des minorités.
– Et autres lois françaises contre la discrimination.

Destinataires
– Présidence la République Française
– Gouvernement français
– Union Européenne
– Gouvernement des Etats Unis
– Union Africaine
– Nations Unies
-, Organisations de défense des Droits de l’Homme:
– Amnesty International
– Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (F.I.D.H.)
– Union Interafricaine des Droits de l’Homme (U.I.D.H.)
– Action des Chrétiens pour l’Abolition de la torture (A.C.A.T.)
– Human Rights Watch (ILR.W.)
– Ligue Internationale contre le racisme et l’antisémitisme (L.I.C.R.A.)
– Secours Populaire Français
– Et autres intéressés.
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Ci-après
Un article de Dominique Raizon sur Radio France Internationale (RFI) relative à l’appel : « la liberté pour l’histoire »

Colonisation

«Liberté pour l’Histoire !»

Dans le cadre du débat sur le rôle de la colonisation, qui fait rage en France, dix-neuf historiens signent une pétition contre la «vérité officielle». Après l’intervention du président Jacques Chirac, qui a demandé au président de l’Assemblée nationale de créer «une mission pluraliste pour évaluer l’action du Parlement dans les domaines de la mémoire et de l’histoire», les chercheurs entrent en scène. Signataires de l’appel «Liberté pour l’histoire !», les historiens revendiquent le droit de travailler dans le respect d’une séparation de l’Etat et de la connaissance.

Dix-neuf historiens parmi les plus grand noms connus dans la discipline -entre autres : Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, ou bien encore Jean-Pierre Vernant, et Michel Winock- ont diffusé le 12 décembre une déclaration pour demander l’abrogation de plusieurs lois, dont ils estiment qu’elles entravent leur travail d’historien. Le texte a été adressé à l’Elysée, à Matignon, aux groupes parlementaires, à l’Assemblée nationale, au Sénat, et publié dans la presse. Faisant irruption dans le débat sur le «rôle positif» de la colonisation, les historiens élargissent la réflexion en demandant non seulement l’abrogation de la loi du 23 février 2005, mais celles plus anciennes du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, et du 21 mai 2001, désignées comme des «dispositions législatives indignes d’un régime démocratique».

La loi du 13 juillet 1990 tend à réprimer la négation des crimes contre l’humanité (racistes, antisémites ou xénophobes) ; celle du 29 janvier 2001 reconnaît l’existence du génocide arménien en 1915 ; celle du 21 mai 2005, la loi Taubira, désigne la traite et l’esclavage comme des crimes contre l’humanité. Il ne s’agit pas pour les historiens de nier l’existence de ces pages de l’histoire : leur souci est de garder toute latitude pour exercer librement leur travail de recherche sans être bordés par des consignes «officielles» d’une certaine lecture de l’histoire, qui serait dictée par les lois, la morale ou la pensée politiquement correcte. «Dans un Etat libre, il n’appartient ni au Parlement, ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique», soulignent-ils (…) «L’historien n’accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous.».

La déclaration des historiens a surgi au beau milieu de la polémique suscitée par l’article 4. de la loi du 23 février 2005. Empoignades politiques entre majorité et opposition et empoignades entre intellectuels n’ont cessé de se multiplier ces temps derniers, sans compter les vives réactions du président algérien Bouteflika et du ministre du Tourisme en Guyane, Léon Bertrand, ainsi que le tollé dans les rues à Fort-de-France (Martinique) où les manifestants ont voulu faire pression sur le gouvernement pour obtenir le retrait de l’amendement controversé, inséré dans une loi plus générale sur les rapatriés et les harkis.

«L’histoire n’est ni une religion, ni une morale, ni un objet juridique».

Soucieux d’apaiser les tensions, le Premier ministre Dominique de Villepin a déclaré : «Ce n’est pas aux politiques, ce n’est pas au Parlement d’écrire l’histoire ou de dire la mémoire». Le président Jacques Chirac a repris la balle au bond, déclarant : «Dans la République, il n’y a pas d’histoire officielle. Ce n’est pas à la loi d’écrire l’histoire. L’écriture de l’histoire, c’est l’affaire des historiens». Un message reçu cinq sur cinq par les chercheurs qui prolongent le raisonnement, et qui se déclarent «émus par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l’appréciation des événements du passé», rappelant que «l’histoire n’est ni une religion, ni une morale, (…) ni un objet juridique».

Les politiques n’ont pas pour autant fini de récupérer le débat. L’extrême-droite française se frotte les mains comme le souligne le quotidien Libération titrant : «Quand le FN (front national) enrôle de force les historiens sous sa bannière». La demande d’abrogation de la loi Gayssot par les historiens constitue en effet une aubaine pour Bruno Gollnish, lui-même tombé sous le coup de cette loi et poursuivi pour avoir tenu des propos négationnistes et antisémites en octobre 2004, en déclarant : «Quant à l’existence des chambres à gaz, c’est aux historiens d’en discuter».

De son côté, l’ex-député communiste Jean-Claude Gayssot (à l’origine du texte) cité dans l’Express justifie son désaccord avec les historiens signataires : «Je refuse à faire un quelconque amalgame entre la position des historiens et ceux tenus par Messieurs Gollnish et Le Pen. Je respecte trop les premiers pour cela. Mais je pense qu’ils se trompent. Cette loi fait de la négation des crimes contre l’humanité un délit. Elle n’écrit pas l’histoire, elle n’instaure pas une vérité scientifique, elle précise simplement une évidence et condamne l’antisémitisme militant. Comme on dit que la terre tourne, on peut affirmer : la Shoah a existé. Le nier, c’est enfreindre la loi. Tout cela n’empêche pas les historiens de préciser les conditions de l’Holocauste».

Dominique Raizon
Article publié le 15/12/2005
Dernière mise à jour le 15/12/2005 à 19:06 (heure de Paris)
Le texte intégral de l’appel  » Liberté pour l’histoire «